31/01/2013 – Ushuaia – Punta Arenas (Vive le bus ET le bac – Enième épisode)
Nous partons à 8h pour Punta Arenas où nous devrions arriver à 19h. Bien que la ville ne soit pas très éloignée à vol d’oiseau d’Ushuaia, l’état des routes chiliennes dans cette portion du pays et la fréquence des bacs sur le détroit de Magellan nous obligent à refaire en sens inverse une bonne partie de la route que nous avions faite pour venir à Ushuaia. La terre de Feu, côté chilien, est quasiment inhabitée en comparaison avec la partie argentine et hormis quelques estancias et des moutons, il n’y a pas de villes majeures dans cette partie du Chili ce qui explique que les routes soient principalement des pistes de gravier.
Nous repassons au poste frontière de San Sebastián au Chili où cette fois nos sacs à dos sont scannés par les douanes (à la recherche supposée de produits alimentaires d’origine animale ou végétale). Nous ne sommes en effet pas supposés pouvoir introduire de fruits , légumes ou autres produits d’origine animale ou végétale au Chili en raison des risques sanitaires potentiels et de contamination des élevages. Nous nous évertuons donc à finir nos brugnons, concombres et yaourt avant de passer la frontière. Nous déclarons quand même sur le formulaire de douane que nous disposons de produits alimentaires (vu que nous n’arriverons pas à bout de notre lait en poudre ou de nos conserves de maquereaux). Au final, aucune question de la part des douaniers, ni avant, ni après le scan des sacs. La prochaine fois nous garderons nos fruits !
Après un sublime pique-nique dans le bus à base de conserve de maquereaux, qui au vu des grimaces des passagers remontant dans le bus devait avoir un fumet des plus fins, nous repartons à Bahia Azul d’où nous prendrons le bac pour retraverser le détroit de Magellan. Arrivés sur place, nous pouvons voir une bonne trentaine de véhicules qui attendent déjà le bac et aucun bateau en vue. Le vent étant trop fort (apparemment des rafales jusqu'à 120 km à Punta Arenas), le service de bac est suspendu jusqu'à ce que le temps s’améliore.
Nous partons à 8h pour Punta Arenas où nous devrions arriver à 19h. Bien que la ville ne soit pas très éloignée à vol d’oiseau d’Ushuaia, l’état des routes chiliennes dans cette portion du pays et la fréquence des bacs sur le détroit de Magellan nous obligent à refaire en sens inverse une bonne partie de la route que nous avions faite pour venir à Ushuaia. La terre de Feu, côté chilien, est quasiment inhabitée en comparaison avec la partie argentine et hormis quelques estancias et des moutons, il n’y a pas de villes majeures dans cette partie du Chili ce qui explique que les routes soient principalement des pistes de gravier.
Nous repassons au poste frontière de San Sebastián au Chili où cette fois nos sacs à dos sont scannés par les douanes (à la recherche supposée de produits alimentaires d’origine animale ou végétale). Nous ne sommes en effet pas supposés pouvoir introduire de fruits , légumes ou autres produits d’origine animale ou végétale au Chili en raison des risques sanitaires potentiels et de contamination des élevages. Nous nous évertuons donc à finir nos brugnons, concombres et yaourt avant de passer la frontière. Nous déclarons quand même sur le formulaire de douane que nous disposons de produits alimentaires (vu que nous n’arriverons pas à bout de notre lait en poudre ou de nos conserves de maquereaux). Au final, aucune question de la part des douaniers, ni avant, ni après le scan des sacs. La prochaine fois nous garderons nos fruits !
Après un sublime pique-nique dans le bus à base de conserve de maquereaux, qui au vu des grimaces des passagers remontant dans le bus devait avoir un fumet des plus fins, nous repartons à Bahia Azul d’où nous prendrons le bac pour retraverser le détroit de Magellan. Arrivés sur place, nous pouvons voir une bonne trentaine de véhicules qui attendent déjà le bac et aucun bateau en vue. Le vent étant trop fort (apparemment des rafales jusqu'à 120 km à Punta Arenas), le service de bac est suspendu jusqu'à ce que le temps s’améliore.
Après un peu de lecture, une session photos, nous partons vers 18h00 en quête de nourriture dans le seul café du coin. Après 1h30 de queue (et oui, nous n’étions pas les seuls sur le coup, et le grand-père derrière le comptoir avait tout son temps pour prendre nos commandes), nous achetons les 2 derniers hot-dogs et nous délectons de ce met raffiné avec un paquet de chips acheté à un prix d’usurier. Rassasiés après ce repas roboratif, nous regagnons le bus vers 20h30 car le service de bac a pu reprendre. Nous arrivons finalement à Punta Arenas à minuit et demi et nous mettons en quête d’une auberge de jeunesse. Avec 2 autres Français rencontrés dans le bus et après un premier échec, nous échouons dans un backpacker intitulé « The backpacker paradise » dont le nom seul aurait du nous mettre la puce à l’oreille (trop beau pour être honnête). Le jeune homme qui nous montre les dortoirs tient absolument à ce qu’Alex et ML dorment dans 2 chambres séparées ou plutôt que ML dorme dans un dortoir séparé des autres. ML lui explique donc qu’Alex étant son petit ami, elle tient à dormir dans le même dortoir que lui. Réponse de l’hotellier « ah, je pensais que c’était le copain de l’autre fille ». Envie meurtrière, l’autre fille en question a 22 ans…
Il est une heure du matin mais n’ayant pas encore sacrifié à notre rituel de l’assurance aujourd’hui, Alex part consulter ses mails. Et là, ô suprise, 2 e-mails de l’assurance ! Brunella confirme la chirurgie en Argentine et le fait qu’ils n’aient pas encore contacté le médecin généraliste ne devrait pas être une entrave pour qu’ils commencent les démarches avec l´hôpital pour obtenir une date pour la chirurgie. Le ton est très différent de d’habitude. On sent beaucoup plus d’empathie et de professionnalisme, à croire que notre réclamation en Australie a fini par porter ses fruits. Enfin, en attendant, ils nous confirmeront « demain » la date de la chirurgie et si l’opération sera couverte à 100% par l’assurance.
Après avoir trouvé deux lits dans le même dortoir mais un seul avec des draps, nous finissons par nous endormir dans le même lit pour nous tenir chaud vu qu’un froid humide et glacial règne dans la chambre.
01/02/2013 – Punta Arenas
Il faut le savoir au Backpacker Paradise, les lits n’ont peut-être pas tous des draps, les chambres sont glaciales mais il y du service, ML ne peut pas s’en plaindre.
Tandis qu’Alex part prendre une douche, ML reste au chaud dans le lit pour garder un œil sur nos sacs. Quand soudain, elle voit une tête apparaître dans l’encadrement de la porte de la chambre, puis disparaitre, puis réapparaitre. N’ayant pas ses lunettes, elle pense d’abord à une petite blague d’Alex mais quand elle finit par reconnaitre l’hôtelier, elle préfère feindre de ne pas l’avoir vu et fait semblant de dormir. 5 minutes plus tard, l’hôtelier débarque dans la chambre avec un sac contenant 4 petits pains chauds et du dulce de leche (sorte de confiture de lait) qu’il glisse sous les draps de ML en lui disant qu’il vient de les préparer et qu’il risque de ne plus y en avoir si elle n’en prend pas tout de suite…Ah oui, il y a du service au Backpacker Paradise…malgé tout nous changeons d’hôtel pour la nuit suivante. En partant ML n’arrive pas à esquiver la bise de l’hôtelier alors qu’Alex est une nouvelle fois sortie de la pièce…Nous partons fêter notre emménagement dans une nouvelle auberge de jeunesse (sans service de petit déjeuner au lit, ML a vérifié au préalable) dans un petit café de Punta Arenas avec une bonne tasse de chocolat chaud et une tarte chocolat-framboise.
Nous passons le reste de la journée à nous balader dans Punta Arenas et à chercher une excursion en kayak ou en bateau sur le détroit de Magellan. Mais ce sera peine perdue. Les excursions en bateau sont suspendues à cause du vent et nous ne trouvons pas d’excursions en kayak.
Côté assurance après de nombreux échanges de mail avec Brunella pour renvoyer la copie du passeport d’Alex, l’ordonnance du chirurgien qu’ils avaient déjà, nous obtenons la confirmation que la chirurgie sera prise en charge à 100% par l’assurance en Argentine. 8 jours pour parvenir à ce résultat, nous sommes sans voix face à tant d’efficacité. Le rendez-vous pour la chirurgie en revanche semble être plus compliqué. Ce sera un combat pour la semaine prochaine car maintenant c’est le week-end et l’administration de l’hôpital est en congé…
2 Février 2013 Punta Arenas – Puerto Natales
Après une très bonne nuit à l’auberge de jeunesse nous partons visiter le musée régional Braun-Menéndez qui témoigne d’une part de la richesse et du pouvoir des fermiers pionniers de la fin du 19ème siècle puisque le musée est situé dans une ancienne maison coloniale et d’autre part retrace l’histoire de la Terre de Feu au cours des siècles.
Nous partons ensuite déjeuner au marché au poisson et nous régalons d’empanadas aux crevettes, au crabe, d’une soupe aux fruits de mer, de fetuccini aux noix de Saint-Jacques et de congre grillé. Après ses agapes nous partons prendre le bus pour Puerto Natales, toujours au Chili. Il s’agit d’un trajet de 3 petites heures. Nous profitons de la soirée pour trouver une excursion pour Torres del Paine le lendemain. Torres del Paine est le parc national mythique où nous prévoyions de passer 10 jours à randonner au pied des glaciers. Faute de pouvoir marcher nous visiterons le parc en bus.
Après une très bonne nuit à l’auberge de jeunesse nous partons visiter le musée régional Braun-Menéndez qui témoigne d’une part de la richesse et du pouvoir des fermiers pionniers de la fin du 19ème siècle puisque le musée est situé dans une ancienne maison coloniale et d’autre part retrace l’histoire de la Terre de Feu au cours des siècles.
Nous partons ensuite déjeuner au marché au poisson et nous régalons d’empanadas aux crevettes, au crabe, d’une soupe aux fruits de mer, de fetuccini aux noix de Saint-Jacques et de congre grillé. Après ses agapes nous partons prendre le bus pour Puerto Natales, toujours au Chili. Il s’agit d’un trajet de 3 petites heures. Nous profitons de la soirée pour trouver une excursion pour Torres del Paine le lendemain. Torres del Paine est le parc national mythique où nous prévoyions de passer 10 jours à randonner au pied des glaciers. Faute de pouvoir marcher nous visiterons le parc en bus.
3 Février 2013 Puerto Natales – Torres del Paine
Le bus passe nous prendre à 7h30 à l’hôtel et nous partons tout d’abord pour la grotte du « Milodón » où les restes d’un paresseux géant ont été retrouvés. Le principal intérêt de cette grotte étant de se faire photographier auprès d’une réplique en plastique et grandeur nature (4 mètres) de cet herbivore, nous passons notre tour et restons dans le bus à l’abri du vent et de la pluie. Après 45 minutes d’attente, une pause ravitaillement à Cerro Castillo, nous finissons par atteindre le parc de Torres del Paine vers midi. Les magnifiques paysages défilent : le lac Sarmiento, la cascade rio Paine d’où nous avons pu deviner plus que voir dans la brume les fameuses tours du Paine, puis la laguna Amarga (lac amer). Nous poursuivons ensuite le long du lac Nordenskjöld, puis la cascade Salto Grande où il nous a fallu lutter contre de violentes bourrasques de vent. A cette occasion nous sympathisons avec 2 dames retraitées du Pays-Basque qui sont en vacances au Chili pour 4 semaines. Puis nous pique-niquons au bord du lac Pehoé avec comme paysage le pic Paine Grande et le glacier del Francés. Nous sommes ensuite déposés près du lac Grey où une petite marche, rendue difficile par la force du vent, nous amène sur une plage d’où nous pouvons admirer sur l’eau du lac les gros « glaçons » détachés du glacier Grey. De retour à Puerto Natales nous nous réconfortons de la déception de ne pouvoir découvrir les magnifiques paysages de Torres del Paine à pied en dînant d’une pièce d’agneau de Patagonie cuite à la broche. Un délice !
4 Février 2013 Puerto Natales (Chili) – El Calafate (Argentine) Ce matin nous prenons le taxi pour aller au terminal de bus. Nous retournons en Argentine à El Calafate, la ville départ pour les excursions vers le glacier Perito Moreno. Le trajet est de 6h30. Nous passons une nouvelle fois la frontière chilienne puis celle argentine et cette fois, il ne s’agit que d’une formalité : pas de scans des sacs, pas de formulaire à remplir concernant les produits d’origine animale ou végétale détenus. Allez comprendre !
Le bus passe nous prendre à 7h30 à l’hôtel et nous partons tout d’abord pour la grotte du « Milodón » où les restes d’un paresseux géant ont été retrouvés. Le principal intérêt de cette grotte étant de se faire photographier auprès d’une réplique en plastique et grandeur nature (4 mètres) de cet herbivore, nous passons notre tour et restons dans le bus à l’abri du vent et de la pluie. Après 45 minutes d’attente, une pause ravitaillement à Cerro Castillo, nous finissons par atteindre le parc de Torres del Paine vers midi. Les magnifiques paysages défilent : le lac Sarmiento, la cascade rio Paine d’où nous avons pu deviner plus que voir dans la brume les fameuses tours du Paine, puis la laguna Amarga (lac amer). Nous poursuivons ensuite le long du lac Nordenskjöld, puis la cascade Salto Grande où il nous a fallu lutter contre de violentes bourrasques de vent. A cette occasion nous sympathisons avec 2 dames retraitées du Pays-Basque qui sont en vacances au Chili pour 4 semaines. Puis nous pique-niquons au bord du lac Pehoé avec comme paysage le pic Paine Grande et le glacier del Francés. Nous sommes ensuite déposés près du lac Grey où une petite marche, rendue difficile par la force du vent, nous amène sur une plage d’où nous pouvons admirer sur l’eau du lac les gros « glaçons » détachés du glacier Grey. De retour à Puerto Natales nous nous réconfortons de la déception de ne pouvoir découvrir les magnifiques paysages de Torres del Paine à pied en dînant d’une pièce d’agneau de Patagonie cuite à la broche. Un délice !
4 Février 2013 Puerto Natales (Chili) – El Calafate (Argentine) Ce matin nous prenons le taxi pour aller au terminal de bus. Nous retournons en Argentine à El Calafate, la ville départ pour les excursions vers le glacier Perito Moreno. Le trajet est de 6h30. Nous passons une nouvelle fois la frontière chilienne puis celle argentine et cette fois, il ne s’agit que d’une formalité : pas de scans des sacs, pas de formulaire à remplir concernant les produits d’origine animale ou végétale détenus. Allez comprendre !
Le paysage à l’arrivée est sublime : une chaîne de glaciers se détachant sur l’horizon au milieu d’une plaine désertique.
Nous arrivons en fin d’après-midi et entamons notre séjour à El Calafate par notre habituelle session avec l’assurance. Nous n’avons évidemment pas reçu de nouvelles quant à la date de la chirurgie comme promis et envoyons un mail de relance ainsi qu’un autre e-mail à Marcella, notre contact à l’hôpital d’Esquel qui nous a toujours bien aidé jusqu’à présent. Telle est donc notre surprise lorsque Brunella nous répond à 21h pour nous informer qu’une chirurgie serait possible le 6 ou 7 février à la clinique privée où opère également le chef de service de l’hôpital, plutôt qu’à l’hôpital où tous les créneaux de chirurgie sont déjà occupés. Alex donne donc son accord pour le changement de lieu d’opération et demande une confirmation de la date de chirurgie afin de prendre nos dispositions pour rentrer à Esquel. En effet, nous aurons besoin de 24h de bus pour rentrer à Esquel ce qui signifie qu’il nous faudrait rentrer dès demain pour être à temps pour une opération le jeudi. L’e-mail d’Alexandre reste sans réponse…
Nous arrivons en fin d’après-midi et entamons notre séjour à El Calafate par notre habituelle session avec l’assurance. Nous n’avons évidemment pas reçu de nouvelles quant à la date de la chirurgie comme promis et envoyons un mail de relance ainsi qu’un autre e-mail à Marcella, notre contact à l’hôpital d’Esquel qui nous a toujours bien aidé jusqu’à présent. Telle est donc notre surprise lorsque Brunella nous répond à 21h pour nous informer qu’une chirurgie serait possible le 6 ou 7 février à la clinique privée où opère également le chef de service de l’hôpital, plutôt qu’à l’hôpital où tous les créneaux de chirurgie sont déjà occupés. Alex donne donc son accord pour le changement de lieu d’opération et demande une confirmation de la date de chirurgie afin de prendre nos dispositions pour rentrer à Esquel. En effet, nous aurons besoin de 24h de bus pour rentrer à Esquel ce qui signifie qu’il nous faudrait rentrer dès demain pour être à temps pour une opération le jeudi. L’e-mail d’Alexandre reste sans réponse…
Cliquer sur ce lien pour retrouver nos aventures à Esquel
Retour en Argentine
23/02/2013 – Puerto Montt à Quemchi
Ce matin nous prenons le bus pour nous diriger vers l´ile Chiloé, la Bretagne chilienne d´après différents guides et sites internet. Une petite heure de bus est nécessaire pour atteindre l´embarcadère o, sans quitter le bus nous montons sur un bac pour une traversée d´une vingtaine de minutes. Une heure de bus et quelques averses plus tard nous arrivons à Ancud. Malheureusement, les Chilotes ont la fâcheuse habitude de mettre 3 terminaux de bus dans des villes de quelques milliers d´âmes et nous arrivons sous la pluie au terminal municipal i.e. à environ 1 km du terminal Cruz del Sur et autant du terminal rural). Les informations que nous récoltons nous envoient au terminal de Cruz del Sur où il semblerait qu´il y ait un service pour Chepu. Au final il n´en est rien : la compagnie en question ne dessert par cette destination et ML doit se rendre au terminal rural pour davantage d´information. Nous faisons le point en dégustant un plat local (cazuela) qui n´est pas sans nous rappeler les soupes boliviennes. Faute de bus pour Chepu avant lundi, nous décidons de partir pour Quemchi, à l’est de l’île et optons donc pour le bus rural. Pour ceux qui suivent avec attention, le bus rural est à Chiloé ce que le collectivo est à la Bolivie et au Pérou…
Nous arrivons à Quemchi et nous rendons dans la seule auberge référencée sur le guide ; celle-ci est avec vue sur mer et contrairement à ce que le bouquin bleu indique, le gérant est serviable et sympathique. Le soir, après une ballade sur la côte nous dînons au restaurant d´empanadas et de poissons toujours avec vue sur le port de Quemchi…
Nous arrivons à Quemchi et nous rendons dans la seule auberge référencée sur le guide ; celle-ci est avec vue sur mer et contrairement à ce que le bouquin bleu indique, le gérant est serviable et sympathique. Le soir, après une ballade sur la côte nous dînons au restaurant d´empanadas et de poissons toujours avec vue sur le port de Quemchi…
24/02/2013 – Quemchi - Ancud
Le matin, nous partons pour une promenade sur le parcours du marathon (oui un village de 200 ou 300 habitants peut organiser ce type d´événement sportif). Au retour de cette première promenade digne de ce nom depuis l´opération, nous passons devant le restaurant de la veille. Nous apercevant, la patronne nous informe que ce midi il y a curanto, plat traditionnel chilote mêlant viande, beignet et fruits de mer. Nous nous délectons de cette spécialité avant de récupérer nos sacs et repartir pour Ancud.
Nous avons déjà évoqué le terminal municipal, le terminal de Cruz del Sur et le terminal rural ; nous vous informons donc que le dimanche le terminal rural est clos et que la station service la plus proche fait donc office de dernier arrêt. En demandant notre chemin à un local, ML l´apitoie vraisemblablement avec tous nos sacs puisque celui-ci nous propose, dès qu´il eut fini de vider sa voiture des tourteaux de la pêche du jour, de nous déposer devant notre auberge. C´est donc ainsi que nous arrivons à Mundo Nuevo, sublime auberge donnant face à la mer. La soirée est relativement calme si ce n´est un petit entracte « pompiers » puisque la cabane de la résidence voisine a pris feu.
Le matin, nous partons pour une promenade sur le parcours du marathon (oui un village de 200 ou 300 habitants peut organiser ce type d´événement sportif). Au retour de cette première promenade digne de ce nom depuis l´opération, nous passons devant le restaurant de la veille. Nous apercevant, la patronne nous informe que ce midi il y a curanto, plat traditionnel chilote mêlant viande, beignet et fruits de mer. Nous nous délectons de cette spécialité avant de récupérer nos sacs et repartir pour Ancud.
Nous avons déjà évoqué le terminal municipal, le terminal de Cruz del Sur et le terminal rural ; nous vous informons donc que le dimanche le terminal rural est clos et que la station service la plus proche fait donc office de dernier arrêt. En demandant notre chemin à un local, ML l´apitoie vraisemblablement avec tous nos sacs puisque celui-ci nous propose, dès qu´il eut fini de vider sa voiture des tourteaux de la pêche du jour, de nous déposer devant notre auberge. C´est donc ainsi que nous arrivons à Mundo Nuevo, sublime auberge donnant face à la mer. La soirée est relativement calme si ce n´est un petit entracte « pompiers » puisque la cabane de la résidence voisine a pris feu.
25/02/2013 – Ancud - Chepu
Avant de partir sur la côte Ouest de l´île nous avons la matinée pour visiter Ancud. Nous décidons de commencer par l´église de la ville, à l´architecture typique des églises classées au Patrimoine Culturelle de l´Humanité. Malheureusement pour nous, nous ne la verrons que de l´extérieur puisque nous sommes lundi et qu´en toute logique touristique, le bâtiment est fermé le premier jour de la semaine (à noter que cette information nous est donnée au presbytère situé à 5 mètres et qui lui est ouvert). Déçus nous marchons jusqu´au musée géré par l´association qui a permis la rénovation d´un grand nombre d´églises de Chiloé pour découvrir les caractéristiques de leur architecture. Le musée est plutôt intéressant ; l´importance des charpentiers de marine est soulignée via des panneaux qui mettent en parallèle les caractéristiques des monuments et des squelettes des navires. On apprend également qu´une des églises n´a nécessité aucun élément métallique, pas même un clou! Cette visite terminée, nous continuons par la cathédrale de la ville. La cathédrale actuelle n´a pas grand chose à voir avec celle qui s´élevait à Ancud avant le séisme de 1960. La visite ayant peu d´intérêt, nous filons au musée où sont présentés l´histoire de la région et des ses habitants initiaux, la conquête du Sud par les explorateurs, les dates importantes de la colonisation de Chiloé, un des navires qui servit à la colonisation du détroit de Magellan et quelques œuvres de vannerie.
Nous regagnons ensuite l´hôtel pour récupérer nos sacs et filer au terminal terrestre d´où nous partons pour Chepu et l´eco-lodge qui proposait une «dry offer » (i.e. un rabais intéressant si nous options pour un logement sans douche). Une grosse heure de bus est nécessaire pour atteindre destination et nous retrouver face à un geek «énergies propres » (lui ne l´étant pas - propre-) et sa femme à la voix de crooner anglais qui aurait trop fumé de sans-filtres. La première surprise est que Chepu n´est pas un village mais une sorte de hameau regroupant des fermes de plusieurs hectares. La seconde surprise est que pour diner le soir, il fallait l´indiquer au préalable. Nous voilà donc contraints à partir chercher de quoi nous nourrir dans les fermes voisines. Au final nous trouverons œufs et pain chez Sandra. Après le briefing pour la sortie à l´aube le lendemain en kayak, nous dînons dans une ambiance internationale dans la véranda glaciale de l´auberge ; ceux qui ont opté pour le dîner des hôtes ont eux droit à la pièce chauffée…
26/02/2013 - Chepu
Réveil difficile peu après 5h pour aller pagayer dans le noir, le froid et le brouillard. Nous enfilons notre équipement et avalons un thé chaud puis descendons sur la berge. Nous partons en silence et glissons sur l´eau à la rencontre espérée de loutres et autres animaux de la rivière. Nous marquons quelques arrêts mais nos attentes resteront vaines. Le lever du soleil et la brume sur l´eau, les arbres morts de la forêt engloutie suite au tremblement de terre de 1960 constituent un spectacle féérique qui vaut bien plus qu´un simple lot de consolation.
De retour à l´auberge nous profitons du poêle pour nous réchauffer puisque nous avons réservé pour le petit déjeuner. Le couple d´Allemands qui nous accompagnaient restent eux dans la véranda qui n´a pas gagné en température pendant la nuit.
Après une pause bien méritée, nous partons pour une ballade en direction de la plage. En chemin nous rencontrons Thibault, un Lyonnais musicien travaillant pour un cinéma d´art et essai. Ce dernier a pris un break de 2 mois et se laisse porter par le courant pour découvrir le Chili. Nous discutons quelques heures face au Pacifique avec le guitariste du groupe « Maman Brigitte », groupe de rock vaudou. ML lui apporte son aide pour tenter de recoudre une des bretelles de sac à dos sur le point de céder. Nous quittons ce gars attachant, qui semble profiter de chaque minute de son périple et qui continue son chemin sur la plage pour rentrer de notre côté retrouver nos hôtes qui confondent « écologie avec crasse » et « hospitalité, convivialité avec dictature militaire ». Entre autres paradoxes chez ces écolos-bobos, précisons que les produits de nettoyage présents dans la cuisine ne sont pas biodégradables, que 3 ordinateurs tournent en permanence sans jamais être éteints quand bien même seuls les propriétaires y ont accès, que les céréales servies au petit-déjeuner sont achetés en sachets individuels sans considération des déchets générés, que le pain du petit-déjeuner est industriel et pas maison comme le laisse à penser leur site internet et les légumes ne proviennent pas du potager non plus. L’écologie parait plutôt un concept marketing qu’un véritable art de vivre…
27/02/2013 – Chepu - Ancud – Castro
Nous quittons Chepu à l’aube à la faveur du premier bus de la journée et profitons une nouvelle fois du magnifique lever de soleil. Après une deux heures de bus, nous sommes de nouveau à Ancud. A ce stade, il nous faut préciser que ML porte nos deux sacs à dos car il n’est pas encore recommandé à Alex de mettre du poids sur son genou. Vu le gabarit de ML il n’apparait guère que quelques cheveux sous les sacs. Nous nous dirigeons vers le terminal rural pour reprendre un minibus pour Castro lorsqu’Alfonso, un charmant sexagénaire chilien, nous propose son aide pour porter le sac d’Alex. Malgré nos protestations il insiste pour nous aider puisqu’il n’est pas pressé. Coïncidence amusante, il gère un camping à Chepu, précisément celui que Thibault, que nous avions rencontré la veille, cherchait car il offrait de bons tarifs pour la traversée vers le parc national Chiloé. Finalement il n’y a pas de bus pour Castro au départ du terminal rural, il nous faut donc aller au terminal municipal qui est à deux kilomètres. Cette fois nous refusons fermement qu’Alfonso nous y accompagne d’autant que nous devons encore faire quelques courses. Nous lui faisons donc nos adieux : une poignée de main pour Alex, une poignée de main et une bise pour ML, sauf qu’il en profite pour chuchoter quelque chose à l’oreille de ML (qu’elle n’a pas compris) et qu’il ne veut plus lui lâcher la main qu’il caresse tendrement. Histoire de ne pas continuer à faire des ravages en ville, nous prenons finalement un taxi pour le terminal municipal de bus, et filons à Castro.
Nous élisons domicile à Castro pour 2 nuits dans une auberge de jeunesse d’architecture typiquement chilote : une maison en bois sur pilotis avec vue imprenable sur le fjord de Castro. C’est sous une pluie battante que nous partons prendre un « completo » (sandwich avocat, saucisse « viennoise » (knackie), tomate, mayonnaise et ketchup).
Le soleil revenu, nous visitons la très belle cathédrale en bois jaune et violette classée au patrimoine mondial de l’Unesco.
Nous retombons sur Thibault à l’agence Naviera Austral où nous comptions acheter un billet de ferry de Chiloé à Chaïten sur le continent pour rejoindre la Carretera australe (route qui traverse la Patagonie chilienne du Nord au Sud). Sur ses conseils, nous achetons un billet pour le samedi suivant pour Puerto Cisnes, plus au sud sur le continent, ce qui nous permettra de naviguer à travers les fjords chiliens.
Nous dînons d’un curanto et de poulpe accompagné d’un rafraichissant jus de raisin titré à 13 degrés. Nous finissons la journée par une promenade nocturne sur la costanera au clair de lune.
28/02/2013 - Castro – Parc national Chiloé – Castro
C’est sous un grand ciel bleu que nous partons pour Cucao et le parc national Chiloé au sud ouest de l’île à 2 heures de bus de Castro. Le garde forestier qui nous accueille au musée du parc nous reconnait. La veille nous étions passés au bureau des gardes forestiers de Castro pour rechercher une carte du parc et il nous avait aperçus alors. Content de nous revoir dans son parc visiblement, il nous fait une visite commentée du musée et nous informe d’un partenariat entre le centre océanographique de Brest et l’île Chiloé. Apparemment 34% des touristes qui visitent le parc sont Français, allez savoir pourquoi. Nous partons ensuite nous promener pendant quelques bonnes heures le long du Pacifique de Chanquin jusqu’à la punta Denal. Nous sommes de retour à Cucao avec 15 minutes d’avance pour prendre le bus de 18h30. Comme par hasard, il n’y a exceptionnellement pas de bus à 18h30 aujourd’hui et nous devons attendre celui de 19h30. Alors que nous prenons l’apéritif en terrasse pour célébrer la seconde véritable randonnée d’Alex depuis l’opération, nous rencontrons une nouvelle fois les 2 Allemands avec lesquels nous avions séjourné à Chepu dans l’éco-lodge des écolos-bobos. Ils viennent d’arriver à Cucao et désespèrent de trouver un endroit pour dîner. De notre côté nous nous préparerons notre repas au coin du feu avec vue sur le fjord lorsque nous serons de retour dans notre auberge à Castro quelques heures de bus plus tard.
01/03/2013 – Castro – Ile Quinchao – Castro
Nous commençons la journée par changer d’auberge car la nôtre est complète ce soir. Nous atterrissons donc dans un autre hôtel sur pilotis à quelques encablures de là. Nous partons ensuite en collectivo sur l’île de Quinchao qui fait partie de l’archipel Chiloé où nous allons voir 2 églises en bois classées au patrimoine mondial de l’UNESCO. L’île revendique en effet près de 150 églises et chapelles en bois dont 16 sont classées. Elles sont presque toutes construites sur le même plan avec 1 ou 2 clochers, des toits inclinés et des bardeaux sculptés.
Après près de 3 heures de bus, un passage de bac et un changement à Achao nous arrivons à Quinchao, à la pointe sud de l’île. Contrairement à une famille de touristes qui se photographie devant l’église sans même y entrer, nous visitons la plus grande église de l’île qui date de 1880 et fait près de 1 000 m2.
Nous montons en haut du clocher de 18 mètres de haut et pouvons admirer le magnifique travail des charpentiers et les similarités de la voûte avec la coque d’un navire. Notre visite est d’autant plus agréable qu’une visiteuse profite de l’église quasiment vide pour entonner des cantiques religieux d’une très belle voix de soprano. Chanceux, nous attrapons un collectivo dès notre sortie, alors que nous aurions pu l’attendre plusieurs heures, et retournons à Achao au centre de l’île. Nous en profitons pour déguster (ou tester selon la qualité des plats) des spécialités locales de fruits de mer et de poissons (huîtres chaudes au parmesan, chupe (ragoût) de fruits de mer, saumon fourré à la saucisse) en contemplant les pélicans qui volètent au dessus de la mer. Après ce sérieux en-cas, nous visitons l’église Santa Maria de Loreto, elle aussi classée au patrimoine mondial. C’est de loin la plus belle que nous ayons vue. Plus ancienne église en bois de l’île, érigée en 1740, les bardeaux en cyprès fixés sur sa tour de 25 mètres l’ont été sans utiliser un seul clou mais des chevilles de bois. Son autre particularité est que toutes les boiseries intérieures sont de couleur bleue.
Nous passons ensuite à Curaco de Velez, un joli village où nous devions voir « une église intéressante » et « 8 moulins à eau qui font sa renommée » d’après notre guide. Manque de chance, l’église est fermée et après renseignements pris auprès des gens du coin, l’histoire des moulins ne serait que propagande touristique. Le climat sur l’île a changé depuis longtemps et on n’y cultive plus de blé depuis près de 30 ans et les moulins ont disparu…
Nous reprenons donc le bus et nous rendons à Dalcahue sur le chemin du retour à Castro. Nous visitons l’église Nuestra Señora de Los Dolores datant de 1849. Un détail amusant dans celle-ci, il existe un tableau juxtaposant Jésus et les personnages mythologiques de Chiloé. C’était un outil utilisé par les Jésuites pour convertir les peuples indigènes. De retour à Castro nous rencontrons notre colocataire de chambrée Kilian, un jeune Allemand de 20 ans dont c’est le premier grand voyage en solitaire.
02/03/2013 – Castro – Quellon
Aujourd’hui nous nous rendons à Quellon tout au sud de l’île d’où nous prendrons le ferry ce soir pour Puerto Cisnes. Le bus ne partant qu’à 17 heures, nous consacrons le reste de la journée à envoyer les demandes de remboursement pour l’assurance et faire quelques courses avant de partir dans les petits villages de Patagonie où nous ne sommes pas sûrs de trouver tout ce dont nous avons besoin. Il nous faut 2 heures et demi de bus avant d’atteindre Quellon où nous profitons une dernière fois d´un dîner de fruits de mer : machas (sorte de palourdes) et paila marina (sorte de soupe de poissons et fruits de mer). A 21h30, un bus passe nous prendre sur le port de Quellon pour nous emmener au terminal du ferry. Une fois sur le bateau, nous nous installons confortablement dans nos sièges inclinables pour la nuit. Nous passerons les 16 prochaines heures à naviguer.
03/03/2013 – de Queillon à Puerto Cisnes en ferry
Peu de temps après notre réveil nous entrons dans les fjords de l’ouest chilien. Tout d’abord dans le brouillard, le ciel se dégage peu à peu et nous découvrons des paysages sublimes qui se passent de tout commentaire les photos parlant d’elles-mêmes. Nous nous arrêtons en chemin dans de minuscules villages sur le continent ou sur des îles tels Melinka, Raul Marin Balmaceda, Santo Domingo, Melimoyu, Puerto Gala. A Raul Marin Balmaceda, les dauphins viennent narguer les chiens sur la plage. Ils s’amusent dans les remous du bateau tandis que le fret est déchargé et nous accompagnent lorsque nous repartons permettant à Alex de faire quelques belles photos. Les pélicans quant à eux passent en escadrille au dessus du bateau pour nous saluer. Un bien bel accueil !
04/03/2013 – Puerto Cisnes
Après le petit déjeuner, nous nous mettons en quête d’un moyen de transport pour nous rendre au parc national Queulat au nord de Puerto Cisnes à une centaine de kilomètres. Malheureusement le seul bus qui s’y rende est complet et il n’y aura pas d’autres départs d’ici 2 jours. Nous tentons le tout pour le tout et essayons de convaincre le chauffeur de nous emmener malgré tout même si nous devons rester debout. C’était sans savoir que le véhicule tenait plus du minivan que du bus et ne disposait que de 8 sièges. En plus, il semblerait qu’il y avait déjà eu des surréservations. Ce sera donc une dizaine de passagers ainsi que tous les bagages qui parviendront tant bien que mal à s’engouffrer dans le véhicule. Nous sommes finalement contents de ne pas devoir faire le trajet avec eux... Nous passons le reste de la journée à nous balader dans Puerto Cisnes et profiter du beau temps. Nous achetons une cuillère pour Alex afin qu’il puisse se confectionner une ligne de pêche et nous ramener de quoi diner à l’avenir... Nous changeons d’hôtel pour le soir car le nôtre était complet, et décidons de partir le lendemain pour Cohaique à 8 heures de bus au Sud en empruntant la fameuse carretera austral, cette route qui relie la région la plus reculée au sud (Ultima Esperanza) au reste du Chili malgré les nombreux fjords qui la découpent et les intempéries qui rendent la construction et l’entretien de cette route difficile. Nous trouvons un seul restaurant ouvert dans le village pour pouvoir nous sustenter. Sans doûte dépasser par l’afflux de clientèle 11 personnes, le service est d’une lenteur exceptionnelle. Une famille argentine jette d’ailleurs l’éponge et après avoir attendu près d’une heure son plat, le père de famille le renverra en cuisine. De notre côté, nous découvrons les saveurs de la d’Olbek, la bière des Belges de Patagonie. Cheers les amis !
05/03/2013 - Coyhaique
Nous sommes à 5h30 devant notre hôtel pour attendre le passage du bus. Le service de bus est personnalisé à Puerto Cisnes ! Il passe plutôt vers 6h mais nous n’allons pas nous plaindre, c’est toujours mieux que de porter les 2 sacs à dos pour ML. Nous passons donc 8 heures dans le bus à parcourir les magnifiques paysages de la carretera australe. Des centaines de kilomètres où se succèdent des glaciers, des torrents à la couleur d’un bleu laiteux et des forêts luxuriantes. Après 8 heures de bus sur de la route plutôt en bon état malgré quelques zones de gravier, nous arrivons à Coyhaique, capitale de la région Aysen (environ 50000 habitants). Entourée de montagnes aux pics enneigés et de rivières, cette ville a peu d’intérêt en soit sinon d’être la dernière grande ville de la carratera australe. Nous décidons donc de repartir vers le sud dès le lendemain. Nous cherchons ensuite une laverie. Il y en a seulement 2 dans la ville et la première ne peut laver notre linge dans la journée pour des raisons d’ordre familial que nous n’avons pas comprises. Nous traversons donc toute la ville à la recherche de la seconde laverie. Celle-ci se situe visiblement dans une petite maison proposant des chambres d’hôtes. Malheureusement il n’y a personne. Alors que nous nous apprêtons à repartir, un homme arrive avec un sac de pommes de terre. Il connait apparemment la propriéraire et l’appelle pour nous. Elle est en ville pour faire des courses mais le monsieur propose de prendre notre linge pour lui donner lorsqu’elle reviendra. Nous convenons de repasser prendre notre lessive à 20h sans toutefois savoir à qui nous avons laissé nos vêtements... Nous passons le reste de la journée (plutôt grise et fraîche) au cyber. A 20 heures sonnantes, nous récupérons notre linge fraîchement lavé et plié. C’est le fils de la propriétaire qui avait fait le messager.
Peu de temps après notre réveil nous entrons dans les fjords de l’ouest chilien. Tout d’abord dans le brouillard, le ciel se dégage peu à peu et nous découvrons des paysages sublimes qui se passent de tout commentaire les photos parlant d’elles-mêmes. Nous nous arrêtons en chemin dans de minuscules villages sur le continent ou sur des îles tels Melinka, Raul Marin Balmaceda, Santo Domingo, Melimoyu, Puerto Gala. A Raul Marin Balmaceda, les dauphins viennent narguer les chiens sur la plage. Ils s’amusent dans les remous du bateau tandis que le fret est déchargé et nous accompagnent lorsque nous repartons permettant à Alex de faire quelques belles photos. Les pélicans quant à eux passent en escadrille au dessus du bateau pour nous saluer. Un bien bel accueil !
La journée se déroule donc dans des paysages enchanteurs à mesure que nous descendons vers le sud. A Santo Domingo, nous laissons quelques passagers et le fret (des bidons, une roue de tracteur, des caisses de légumes) sur une île, complètement isolés. Ils attendront que leurs proches viennent les chercher en bateau. A Melimoyu nous devons attendre 2 heures que la marée monte afin que la bateau puisse décharger. Nous restons donc quelques heures à pique-niquer puis siester face au volcan Melimoyu dont le cratère forme 2 pics tels des cornes de diablotin. Enfin nous nous arrêtons dans le petit port de Puerto Gala avant de finalement arriver à Puerto Cisnes à 22h avec 7 heures de retard mais très heureux des paysages traversés. Après une première tentative infructueuse, nous trouvons une chambre pour la nuit dans une petite auberge où le petit déjeuner est servi entre 9h30 et 10h. Nous ferons donc la grasse matinée demain !
04/03/2013 – Puerto Cisnes
Après le petit déjeuner, nous nous mettons en quête d’un moyen de transport pour nous rendre au parc national Queulat au nord de Puerto Cisnes à une centaine de kilomètres. Malheureusement le seul bus qui s’y rende est complet et il n’y aura pas d’autres départs d’ici 2 jours. Nous tentons le tout pour le tout et essayons de convaincre le chauffeur de nous emmener malgré tout même si nous devons rester debout. C’était sans savoir que le véhicule tenait plus du minivan que du bus et ne disposait que de 8 sièges. En plus, il semblerait qu’il y avait déjà eu des surréservations. Ce sera donc une dizaine de passagers ainsi que tous les bagages qui parviendront tant bien que mal à s’engouffrer dans le véhicule. Nous sommes finalement contents de ne pas devoir faire le trajet avec eux... Nous passons le reste de la journée à nous balader dans Puerto Cisnes et profiter du beau temps. Nous achetons une cuillère pour Alex afin qu’il puisse se confectionner une ligne de pêche et nous ramener de quoi diner à l’avenir... Nous changeons d’hôtel pour le soir car le nôtre était complet, et décidons de partir le lendemain pour Cohaique à 8 heures de bus au Sud en empruntant la fameuse carretera austral, cette route qui relie la région la plus reculée au sud (Ultima Esperanza) au reste du Chili malgré les nombreux fjords qui la découpent et les intempéries qui rendent la construction et l’entretien de cette route difficile. Nous trouvons un seul restaurant ouvert dans le village pour pouvoir nous sustenter. Sans doûte dépasser par l’afflux de clientèle 11 personnes, le service est d’une lenteur exceptionnelle. Une famille argentine jette d’ailleurs l’éponge et après avoir attendu près d’une heure son plat, le père de famille le renverra en cuisine. De notre côté, nous découvrons les saveurs de la d’Olbek, la bière des Belges de Patagonie. Cheers les amis !
05/03/2013 - Coyhaique
Nous sommes à 5h30 devant notre hôtel pour attendre le passage du bus. Le service de bus est personnalisé à Puerto Cisnes ! Il passe plutôt vers 6h mais nous n’allons pas nous plaindre, c’est toujours mieux que de porter les 2 sacs à dos pour ML. Nous passons donc 8 heures dans le bus à parcourir les magnifiques paysages de la carretera australe. Des centaines de kilomètres où se succèdent des glaciers, des torrents à la couleur d’un bleu laiteux et des forêts luxuriantes. Après 8 heures de bus sur de la route plutôt en bon état malgré quelques zones de gravier, nous arrivons à Coyhaique, capitale de la région Aysen (environ 50000 habitants). Entourée de montagnes aux pics enneigés et de rivières, cette ville a peu d’intérêt en soit sinon d’être la dernière grande ville de la carratera australe. Nous décidons donc de repartir vers le sud dès le lendemain. Nous cherchons ensuite une laverie. Il y en a seulement 2 dans la ville et la première ne peut laver notre linge dans la journée pour des raisons d’ordre familial que nous n’avons pas comprises. Nous traversons donc toute la ville à la recherche de la seconde laverie. Celle-ci se situe visiblement dans une petite maison proposant des chambres d’hôtes. Malheureusement il n’y a personne. Alors que nous nous apprêtons à repartir, un homme arrive avec un sac de pommes de terre. Il connait apparemment la propriéraire et l’appelle pour nous. Elle est en ville pour faire des courses mais le monsieur propose de prendre notre linge pour lui donner lorsqu’elle reviendra. Nous convenons de repasser prendre notre lessive à 20h sans toutefois savoir à qui nous avons laissé nos vêtements... Nous passons le reste de la journée (plutôt grise et fraîche) au cyber. A 20 heures sonnantes, nous récupérons notre linge fraîchement lavé et plié. C’est le fils de la propriétaire qui avait fait le messager.
06/03/2013 – Cochrane
Nous avons du mal à sortir du lit ce matin. Malgré le confort très basique de l’hôtel la literie était particulièrement confortable, le meilleur matelas que nous ayons eu depuis des mois.
Il faut 6 heures pour rejoindre Cochrane depuis Cohaique. Comme la veille nous poursuivons le long de la carretera austral sur une route un peu plus chaotique. Le chauffeur est particulièrement sympa et nous permet même des arrêts photos. Nous stoppons pour 30 minutes à Puerto Tranquillo, le temps de pique-niquer au bord du lac General Carrera.
Nous continuons à longer le lac pendant quasiment 2 heures. Il s’agit du plus grand lac du Chili. Il se dénomme lac Buenos Aires en Argentine et lac Général Carrera au Chili. Arrivés en fin d’après-midi, le temps de trouver un hébergement et nous nous rendons vite compte qu’il n’y pas grand-chose à faire dans cette ville (qui tient plutôt du village en fait avec ses 3000 habitants). Cochrane est surtout un « hub » pour les départs vers l’Argentine ou le plus au sud vers Villa O’Higgins qui marque la fin de la carretera austral. Nous décidons donc de partir dès le lendemain pour Caleta Tortel un joli village de pêcheurs classé au patrimoine mondial de l’UNESCO et réservons aussi nos billets pour le bus pour Villa O’Higgins. Il n’y a que 2 départs par semaine le jeudi et le dimanche. Nous sommes jeudi et ne souhaitons pas rater celui de dimanche. Nous terminons la journée au cyber club où nous rencontrons les quelques autres touristes en transit comme nous à Cochrane (un Suisse et des Français).
07/03/2013 – Caleta Tortel
Après 3 heures et demi de route toujours avec les sommets blancs des glaciers et des lacs aux teintes de bleu laiteux comme toile de fond, nous arrivons à Caleta Tortel en début d’après-midi. En cours de route nous avons fait quelques arrêts pour ravitailler les habitants vivant à plusieurs heures de Cochrane pour certains venus en bateau chercher leurs provisions. Nous sommes accueillis à Tortel par quelques gouttes de pluie. Après avoir laissé nos sacs à dos dans une petite pension, nous partons à la découverte du village avant que la pluie ne se déclare franchement. Le village est situé entre 2 champs de glace, à l’embouchure du rio Baker. Il est constitué d’un réseau de passerelles en bois accrochées au flan d’une colline et surplombant les eaux laiteuses d’un détroit et de canaux alimentés par les glaciers. Les colibris butinent dans les fushias mais sont malheureusement trop rapides pour nos appareils photos.
Les colons ne sont arrivés dans ce village qu’en 1955. Il n’est relié à la carretera austral que depuis 2002 mais la route s’arrête en lisière du village. Il faut ensuite suivre les passerelles. Nous avons été frappés par le fait que de nombreux jeunes vivent encore dans ce village de 500 habitants qui compte une crèche et une école primaire malgré les difficultés matérielles liées à l’isolement du village. L’épicerie ne dispose que de peu de produits, il n’y a pas de boulangerie et les heures d’électricité sont rationnées lorsqu’il n’a pas assez plus pour faire fonctionner le barrage hydraulique qui alimente le village. Il ne s’agit pas d’un village-musée comme nous avions pu le voir dans les Lofoten en Norvège.
L’office de tourisme est fermé sans raison particulière sinon que c’est la fin de la saison touristique et que le village semble totalement endormi. La mairie ne peut guère nous aider pour trouver les sentiers de randonnée. Nous partons donc sous une pluie battante à la recherche de quelques chemins pour se balader. Nous marcherons près de 3 heures sous la pluie en suivant un chemin dont le tracé s’arrêtera brutalement au bord d’un canal. De retour dans notre auberge nous trouvons 2 sexagénaires allemands passablement éméchés dans le salon squattant la table et le poêle où nous comptions nous réchauffer. Las, nous partons nous réchauffer dans la cuisine de notre hôtesse, une femme rude de prime abord mais qui cache en fait sa timidité derrière cette carapace. Elle nous permet de cuisiner notre repas (saucisses- lentilles) sur son poêle et nous laisse dîner dans sa salle à manger avec les 2 Allemands.
08/03/2013 – Caleta Tortel – Cochrane
Il pleut averse ce matin lorsque nous nous levons. Le bus qui doit nous ramener à Cochrane ne part qu’à 18h. La journée promet d’être longue… Après avoir discuté une bonne partie de la matinée avec Fernanda et Edgar, un couple d’étudiants de Santiago, nous décidons de faire comme eux et de nous adonner au sport national : l’autostop. Etant donné que notre auberge donne sur la route qui part de Tortel, il est facile pour nous de repérer les touristes sur le point de partir. Nous rencontrons donc ce que nous pensions être un couple de notre âge mais qui ne sont en fait que 2 bons amis d’université. Il travaille à la municipalité de Puerto Cisnes et elle est architecte à Valdivia. Ils sont en vacances pour une semaine en Patagonie. Nous profitons donc de leur 4x4 pour rentrer à Cochrane en début d’après-midi. Très sympas, ils partagent leur maté avec nous pour la plus grande joie de ML.
Nous partons déjeuner dans un petit restaurant du village. Le menu economico est délicieux, très copieux et pas cher ! Un monsieur déjeunant à une table voisine décide de porter un toast en l’honneur de la serveuse et de ML car c’est la journée internationale de la femme aujourd’hui. La serveuse, qui nous chouchoute comme si nous étions ses enfants, se retourne alors vers Alex et commence à le rabrouer un Espagnol et lui demande quelle attention il a eu pour ML en ce jour ?...Dont acte…
Nous passons le reste de la journée au cyber et en sortons à 22h pour voir qu’un spectacle avait été organisé à la salle des fêtes municipales pour la journée de la femme. Dommage que nous l’ayons raté.
09/03/2013 - Cochrane
Dernier jour à Cochrane. Nous n’avons rien à faire de particulier sinon de déjeuner à 13h30 dans notre petit restaurant de la veille. Nous avons commandé une « Pichanga », un plat traditionnel que nous n’avions pas encore testé. A 13h30 nous nous retrouvons donc attablés devant une montagne de frites, de saucisses, de pickles le tout recouvert de fromage. Nous avions commandé pour 2 personnes mais il y en a facilement pour 4. Après une balade digestive nous retournons au cyber club pour le reste de la journée. Nous passons la soirée auprès du poêle avec un thé et un livre. La vie est reposante à Cochrane!
10/03/2013 Cochrane – Villa O´Higgins
Ce matin nous partons pour Villa O`Higgins qui constitue la dernière ville sur la “Carretera Austral”. Aujourd´hui Alex porte son sac à dos comme un grand. Après quelques semaines tranquilles, il est grand temps de faire travailler le genou avec autre chose que les kilos superflus accumulés pendant cette période de repos.
La route est magnifique et à notre grand bonheur une famille au complet est montée dans le bus. En dehors de quelques cris de gamins s´amusant au fond du bus nous avons le droit à un jeune guitariste qui enchaîne quelques chansons avec sa mère qui tient dans ses bras le dernier né pour le réchauffer ; la route est belle, mais comme à l´accoutumée le bus a quelques soucis. Cette fois-ci, le chauffage ne fonctionne pas et nous sommes obligés d´enchaîner quelques kilomètres à vitesse réduite et passages à vitesse normale pour ménager le moteur.
Nous arrivons à Villa O`Higgins après quelques heures de bus et un passage de bac a Puerto Yungay pour traverser le fjord Mitchell.
Les premières tentatives pour trouver une auberge sont infructueuses : entre les auberges fermées parce que la saison haute est terminée et celle qui est au dessus du budget, nous ne trouvons pas chaussure à notre pied. Nous errons donc dans la ville (de 300 âmes) à la recherche d´autres « hospedaje » ouvertes et bon marché. C´est alors que nous nous faisons alpaguer par un homme au volant d´un 4x4. Il nous propose de nous loger contre quelques heures de travail. Après précisions quant à la nature du travail – il s’agirait de charger et décharger du bois, nous acceptons l´offre et nous nous retrouvons dans une cabane à la lisière de la forêt avec eau courante, électricité et poêle pour cuisiner et pour le chauffe-eau. Le confort est sommaire (un lit, un évier, une table et un poêle), mais nous prenons vite nos marques. Nous partons chercher du bois dans la forêt pour le poêle puis Alex s’attèle à allumer le feu tandis que ML nettoie notre logis. Après une corvée de bois pour charger la remorque de Ramon, notre propriétaire, nous regagnons notre cabane afin de préparer notre repas et nous réchauffer auprès du poêle.
11/03/2013 Villa O´Higgins
Au réveil le foyer est éteint. Alex se lève et part chercher quelques bûches pour préparer le thé et faire en sorte que la température ambiante soit supportable pour ML. Nous avons beau être à l´abri, la pièce qui nous sert de studio n´est pas vraiment isolée (jours en bas de la porte et des différentes huisseries, vitre cassée).
Nous nous apprêtons à passer en ville pour savoir quand Ramon a prévu de nous faire travailler lorsque nous apercevons un camion entrant sur le terrain où des cordes et des cordes de bois jonchent le sol. Une petite heure est nécessaire pour charger le camion avec Delmiro. Il nous emmène ensuite au village avec Alex juché sur le tas de bois dans la remorque tandis que ML se sert à l’avant du camion avec Demiro, sa femme et leur bébé de quelques mois. Nous déchargeons le bois chez Ramon et sommes libres pour le reste de la journée. Le travail effectué, Alex s´attèle à la réalisation d`un lancer « Patagonia´style (i.e. un bout de tuyau pour enrouler la ligne, du fil de pêche, une cuillère). En milieu d´après-midi, nous partons donc vers le Rio Mayer. La première prise est impressionnante puisque Alex a réussi à attraper le pont en dessous duquel il se trouve... L´aide de ML est nécessaire pour récupérer l´appât sans casser la ligne. Nous décidons de faire quelques lancers plus loin dans un endroit moins risqué pour le matériel. Malgré quelques dizaines d´essais, Alex ne fera que mouiller du fil. ML ne sera pas plus chanceuse sur les quelques essais qu´elle fera. Soirée tranquille au coin du fin dans une ambiance de petite maison dans la prairie.
12/03/2013 Villa O´Higgins
Comme la veille le feu s´est éteint durant la nuit. Alex a un peu plus de difficultés à le rallumer. Après avoir enfumé la pièce, le foyer repart finalement. Nous profitons de la petite heure nécessaire pour porter l´eau à ébullition pour faire nos sacs car nous quittons les lieux aujourd´hui. En effet en prévision de la traversée vers l´Argentine demain, nous passerons la nuit dans l´auberge qui fait face à l´agence qui gère la traversée du lac O`Higgins. Nous profitons d´un camion qui vient faire le plein de bois et qui refuse notre aide pour regagner le centre –nous faisons le trajet sur les bûches. Après avoir déposé nos sacs à l´hôtel et acheté nos billets de bus et de bateau pour le lendemain, nous passons à la mairie où il est secrétaire pour signifier à Ramon que nous avons libéré la cabane et lui demander s´il a un peu plus de travail car nous nous estimons redevables pour les 2 nuitées contre moins de 3 heures de corvée de bois (ici, nous n´appliquons pas les taux horaires habituels...). Nous nous mettons d´accord pour venir ranger son bois en fin d´après-midi après avoir fait une randonnée de quelques heures pour tester le genou d´Alex. Durant les quelques heures à travers sous-bois et alpages, nous profitons de paysages magnifiques et de la vue sur le glacier Mosco. Sur le chemin du retour Alex teste son genou avec un mouvement dont la difficulté technique provoquera une chute car la mobilité n´est pas encore complètement revenue.
De retour à Villa O´Higgins nous nous attaquons au rangement de quelques cordes de bois avec Ramon pendant 2 heures. La tâche effectuée Ramon nous demande si nous avons déjà mangé de la viande à Villa O´Higgins. La réponse étant négative il nous propose de la suivre. A notre grande surprise, il ne nous entraîne pas vers une boucherie que nous aurions manquée dans nos promenades mais vers une maison qu´il est en train de retaper. En rentrant dans la pièce où se trouve le poêle, nous découvrons une cuisse entière de veau sur la table. Armé d´un simple couteau suisse, Ramon s´attaque à la bête et après avoir allumé le feu, met à griller quelques morceaux. ML part acheter du pain car à l´instar de leurs voisins argentins, en Patagonie du Sud chilienne la viande se mange seulement avec un couteau et une fourchette... Nous sommes rejoints en cours de repas par Eugénie et Paula, respectivement la femme et la fille de Ramon.
Nos hôtes nous raccompagnent en voiture après que la propriétaire de l´auberge, Philly. où nous dormons eut appelé Eugénie car elle s´inquiétait du sort des deux gringos partis en randonnée quelques heures plus tôt. Il faut savoir que Philly ne connaissait pas Eugénie. Mais elle s’est rappelé que nous avions été hébergés par Ramon, elle a alors appelé une de ses amies pour obtenir le numéro d’Eugénie. D’ici à dire que la moitié du village nous connait maintenant…
Nous avons du mal à sortir du lit ce matin. Malgré le confort très basique de l’hôtel la literie était particulièrement confortable, le meilleur matelas que nous ayons eu depuis des mois.
Il faut 6 heures pour rejoindre Cochrane depuis Cohaique. Comme la veille nous poursuivons le long de la carretera austral sur une route un peu plus chaotique. Le chauffeur est particulièrement sympa et nous permet même des arrêts photos. Nous stoppons pour 30 minutes à Puerto Tranquillo, le temps de pique-niquer au bord du lac General Carrera.
Nous continuons à longer le lac pendant quasiment 2 heures. Il s’agit du plus grand lac du Chili. Il se dénomme lac Buenos Aires en Argentine et lac Général Carrera au Chili. Arrivés en fin d’après-midi, le temps de trouver un hébergement et nous nous rendons vite compte qu’il n’y pas grand-chose à faire dans cette ville (qui tient plutôt du village en fait avec ses 3000 habitants). Cochrane est surtout un « hub » pour les départs vers l’Argentine ou le plus au sud vers Villa O’Higgins qui marque la fin de la carretera austral. Nous décidons donc de partir dès le lendemain pour Caleta Tortel un joli village de pêcheurs classé au patrimoine mondial de l’UNESCO et réservons aussi nos billets pour le bus pour Villa O’Higgins. Il n’y a que 2 départs par semaine le jeudi et le dimanche. Nous sommes jeudi et ne souhaitons pas rater celui de dimanche. Nous terminons la journée au cyber club où nous rencontrons les quelques autres touristes en transit comme nous à Cochrane (un Suisse et des Français).
07/03/2013 – Caleta Tortel
Après 3 heures et demi de route toujours avec les sommets blancs des glaciers et des lacs aux teintes de bleu laiteux comme toile de fond, nous arrivons à Caleta Tortel en début d’après-midi. En cours de route nous avons fait quelques arrêts pour ravitailler les habitants vivant à plusieurs heures de Cochrane pour certains venus en bateau chercher leurs provisions. Nous sommes accueillis à Tortel par quelques gouttes de pluie. Après avoir laissé nos sacs à dos dans une petite pension, nous partons à la découverte du village avant que la pluie ne se déclare franchement. Le village est situé entre 2 champs de glace, à l’embouchure du rio Baker. Il est constitué d’un réseau de passerelles en bois accrochées au flan d’une colline et surplombant les eaux laiteuses d’un détroit et de canaux alimentés par les glaciers. Les colibris butinent dans les fushias mais sont malheureusement trop rapides pour nos appareils photos.
Les colons ne sont arrivés dans ce village qu’en 1955. Il n’est relié à la carretera austral que depuis 2002 mais la route s’arrête en lisière du village. Il faut ensuite suivre les passerelles. Nous avons été frappés par le fait que de nombreux jeunes vivent encore dans ce village de 500 habitants qui compte une crèche et une école primaire malgré les difficultés matérielles liées à l’isolement du village. L’épicerie ne dispose que de peu de produits, il n’y a pas de boulangerie et les heures d’électricité sont rationnées lorsqu’il n’a pas assez plus pour faire fonctionner le barrage hydraulique qui alimente le village. Il ne s’agit pas d’un village-musée comme nous avions pu le voir dans les Lofoten en Norvège.
L’office de tourisme est fermé sans raison particulière sinon que c’est la fin de la saison touristique et que le village semble totalement endormi. La mairie ne peut guère nous aider pour trouver les sentiers de randonnée. Nous partons donc sous une pluie battante à la recherche de quelques chemins pour se balader. Nous marcherons près de 3 heures sous la pluie en suivant un chemin dont le tracé s’arrêtera brutalement au bord d’un canal. De retour dans notre auberge nous trouvons 2 sexagénaires allemands passablement éméchés dans le salon squattant la table et le poêle où nous comptions nous réchauffer. Las, nous partons nous réchauffer dans la cuisine de notre hôtesse, une femme rude de prime abord mais qui cache en fait sa timidité derrière cette carapace. Elle nous permet de cuisiner notre repas (saucisses- lentilles) sur son poêle et nous laisse dîner dans sa salle à manger avec les 2 Allemands.
08/03/2013 – Caleta Tortel – Cochrane
Il pleut averse ce matin lorsque nous nous levons. Le bus qui doit nous ramener à Cochrane ne part qu’à 18h. La journée promet d’être longue… Après avoir discuté une bonne partie de la matinée avec Fernanda et Edgar, un couple d’étudiants de Santiago, nous décidons de faire comme eux et de nous adonner au sport national : l’autostop. Etant donné que notre auberge donne sur la route qui part de Tortel, il est facile pour nous de repérer les touristes sur le point de partir. Nous rencontrons donc ce que nous pensions être un couple de notre âge mais qui ne sont en fait que 2 bons amis d’université. Il travaille à la municipalité de Puerto Cisnes et elle est architecte à Valdivia. Ils sont en vacances pour une semaine en Patagonie. Nous profitons donc de leur 4x4 pour rentrer à Cochrane en début d’après-midi. Très sympas, ils partagent leur maté avec nous pour la plus grande joie de ML.
Nous partons déjeuner dans un petit restaurant du village. Le menu economico est délicieux, très copieux et pas cher ! Un monsieur déjeunant à une table voisine décide de porter un toast en l’honneur de la serveuse et de ML car c’est la journée internationale de la femme aujourd’hui. La serveuse, qui nous chouchoute comme si nous étions ses enfants, se retourne alors vers Alex et commence à le rabrouer un Espagnol et lui demande quelle attention il a eu pour ML en ce jour ?...Dont acte…
Nous passons le reste de la journée au cyber et en sortons à 22h pour voir qu’un spectacle avait été organisé à la salle des fêtes municipales pour la journée de la femme. Dommage que nous l’ayons raté.
09/03/2013 - Cochrane
Dernier jour à Cochrane. Nous n’avons rien à faire de particulier sinon de déjeuner à 13h30 dans notre petit restaurant de la veille. Nous avons commandé une « Pichanga », un plat traditionnel que nous n’avions pas encore testé. A 13h30 nous nous retrouvons donc attablés devant une montagne de frites, de saucisses, de pickles le tout recouvert de fromage. Nous avions commandé pour 2 personnes mais il y en a facilement pour 4. Après une balade digestive nous retournons au cyber club pour le reste de la journée. Nous passons la soirée auprès du poêle avec un thé et un livre. La vie est reposante à Cochrane!
10/03/2013 Cochrane – Villa O´Higgins
Ce matin nous partons pour Villa O`Higgins qui constitue la dernière ville sur la “Carretera Austral”. Aujourd´hui Alex porte son sac à dos comme un grand. Après quelques semaines tranquilles, il est grand temps de faire travailler le genou avec autre chose que les kilos superflus accumulés pendant cette période de repos.
La route est magnifique et à notre grand bonheur une famille au complet est montée dans le bus. En dehors de quelques cris de gamins s´amusant au fond du bus nous avons le droit à un jeune guitariste qui enchaîne quelques chansons avec sa mère qui tient dans ses bras le dernier né pour le réchauffer ; la route est belle, mais comme à l´accoutumée le bus a quelques soucis. Cette fois-ci, le chauffage ne fonctionne pas et nous sommes obligés d´enchaîner quelques kilomètres à vitesse réduite et passages à vitesse normale pour ménager le moteur.
Nous arrivons à Villa O`Higgins après quelques heures de bus et un passage de bac a Puerto Yungay pour traverser le fjord Mitchell.
Les premières tentatives pour trouver une auberge sont infructueuses : entre les auberges fermées parce que la saison haute est terminée et celle qui est au dessus du budget, nous ne trouvons pas chaussure à notre pied. Nous errons donc dans la ville (de 300 âmes) à la recherche d´autres « hospedaje » ouvertes et bon marché. C´est alors que nous nous faisons alpaguer par un homme au volant d´un 4x4. Il nous propose de nous loger contre quelques heures de travail. Après précisions quant à la nature du travail – il s’agirait de charger et décharger du bois, nous acceptons l´offre et nous nous retrouvons dans une cabane à la lisière de la forêt avec eau courante, électricité et poêle pour cuisiner et pour le chauffe-eau. Le confort est sommaire (un lit, un évier, une table et un poêle), mais nous prenons vite nos marques. Nous partons chercher du bois dans la forêt pour le poêle puis Alex s’attèle à allumer le feu tandis que ML nettoie notre logis. Après une corvée de bois pour charger la remorque de Ramon, notre propriétaire, nous regagnons notre cabane afin de préparer notre repas et nous réchauffer auprès du poêle.
11/03/2013 Villa O´Higgins
Au réveil le foyer est éteint. Alex se lève et part chercher quelques bûches pour préparer le thé et faire en sorte que la température ambiante soit supportable pour ML. Nous avons beau être à l´abri, la pièce qui nous sert de studio n´est pas vraiment isolée (jours en bas de la porte et des différentes huisseries, vitre cassée).
Nous nous apprêtons à passer en ville pour savoir quand Ramon a prévu de nous faire travailler lorsque nous apercevons un camion entrant sur le terrain où des cordes et des cordes de bois jonchent le sol. Une petite heure est nécessaire pour charger le camion avec Delmiro. Il nous emmène ensuite au village avec Alex juché sur le tas de bois dans la remorque tandis que ML se sert à l’avant du camion avec Demiro, sa femme et leur bébé de quelques mois. Nous déchargeons le bois chez Ramon et sommes libres pour le reste de la journée. Le travail effectué, Alex s´attèle à la réalisation d`un lancer « Patagonia´style (i.e. un bout de tuyau pour enrouler la ligne, du fil de pêche, une cuillère). En milieu d´après-midi, nous partons donc vers le Rio Mayer. La première prise est impressionnante puisque Alex a réussi à attraper le pont en dessous duquel il se trouve... L´aide de ML est nécessaire pour récupérer l´appât sans casser la ligne. Nous décidons de faire quelques lancers plus loin dans un endroit moins risqué pour le matériel. Malgré quelques dizaines d´essais, Alex ne fera que mouiller du fil. ML ne sera pas plus chanceuse sur les quelques essais qu´elle fera. Soirée tranquille au coin du fin dans une ambiance de petite maison dans la prairie.
12/03/2013 Villa O´Higgins
Comme la veille le feu s´est éteint durant la nuit. Alex a un peu plus de difficultés à le rallumer. Après avoir enfumé la pièce, le foyer repart finalement. Nous profitons de la petite heure nécessaire pour porter l´eau à ébullition pour faire nos sacs car nous quittons les lieux aujourd´hui. En effet en prévision de la traversée vers l´Argentine demain, nous passerons la nuit dans l´auberge qui fait face à l´agence qui gère la traversée du lac O`Higgins. Nous profitons d´un camion qui vient faire le plein de bois et qui refuse notre aide pour regagner le centre –nous faisons le trajet sur les bûches. Après avoir déposé nos sacs à l´hôtel et acheté nos billets de bus et de bateau pour le lendemain, nous passons à la mairie où il est secrétaire pour signifier à Ramon que nous avons libéré la cabane et lui demander s´il a un peu plus de travail car nous nous estimons redevables pour les 2 nuitées contre moins de 3 heures de corvée de bois (ici, nous n´appliquons pas les taux horaires habituels...). Nous nous mettons d´accord pour venir ranger son bois en fin d´après-midi après avoir fait une randonnée de quelques heures pour tester le genou d´Alex. Durant les quelques heures à travers sous-bois et alpages, nous profitons de paysages magnifiques et de la vue sur le glacier Mosco. Sur le chemin du retour Alex teste son genou avec un mouvement dont la difficulté technique provoquera une chute car la mobilité n´est pas encore complètement revenue.
De retour à Villa O´Higgins nous nous attaquons au rangement de quelques cordes de bois avec Ramon pendant 2 heures. La tâche effectuée Ramon nous demande si nous avons déjà mangé de la viande à Villa O´Higgins. La réponse étant négative il nous propose de la suivre. A notre grande surprise, il ne nous entraîne pas vers une boucherie que nous aurions manquée dans nos promenades mais vers une maison qu´il est en train de retaper. En rentrant dans la pièce où se trouve le poêle, nous découvrons une cuisse entière de veau sur la table. Armé d´un simple couteau suisse, Ramon s´attaque à la bête et après avoir allumé le feu, met à griller quelques morceaux. ML part acheter du pain car à l´instar de leurs voisins argentins, en Patagonie du Sud chilienne la viande se mange seulement avec un couteau et une fourchette... Nous sommes rejoints en cours de repas par Eugénie et Paula, respectivement la femme et la fille de Ramon.
Nos hôtes nous raccompagnent en voiture après que la propriétaire de l´auberge, Philly. où nous dormons eut appelé Eugénie car elle s´inquiétait du sort des deux gringos partis en randonnée quelques heures plus tôt. Il faut savoir que Philly ne connaissait pas Eugénie. Mais elle s’est rappelé que nous avions été hébergés par Ramon, elle a alors appelé une de ses amies pour obtenir le numéro d’Eugénie. D’ici à dire que la moitié du village nous connait maintenant…
13/03/2013 & 14/03/2013 - Villa O'Higgins (Chili) - El Chalten (Argentine)
Le réveil est matinal (qui a dit qu'un congé sabbatique c'est des vacances?) pour les backpakers et les cyclistes qui ont prévu de prendre le dernier bateau du mercredi de la saison pour traverser le lac O'Higgins et passer en Argentine. Peu avant de partir Alex grille la politesse à un compatriote et s'installe devant le pc pour essayer de dénicher les vols vers Santiago aux tarifs compétitifs dont nous ont parlé une Québécoise et un Anglais. La chance nous sourit et juste avant que le mini-bus n'arrive, l'affaire est réglée. Nous laissons un groupe de sexagénaires français à leurs discussions et nous installons dans le mini-bus. Celui-ci fait alors un créneau pour s'arrêter devant l'auberge d'où nous venons de sortir. Nos compatriotes seront donc aussi du voyage. C'est dans le froid que, quelques kilomètres plus loin, nous montons dans le bateau qui nous emmènera de l'autre côté du lac O’Higgins en direction de l’Argentine. Alex monte rapidement sur le pont supérieur et manque de glisser du fait du verglas. ML le rejoint quelques minutes plus tard pour profiter des premiers rayons de soleil. Au fil de l'eau quasiment l'ensemble des passagers vient profiter des paysages et notamment du Mont Fitz Roy en arrière plan. C'est là que commence parmi les sexagénaires un concours de "qui a la plus grosse?", entre celui dont le fils qui n'est pas matheux a fait les Mines avant de faire des études d'art à Columbia, celui qui a fait l'INSEAD, celui qui est de ceux qui ont transformé l'atoll de Mururoa en paradis terrestre grâce aux essais nucléaires nous assistons à un spectacle de haute volée... Heureusement, nous pouvons discuter avec Richard (Anglais qui vivait dans le quartier d'Islington et travaillait non loin du bureau de ML à Londres) et Hélène, cycliste de la Belle Province pendant la première partie de la traversée jusqu’à Candelario Mansilla. La seconde partie de la croisière se fait sans les cyclistes qui préfèrent attaquer la partie terrestre du passage vers El Chalten alors que nous voguons pour le glacier O'Higgins. Un peu moins de 2 heures de navigation sont nécessaires pour s'approcher des falaises de glace et admirer le spectacle (4km de large, 80 mètres de haut et 45 km de long). Des murs de plusieurs tonnes de glace s'effondrent régulièrement, créant de véritables vagues qui font tanguer le navire. Nous restons là une heure à nous émerveiller tout en sirotant un whisky on the rocks, le glaçon provenant d'un morceau du glacier! Nous regagnons ensuite le port de Candelario Mansilla d'où nous entamons notre marche de 22km vers le poste frontière argentin du lac Deserto. Chargés d'environ 25 et 17 kilos nous débutons réellement vers 17h après avoir passé le contrôle chilien. Le douanier chilien nous apprend que le nouveau pape est argentin. Et même s’il se réjouit que le nouveau pape soit d’Amérique latine, nous sentons bien que le fait qu’il soit argentine gêne un peu.
Ce n'est que vers 21h15 que nous apercevons la lumière d'une maison dans le no man's land qui sépare l'Argentine du Chili. La nuit est froide et après avoir monté la tente, nous nous réfugions rapidement sous l'abri sans prendre la peine de nous faire chauffer de repas.
Au réveil, la tente est complètement givrée à l'extérieur et le double toit détrempé... Le gaucho qui a accepté que nous campions dans son champ nous conseille de lever le camp rapidement afin d'éviter d'éventuels ennuis avec le propriétaire. Nous nous remettons en route et atteignons le poste frontière argentin au bout de près de 4 heures. Les chemins de forêt argentins sont plus authentiques que la piste Argentine mais beaucoup plus difficiles à avaler. Nous pensons aux cyclistes qui ont fait ce même chemin la veille... Exténués par la dizaine de kilomètres de sentiers tortueux et boueux nous opterons pour une traversée du lac Desierto plutôt que de le contourner à pied. En attendant le bateau, nous mettons la tente à sécher et Alex décide de faire quelques lancers depuis la jetée. Quelques minutes plus tard il attrape son premier poisson jamais pêché à la cuillère: une belle truite. C'est en discutant avec le capitaine du bateau que ML apprend que le lac est une zone protégée et qu'à ce titre la pêche est contrôlée voire interdite... Nous profitons d'une vue dégagée sur le Fitz Roy pendant toute la traversée. A l'arrivée nous sautons dans un mini-bus qui nous conduit jusqu'à El Chalten.
Pour le dîner Alex nous prépare la truite qui s’avèrera être une truite saumonnée délicieuse et suffisamment grosse pour constituer un plat principal pour deux. Nous ferons beaucoup de jaloux ce soir là dans la cuisine de l’auberge…
Retour en Argentine pour quelques jours entre le Fitz Roy et le Perito Moreno
18 Mars 2013 El Calafate – Puerto Natales – Punta Arenas (Argentine-Chili)
La journée est dédiée au transport puisque nous retournons à Punta Arenas au Chili d’où partira notre vol pour Santiago demain.
Nous retrouvons Nico et Adrien dans le bus de 8h30 car les deux Bretons partent pour Puerto Natales et Torres del Paine. Six heures de bus et deux passages frontières plus tard nous arrivons à Puerto Natales où nous faisons nous adieux à nos compatriotes. Nous trouvons un bus qui part pour Punta Arenas dans les 2 prochaines et profitons de ce laps de temps pour manger une dernière glace sur les bords du "sound Ultima Esperanza" (fjord du dernier espoir). ML profite des 3 heures de trajet pour faire quelques travaux de couture (et oui, la garde-robe s’use au bout de 4 mois…) tandis qu’Alex sommeille (et oui, les années usent aussi…).
Arrivés à Punta Arenas nous retournons dans l’auberge de jeunesse où nous avions déjà séjourné la fois précédente. Cela a comme un petit air de retour à la maison bien agréable.
19 Mars 2013 Punta Arenas
Aucun objectif particulier pour cette journée sinon d’attendre 23h30 pour partir à l’aéroport. Ayant trouvé des billets d'avion à un prix raisonnable (i.e. pas beaucoup plus cher que des billets de bus), nous nous épargnons un nouveau trajet de 48 heures et les fabuleuses étapes de Rio Gallegos, Comodoro Rivadavia et Sarmiento avec un vol de 4h30 entre le Sud de la Patagonie et la capitale chilienne. La contrepartie est que le vol est à 1 heure du matin… Ceci dit cela nous fait également économiser une nuit d’hébergement.
La journée démarre mal puisque nous nous rendons compte que ML a oublié le Leatherman d’Alex et sa trousse à couture dans le bus la veille au soir. Nous passons le reste de la journée, assez déprimés dans le cyber club de la ville avec des allers-retours pour ML à la compagnie de bus. Sans surprise, le Leatherman n’a pas été perdu pour tout le monde…en revanche le trousse à couture n’a pas trouvé preneur et nous est donc rendue. Pour nous rasséréner nous partons au marché aux poissons, déjeuner de délicieuses empanadas au crabe et au calamar, de poisson cuit en papillotes avec des saucisses fumées et d’une mousse au chocolat pour soigner notre moral…
La journée s’étire tranquillement jusque 23h30 où nous partons pour l’aéroport.
20/03/2013 Punta Arenas – Valparaiso
Sans encombre, nous partons à presque 1h du matin pour atterrir vers 4h à Santiago. Aussitôt arrivés, nous quittons l'aéroport pour rejoindre une gare routière où nous montons dans le premier bus direction Valparaiso. Après une bonne heure de sommeil, nous arrivons à bon port à 7h30 et optons pour une marche matinale pour rejoindre les hauteurs du Cerro Bellavista où nous avons repéré une auberge. Après une bonne demi-heure d'effort avec pour point d'orgue les dernières pentes aux pourcentages très prononcés, nous devons patienter quelques dizaines de minutes que l'auberge ouvre... Nous déposons nos sacs et partons pour une bonne promenade sur les hauteurs de la ville pour contempler la baie de Valparaiso et ses maisons colorées. Nous sommes quelque peu déçus car Valparaiso n'est pas le petit port de pêche que nous espérions mais un port industriel et militaire de 300 000 habitants avec le bruit et la pollution qui vont avec. L'après-midi est dédié à une session internet qui tourne vite au cauchemar quand le PC sur lequel travaille Alex a la bonne idée de lancer un anti-virus qui fait disparaitre les quelques gigas de photos de la clé usb de ML. Après plusieurs heures de recherche et de tests, Alex parvient à récupérer les données. La glace Chocolat - Framboise & Menthe aura bien été méritée.
Nous rentrons à l'auberge où nous retrouvons un confort "camping libre" puisque le réseau d'eau est hors service.
21/03/2013 Valparaiso
La nuit a été réparatrice à la fois pour nous et pour l´eau courante.
Nous prenons le petit déjeuner et fermons nos sacs avant de nous diriger vers la maison-musée de Neruda, la Sebastiana, sur les hauteurs du Cerro Bellavista.
La visite, à défaut d´être longue, est très intéressante avec l´audio guide en français expliquant l'agencement et la décoration des pièces de la maison selon les goûts du poète. Amateur de femmes et de vin, il avait créé le « Club de la botte » dont l’épreuve pour devenir membre était de dessiner un cochon à l’aveugle. Une fois membre, la règle était de n’être ni trop sérieux ni trop intellectuel. Il avait également inventé un cocktail : « une mesure de cognac, 1 mesure de champagne, quelques gouttes de cointreau et de jus d’orange. Servir dans un verre coloré car c’est meilleur. »
Comme la veille, nous arpentons les Cerros Alegre et Conception à la recherche de nouveaux panoramas. L'après-midi nous partons à la découverte des ascenseurs qui font de Valparaiso un site classé par l'UNESCO, dont le plus ancien date de 1883. Nous empruntons le funiculaire "Reine Victoria" inauguré en 1902. Nous continuons à flâner dans les rues et rentrons à l'hôtel avant de rejoindre le terminal de bus direction Santiago.
Arrivés à la gare routière, ML demande quelques informations pour savoir si nous pouvons facilement rejoindre la Place d'Armes à pied car l'auberge que nous a conseillé un couple d'Allemands se situe non loin. Malheureusement, nous devons renouer avec les joies du moyen de locomotion préféré des Parisiens i.e. le métro après avoir réussi à y échapper à Buenos Aires. Arrivés tard, nous partons pour une promenade nocturne dans la ville.
22/03/2013 Santiago
Ce matin nous décidons de commencer par trouver une agence LAN pour nous enregistrer pour notre vol du lendemain pour la Nouvelle-Zélande. A notre grand regret, bien que l'agence parvienne à nous trouver parmi les passagers du vol, nous devons contacter Quantas pour nous enregistrer. Apres une petite heure à parcourir les rues du centre, nous trouvons un locutorio-cyber. Malheureusement l'agent que ML a au téléphone ne nous trouve pas sur le vol, car la recherche n'est pas possible via le nom ou le numéro de passeport... La mauvaise foi et la fainéantise ont aussi leurs adeptes ici. Quelques minutes sur le site web de la compagnie australienne nous permettant de vérifier que nous sommes bien enregistrés sur le vol, nous déjeunons rapidement avant de nous diriger vers la Place d'Armes, point de départ d'une visite guidée de la capitale. En quelques heures, nous découvrons quelques endroits historiques de cette métropole de 6 millions de personnes dont une part non négligeable vit sous le seuil de pauvreté (difficile à croire dans cette ville qui n'envie pas aux capitales européennes les SUV et grosses cylindrées). Tout en passant devant de nombreux bâtiments (cathédrale, opéra, palais de la Moneda, université, et quartier Bellavista) nous profitons des commentaires du guide et quelques américains semblent découvrir l'implication de la CIA dans les événements du 11 septembre 1973. Le tour s'achève devant la Chascona, maison que Pablo Neruda fit bâtir dans le quartier de Bellavista pour Mathilde Urrutia.
Pour le diner nous optons pour un restaurant recommandé pendant la visite. ML opte pour le plat national "pastel de choclo", sorte de hachis-parmentier de mais avec poulet, oignons et olives alors qu'Alex choisit un "arrollado de chancho", qui s'avère être surtout du gras et un peu de viande de porc cuits dans des intestins. Le pastel de choclo est donc partagé, au contraire de la Trappe Quadruple qu'Alex garde jalousement.
23/03/2013 Santiago
La liste des tâches à effectuer est encore longue aujourd'hui: Cerro San Cristobal, marché des produits de la mer, et la traditionnelle séance de cartes postales.
Nous commençons la journée par une session tri et rangement des sacs, un passage à la poste centrale pour envoyer un colis de papiers et bouquins en France et acheter les timbres puisque le samedi il est quasi impossible d'en trouver après 13h). Nous traversons ensuite la rivière Mapocho pour prendre le funiculaire qui nous emmène au Sanctuaire de l'Immaculée Conception. Depuis le belvédère, nous découvrons une ville s'étalant à perte d'horizon et les contreforts de la chaine andine que la pollution veut bien nous laisser deviner. Nous descendons par nos propres moyens. Alex ne trouvant pas le sentier sensé nous ramener du cote de Bellavista, nous atteignons finalement le quartier de Providencia bordant le parc San Cristobal. Nous prenons un bus, au final sans payer mais avec l'approbation du chauffeur, pour rejoindre le marché de poissons où nous déjeunons de plats locaux avant de nous poser dans un parc (accompagnés d’une dernière glace, la véritable dernière glace chilienne) et écrire quelques cartes. Il est rapidement l'heure de laisser le parc aux familles, aux jeunes couples et aux chiens errants pour regagner l'auberge et partir pour l'aéroport. Adieu le Chili, bonjour la Nouvelle-Zélande !
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