28/12/2012 Salta - Puerto Iguazu
Le réveil est difficile après une trop courte nuit de sommeil. Il l´est d´autant plus pour ML qu´une allergie à un insecte gêne quelque peu..
Le premier petit déjeuner argentin contraste avec notre passé bolivien ou péruvien: thé et un mini croissant paraissent frugaux comparés aux plats de riz et viande, boissons chaudes, fruits habituels.
Nous ne perdons donc pas trop de temps devant nos assiettes et prenons la direction du terminal pour acheter des billets pour Iguazu. Ce qui est géré rapidement malgré l´impossibilité de payer par carte...
Nous nous mettons en chemin pour visister la ville après nous être séparés de l´Allemand qui se dirige vers Buenos Aires. Quelques dizaines de mètres plus loin Alex insiste pour faire une étape "Visite d´une clinique argentine". Une consultation et une injection de corticoïdes plus tard pour ML, nous nous rendons dans le centre de Salta pour découvrir une ville agréable à l´architecture coloniale. Nous avons à peine le temps de profiter d´une glace qu´il est l´heure de récupérer nos sacs et s´installer dans le bus direction Puerto Iguazu.
29/12/2012 Puerto Iguazu
Nous arrivons à Puerto Iguazu dans l´après-midi et sous la pluie. Nous quittons le terminal protégés de nos goretex et après avoir protégé nos sacs à dos. Nous trouvons rapidement un hôtel style auberge de jeunesse avec piscine où nous laissons nos sacs avant de faire quelques courses et repartir acheter nos tickets de bus pour les chutes.
De retour à l´hôtel, nous profitons de la piscine délaissée par les Israéliens et une Allemande perdus dans des discussions passionnantes (ou pas). Au dîner, nous partageons la table avec Français, Espagnols, Allemands, Israéliens: Nous les laissons s´ennivrer et partons dormir pour être prêts pour le premier bus partant pour les Chutes d´Iguazu le lendemain matin.
30/12/2012 Les Chutes d´Iguazu
7h20, nous sommes quasiment les premiers à la station de bus et à notre grand étonnement le bus n´est pas plein. Nous arrivons pour l´ouverture des guichets. Billets en poche, nous filons vers le point de vue "Garganta Del Diablo" en longeant les rails du petit train qui parcourt le site . Nous ne prenons pas le temps d´observer la nature car nous voulons pouvoir profiter d´un panorama vierge de tout touriste. A notre surprise, nous n´entendons pas le vacarme tant annoncé des tonnes d´eau se déversant. Nous mettons cela sur le compte du vent et avalons à grandes enjambées les pontons qui mène au ´mirardor´. Là notre déception est réelle : notre imaginaire et autres souvenirs de photos et reportages nous laissaient présager de chutes gigantesques, hautes, puissantes, bruyantes ; nous nous retrouvons seuls sous un ciel gris, dans les vapeurs d´eau et le volume sonore ne nous oblige nullement à crier pour nous parler. Quelques photos plus tard nous partons à la découverte du reste des chutes. La chaleur humide se faisant pesante, nous profitons du petit train pour rejoindre le point de départ des 2 circuits qui permettent de découvrir les chutes du côté argentin. Ces sentiers et la vue depuis l´Isla San Martin (du nom du libérateur de l´Argentine) nous réconcilient avec l´idée que nous nous faisions des chutes. Plus tard dans la journée et après avoir échappés à l´appétit vorace des coatis, nous retournons à la Gorge du Diable que nous retrouvons assiégée par les touristes. Le second passage nous plait davantage, mais nous restons sur notre faim. Probablement n´avons nous pas eu de chance avec le temps et le débit des chutes... Nous abandonnons l´idée de passer un second jour pour voir les chutes du côté brésilien (qui permet d´avoir une vue plus compète des chutes).
Nous regagnons Puerto Iguazu où nous réservons nos bus vers Buenos Aires avant de nous rendre dans le quartier ´feria´ pour y dîner. Le repas est fabuleux : picada (chorizo, fromage et olives), empanadas accompagnés d´une Quilmes bien fraîche. Rassasiés, nous regagnons l´hôtel qui a été déserté par la quasi totalité des clients à l´exception de 3 compatriotes avec qui nous discutons un peu avant d´aller rejoindre les bras de Morphée.
31/12/2012 Puerto Iguazu - San Ignacio - Posadas
Dans une volonté d´optimisation des coûts et des durées de transport, nous nous levons à 4h30 pour prendre le bus de 5h15 qui nous emmènera jusqu´à San Ignacio, une mission jésuite à 4 heures de route de Puerto Iguazu.
Le film "Mission" est inspiré de l´histoire des autochtones et des jésuites européens venus les évangeliser en Argentine, au Brésil et au Paraguay.
Arrivés vers 11h , nous nous mettons en marche sous un soleil de plomb. Une dizaine de minutes suffisent à atteindre l´entrée de la mission. La visite du site débute par un petit musée ce qui permet de situer géographiquement et historiquement l´objet de notre visite. En outre, cela aide aussi à se faire une idée de la vie culturelle et économique des "reducciones".
Le site est bluffant; 4000 personnes vivaient dans cette mission ; la taille des bâtiments (Eglise, maisons, ateliers) est surprenante.
Après une pause déjeuner, nous regagnons le terminal terrestre d´où nous repartons pour Posadas, capitale de la région Missiones qui sera notre étape du jour.
Le terminal étant situé à 5km du centre ville, nous rejoignons l´hôtel en transport en commun où Alex profite de la piscine pour se relaxer à l´heure où les Européens attaquent les festivités.
De notre côté, pour le réveillon nous nous sommes plongés dans l´ambiance surchauffée de Posadas, ville de plus de 200,000 habitants pour :
- se promener sur les bords Rio Parana et voir le Paraguay
- prendre un beignet au dulce de leche (pour Alex)
- chercher un restaurant pour se faire un vrai repas
- faire une pause glace après 2 heures de marche dans notre recherche infructueuse de restaurant (à 21h, il faisait encore 32). Il y avait finalement un restaurant ouvert dans toute la ville mais le menu "aux féculents" par 32 degrés nous découragera d'essayer.
- se régaler d´une pizza cône arrosée d´une quilmes (Yves, je suis certain que tu n´as pas encore trouvé ce concept sur les bords du canal Saint Martin)
- se coucher avant minuit
En exclusivité, une photo pour vous faire partager l´ambiance.
01/01/2013 Posadas
Après un 31 de folie, une grasse matinée bien méritée, nous préparons nos sacs pour notre trajet nocturne direction Buenos Aires. Histoire de tuer le temps, nous décidons de profiter pleinement de Posadas non sans avoir hésité à traverser le Rio Parana pour faire tamponer nos passeports du sceau paraguyen. Nous nous promenons une nouvelle fois dans les rues bondées du centre ville à la recherche d´un restaurant pour notre premier repas de l´année. Notre choix (cornélien) s´arrête sur le restaurant d´un hôtel.
Souhaitant manger local, nous optons pour un plateau de picada; nous abandonnerons ce plateau sans le terminer pour nous partager un steak aux saveurs autrement plus conformes à notre attente que le jambon, les olives et les fromages fades. J´oubliais : nous avons arrosé le tout d´une petite bouteille de vin qui aurait à peine eu sa place à l´étagère du bas de la supérette la plus proche de chez vous...
Après ces agapes et quelques heures supplémentaires d'errance dans la ville sans âme nous partons vers le terminal terrestre où nous ne parvenons toujours pas à trouver un spot internet. A notre grand bonheur, l´attente n´est pas trop longue et nous nous installons rapidement dans nos fauteuils "cama " (inclinables à 160 degrés) direction Buenos Aires. Le service à bord est fantastique. Au moins ce soir, le diner est compris dans le prix du billet et la pizza cône n'est pas au menu.
02/01/2012 – Buenos Aires
Après une nuit relativement agréable dans notre siège extra-large et super-inclinable (sauf pour Alex qui avait un siège cassé, quand on a la poisse…), 3 repas ( 1 snack, 1 dîner chaud et un petit-déjeuner ), les 13h de bus entre Posadas et Buenos Aires nous ont paru assez courtes. Nous notons une vraie différence de service et de prix (malheureusement) comparés aux bus boliviens. Nous voila donc arrivés à peu près reposés et sans encombre à Buenos Aires… sauf que nous ne sommes pas encore descendus du bus... Et oui, comme nous avons toujours un peu la poisse avec le bus, nous avons le droit cette fois au contrôle de police à l’arrivée et sommes donc bloqués dans le bus. Blasés et coutumiers des contrôles nous préparons nos passeports. Mais ce n’est pas ce qui intéresse les 3 policiers qui fouillent le bus. Ils demandent juste aux passagers de sortir de leurs sièges pour qu’ils puissent les inspecter sans que personne ne soit fouillé, ni contrôlé. Après 45 minutes de ce petit jeu, nous sommes autorisés à descendre. Nous tentons alors de comprendre l’objet du contrôle et apprenons qu’un passager ayant perdu son téléphone portable dans le bus, ce sont les policiers qui ont été chargés de le retrouver…
Il fait beau, 22 degrés et Buenos Aires est une ville très belle à l’atmosphère assez européenne de prime abord. Nous pourrions être dans une ville en Espagne.
Le temps de trouver une auberge de jeunesse dans le microcentro, de déposer nos sacs et nous joignons une visite guidée gratuite de la ville. Nous découvrons ainsi : la cathédrale Metropolitana dans une annexe de laquelle le héros argentin, le Général José de San Martin est enterré (bien que Franc-Maçon), le palais présidentiel de Cristina Kirchner, la Plaza de Mayo (prononcée « Macho », la prononciation argentine est très différente de la Bolivie et du Pérou) où les mères des « Disparus » de la dictature militaire (1976 -1983) manifestent tous les jeudis pour que justice soit faite.
Dans le groupe de touristes suivant avec nous la visite, nous avons rencontré un jenue boulanger qui parcourt l´Amérique du Sud après avoir travaillé à Cesson pour Chouet, Meilleur Ouvrier de France.
Le soir, nous dînons dans une « Parilla « (Steakhouse) dans le quartier de San Telmo. Erreur de débutant, nous commandons au serveur, probablement apparenté à Bourvil tellement son service fut un sketch, 1 morceau de viande chacun afin de goûter 2 pièces de bœufs différentes (Biffe de Chorizo et Vacio (flanc)). Nous nous retrouvons donc avec environ 500 grammes de viande chacun ! Dommage que le vin qui l’accompagne soit encore une piquette. Nous prenons donc une résolution : la prochaine fois nous choisirons un vin plus cher que nos plats quoi que nous suggère le serveur.
03/01/2012 – Buenos Aires
Après une bonne nuit de sommeil, nous prenons notre petit-déjeuner en terrasse sur le toit de l’auberge avec au menus des croissants sucrés (« semi-luna ») qui n’ont malheureusement pas grand chose à voir avec les viennoiseries traditionnelles françaises et du "cream cheese" pour mettre sur les toasts -les connaisseurs trouveront là comme un parfum de Werchter, les céréales en moins-. Nous quittons ensuite l’hôtel et nous mettons à la recherche de réparateurs ou vendeurs d´appareils photo pour remplacer ou remettre en état celui de ML. Après être passés dans de nombreuses boutiques d´électronique et appareils ménagers et avoir fait les sous-sols d´immeubles pour trouver des réparateurs, nous nous accordons un peu de temps pour notre décision : les appareils sont bien plus chers qu´en France ou sur le net et un envoi en nettoyage / réparation nous obligerait à allonger notre séjour dans la capitale argentine.
Nous partons ensuite à la recherche d’un cyber-café car le blog n’a pas été mis à jour depuis bien longtemps. Nous passons donc une grosse partie de la journée devant des écrans (petite pensée à ceux et celles qui le font 5 jours par semaine alors que certains sont sous le soleil à l’autre bout du monde). A peine sortie du "locutorio" nous profitons d’une terrasse pour commander quelques empanadas avant de repartir à la découverte de la ville. Nous sillonnons donc les rues une glace à la main puisque d’après le guide il s’agit d’une habitude qu’ont les locaux. Selon les guides, les immigrants italiens de la fin du 19ème ont beaucoup influencé la cuisine argentine et en effet nous voyons partout des pizzerias proposant des pâtes fraîches maison. Soucieux de vérifier les dires des guides nous dînons dans une pizzeria. Verdict : les pâtes sont correctes mais ont vraisemblablement été préparées sans oeuf et la pizza est bien trop chargée en fromage.NB : ML a voulu que nous testions une nouvelle fois un vin argentin. Là encore nous avons fait comme les locaux et ajouté quelques glaçons à ce petit vin blanc dont la qualité s’en ait trouvé dès lors grandement améliorée…
04/01/2013 - Buenos Aires
Un passage éclair pour déposer l´appareil photo et nous partons découvrir le quartier de Recoleta avec pour objectif de visiter le cimetière où est enterrée Eva Peron. Quelques kilomètres et une glace plus tard nous arrivons près d'un mall flambant neuf où boutiques de luxe jouxtent un complexe de cinéma. De l'autre côté de la rue nous distinguons les hauts murs et le clocher du cimetière.
Munis d'une carte nous arpentons les sentiers et découvrons des sépultures toutes plus imposantes et ornées les unes que les autres. En dehors d'Evita de nombreux hommes d'état, politiques, militaires mais aussi quelques ingénieurs et artistes sont enterrés ici.
Nous quittons ce lieu très fréquenté par les touristes pour nous diriger vers la Floralis Generica , sculpture de métal monumentale en forme de fleur dont les pétales peuvent s'ouvrir et se fermer, imitant ainsi le comportement d'une fleur au lever et coucher de soleil. Le soir approchant nous partons vers le quartier de Palermo où nous devons retrouver des collègues de ML pour dîner. Ce quartier semble être à Buenos Aires ce que le canal Saint Martin est à Paris: un endroit branché où les classes moyenne et aisée aiment dîner ou boire un verre. - A l'inverse de Paris cependant les prix des logements sont encore accessibles pour la classe moyenne.- Nous passons donc la soirée dans un restaurant thaï avec des EY sympathiques autour de currys et quelques mojitos. L'heure se faisant tardive nous prenons un taxi pour retourner à l'auberge. Nous retrouvons notre dortoir mais pas le lit d'Alex qui est squatté par une nouvelle occupante. Alex grimpe donc sur le lit restant (faute de mieux) et nous tachons de trouver le sommeil malgré le bruit de la boîte de nuit située à côté de l'hôtel et les ronflements de 90 décibels de notre nouveau de camarade de chambre.
05/01/2012 - Buenos Aires
Grâce à notre colocataire ronfleur et la température nocturne, la nuit fut courte et le réveil difficile. Nous partons à la recherche d´un cyber-café d´où nous pourrons skyper les Cessonnais qui fêtent Noël en famille. Nous avons beau être à la capitale, deux heures nous sont nécessaires pour trouver notre graal (entre ceux qui n´ont pas skype, ceux qui ferment à 13h, ceux dont les micros ou casques sont HS)…
Nous partageons quelques moments avec la famille – à défaut de partager foie gras et autres mets – avant de marcher vers le musée MALBA (musée de l´art latino-américain de Buenos Aires).
Les deux heures que nous avons ne sont pas totalement suffisantes pour nous permettre de visiter les 3 étages de ce bâtiment moderne. Néanmoins nous apprécions particulièrement l´exposition temporaire du travail d’Oscar Muñoz, un artiste colombien. Son travail sur l´image mêle photographie, montage vidéo et peinture avec un thème récurrent sur la disparition et la recomposition de l’image. Dans un pays où des milliers de jeunes gens ont disparu pendant la dictature et où les « mères » militent contre l’oubli, cette œuvre a une résonance toute particulière. Nous serons moins enthousiastes sur les œuvres des artistes argentins exposés tels Xul Solar et Antonio Berni. Quant à l’exposition vidéo de Tracey Emin, « artiste controversée » britannique, cela relève pour nous de la séance de psy alliée au voyeurisme de la génération télé-réalité.
L´heure de fermeture approchant nous sommes gentiment poussés vers la sortie. Nous quittons donc les lieux heureux et avec la pêche (la pêche MALBA…).
Dîner tranquille à l´hôtel après s´être renseignés sur les moyens d´aller visiter Rio de la Plata.
06/01/2013 - Tigre
Tels de vrais Porteños (nom donné aux habitants de Buenos Aires) nous passons notre dimanche dans la région de Tigre (à 35km de la capitale) et du delta du rio de la Plata.
Il fait 33 degrés aujourd’hui et nous ne sommes donc pas les seuls à rechercher la fraîcheur du delta. Après 1 heure de train nous arrivons à Tigre où les Porteños équipés de glacières font la queue pour embarquer sur les bateaux qui les mèneront dans des campings diurnes aménagés pour les activités nautiques et les barbecues. Une fois encore, nous préférons fuir la foule et embarquons donc pour une zone supposée plus sauvage « Rama Negra » à une heure et demie de bateau. Sur le trajet, Myriam une Porteña d’une soixantaine d’année qui part passer le week-end dans sa maison de campagne, entame la discussion avec ML. Très vite, elle nous invite chez elle pour la journée afin de profiter de son jardin et de son kayak.
Un peu hésitant au départ nous finissons par accepter et ne le regretterons pas. Devenue veuve et devant élevée seule 3 fils alors âgés de moins de 10 ans, elle décida de trouver une autre façon de vivre. Elle devint alors masseuse et professeur de yoga. Elle dispose d’un cabinet à Buenos Aires en collaboration avec un phlébologue. Mère poule, elle nous explique que lorsque son fils cadet est parti étudier en Espagne, elle espérait qu’il rencontrerait des personnes sympathiques et ouvertes, ce qui fut le cas. C’est pourquoi elle a décidé de nous accueillir. Nous en profitons pour lui demander des explications sur la dégustation du maté (sorte de thé vert). En Argentine, au-delà de toute origine sociale, tout le monde déguste du maté que ce soit à la plage, dans le bus, dans les magasins, au bureau ou dans la rue. Traditionnellement le maté se boit dans un « mate », sorte de tasse en bois à l’aide d’une « bombilla », paille en métal munie d’un filtre. Dans les cafés, le maté est servi en sachet dans une tasse normale, nous n’avions donc pas encore pu pratiquer réellement l’art du mate. Généreusement Myriam nous offre donc une dégustation. Elle remplie la tasse presque entièrement de maté puis verse l’eau bouillante. Il suffit ensuite d’aspirer le liquide avec la bombilla. On passe ensuite la tasse à son voisin qui remplie à nouveau la tasse d’eau et ainsi de suite. Ainsi infusé le goût du thé est très fort et la tasse donne également un goût boisé. Après quelques tours de maté nous prenons congés et partons à la découverte du coin. En 1h30 nous avons fait l’aller retour le long du Rio Capitan. Malchanceux dans les transports comme à notre habitude, nous ratons le bateau de retour qui est passé avec 15 minutes d’avance et apprenons que contrairement à ce qui nous avait été annoncé il n’y pas de bateau toutes les heures mais toutes les deux heures.
Nous restons donc bloqués sur le Rio Capitan à attendre le bateau, qui une fois arrivé ne nous prendra pas car il sera plein. Nous prendrons finalement un troisième bateau après presque 3 heures d’attente, au plus grand bonheur des moustiques à qui nous avons servi de goûter. Si nous avions pu traverser le Rio Capitan, d’une largeur d’environ 15 mètres, nous aurions pu avoir un bateau beaucoup plus tôt. Malheureusement il n’y avait pas de pont et nous n’avions rien pour protéger nos appareils photos si nous traversions à la nage. Consolation durant notre attente, un marchand de glace ambulant sur un bateau s’arrêtera à notre hauteur nous permettant sinon de traverser à son bord, du moins de déguster une succulente glace framboise-citron. Arrivés finalement à la gare de Tigre, le train est retardé de plus de 30 minutes et les Porteños s’agglutinent sur le quai. Une fois montés dans le train, ML se fait littéralement agresser verbalement par un couple de quinquagénaires qui bousculent Alex afin de venir prendre la place que ML lui gardait dans le train. Bref, après un retour mouvementé nous allons nous remonter le moral dans un Burger King (et oui, encore le bon vieux Double Whopper) et rentrons dormir dans notre dortoir en compagnie de notre colocataire ronfleur (minimum 90 DB).
07/01/2013 - Buenos Aires
Journée « logistique » avant de quitter la ville le lendemain en direction de la Péninsule Valdès. Après une recherche sur les prix des transports en Argentine et au Chili, nous en concluons que le pass « Argentina by bus » n’est pas avantageux pour nous et nous résignons donc à payer l´équivalent de 100 euros chacun pour le trajet Buenos Aires-Puerto Madryn le lendemain. En arrivant de Bolivie où le trajet de 24 heures (voire 36 heures) revenait à 10 euros, le choc des prix est toujours aussi douloureux. Apparemment les prix des transports étaient deux fois moins cher l’année dernière en Argentine.
Nous en profitons également pour faire le plein de courses alimentaires en prévision des treks que nous ferons en Patagonie et des prix supposés plus élevés dans cette région. Nous entamons ensuite une promenade dans le quartier de Puerto Madero. Ancien port commercial de Buenos Aires qui à peine achevé en 1910 était déjà sous-dimensionné pour accueillir le fret porteño. Laissé à l’abandon pendant de nombreuses années, il s’agit maintenant d’un quartier moderne dont le prix immobilier est le plus cher de la ville. Les anciens entrepôts en brique rénovés abritent désormais des restaurants et des cafés, une frégate mouille dans la marina intérieure, et des immeubles modernes de bureau complètent l’ensemble. Particularité du quartier toutes les rues portent des noms de femmes ayant marqué l´histoire argentine. Un magnifique pont, El puente de la mujer (le pont de la femme) figurant un couple de danseurs de tango permet de traverser le bassin intérieur du port. Ce complexe est bordé par une réserve écologique de plusieurs hectares allant jusq’au Rio de la Plata.
Le soir ML prend son premier cours de tango. En compagnie de Tomas, un Polonais lui aussi novice en la matière, elle apprend les premiers pas du tango. Pas si difficile finalement…Pour la fille tout est dans la cambrure, puis il suffit de suivre son partenaire qui doit initier les pas et les directions à prendre en donnant de légères pressions sur les bras de sa partenaire…Dîner à l´hôtel en compagnie de Maude une institutrice rennaise en congé sabbatique de 6 mois en Amérique latine. Et oui, les Bretons voyagent !
08/01/2013 - Buenos Aires
Première étape de la journée à l´hopital Argerich pour Alex dans le quartier de la Boca. Un insecte (non identifié) l’avait piqué dans le cou en rentrant de Tigre dimanche, et depuis il a développé une infection cutanée. Une prescription d’antibiotiques plus tard, nous filons vers le Caminito, la rue la plus connue du quartier. Les maisons y sont peintes de couleurs vives et de nombreuses représentations de tango à l’adresse des touristes y sont données. Le quartier est en ancien quartier de dockers d’origine espagnole ou italienne ayant immigré en Argentine à la fin du 19ème siècle. Ils peignaient les façades de leur maison avec les résidus de peinture de bateau ce qui donna par la suite sa popularité au quartier.
Une dernière glace et nous partons pour le terminal de bus de Retiro en direction de Puerto Madryn et de la péninsule Valdès. Le terminal de Retiro est le plus gros terminal de bus qu’il nous ait été donné de voir. Plus de 90 quais avec des bus qui arrivent et qui partent en permanence. Notre bus était annoncé à 19h15 quelque part entre le quai 37 et 51…A 19h10, toujours rien d’annoncé, pas de bureau d’information dans la gare. Nous commençons alors une course effrénée dans le terminal pour rejoindre le bureau de la compagnie de bus, puis le quai indiqué. Finalement, le bus était bloqué dans les bouchons à l’entrée du terminal. Il n’arrivera que 45 minutes plus tard et ne sera annoncé qu’à l´hygiaphone sur le quai…Il faut savoir que nous sommes en pleines vacances d’été pour les Argentins donc les gares sont bondées.
Finalement, nous regagnons nos sièges confortables dans l’attente de notre plateau repas avant d’entamer un trajet de 20 heures. Un petit doute nous saisit tout de même… Quelles seront nos prochaines mésaventures dans le bus ?
09/01/2013 – Puerto Piramides – Péninsule Valdès
Contre toute attente nous arrivons sans encombre à Puerto Madryn à 15h. Certes nous nous sommes retrouvés assis à côté d’un parfait crétin qui avait décidé de faire partager la musique de son téléphone pendant qu’un film passait dans le bus mais un petit rappel du chauffeur et tout a pu rentrer dans l’ordre. Comble de chance, il y a un bus 2 heures après notre arrivée en direction de Puerto Piramides. Nous filons donc directement sur la péninsule. Une heure et demie de bus plus tard nous arrivons dans ce village de 250 âmes et 600 baleines selon le guide. Inconvénient de la haute saison touristique, tous les logements du village sont complets. Nous trouvons certes un dortoir avec 2 places mais un Allemand s’étant joint à nous pour les recherches nous lui laissons la place et optons pour le camping municipal, l’occasion pour nous d’inaugurer notre tente. Outre le fait que le tarif du camping est ridiculement cher (1.5 euros moins cher que le logement en dortoir avec douche chaude et lit douillet), que le camping est sale et bruyant, nous apprenons que les douches sont autorisées entre 19h et 21h. Lorsque nous arrivons à 19h30, la file d’attente excède déjà les 2 heures. Nous ne pourrons même pas prendre une douche froide vu que l’eau sera coupée dans les sanitaires une fois la nuit tombée. Il est vrai que nous sommes dans une région désertique où il pleut moins de 200 mm par an. Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, nous partons prendre l’apéritif (Quilmès et chips) sur la plage face au soleil couchant. Après un dîner italien arrosé d’une bouteille de vin blanc de la région San Juan, plutôt moins mauvais que d´habitude, nous regagnons notre campement pour la nuit.
Lions de mer
10/01/2012 - Péninsula Valdes & Vive le bus (nième épisode)
Réveil difficile après cette première nuit sous tente. Comme au coucher nous avons l'impression de nous trouver dans une sorte de bidonville (déchets jonchant le sol, sanitaires pires que ceux d'un festival anglais). Le vacarme des autres campeurs, les voitures qui font le tour du camping avec les auto-radios à fond des 5h30 constituent de bons arguments pour vous recommander LE camping de Puerto Piramides.
Nous allons directement à l'office du tourisme et demandons s'il y a un tour disponible pour aller visiter la péninsule et découvrir ses fameux animaux. Nous savons déjà que nous ne verrons pas de baleines dans la mesure où ces dernières sont parties chercher du krill dans l'Océan Antarctique. La chance nous sourit et nous partons à 10h dans un minibus direction "Punta Norte".
Après une heure de route nous atteignons ce panorama d'où nous contemplons lions de mer et éléphants de mer. C’est la période des naissances et de reproduction pour les lions de mer, nous observons donc de nombreux « lionceaux » sur la plage et assistons à de nombreux combats entre mâles défendant leurs harems respectifs.
Le second stop est à Caleta Valdes où nous découvrons des manchots de Magellan. Nous discutons avec un couple de Français en voyage pour 2 mois en Amérique du Sud avec leur fils d’une dizaine d’année qui suit les cours grâce au CNED. Habitués des breaks de 2 mois en Asie, ces derniers sont tout comme la plupart des voyageurs surpris des différences de prix entre ceux mentionnés dans les guides et ceux pratiqués en Argentine.
La dernière étape du jour nous mène à Punta Cantor où là encore nous observons lions et éléphants de mer (malheureusement pas de mâle d'âge adulte puisque nous ne voyons aucun nez en forme de trompe).
Nous rentrons sur Puerto Piramides où nous plions bagages en un clin d'œil pour rejoindre le terminal de bus de Puerto Madryn en profitant du minibus dans lequel nous avons sillonné la péninsule.
De retour à Puerto Madryn et après un traditionnel sondage des différentes agences de transport nous prenons nos billets pour Esquel dans le centre de la Patagonie où nous comptons passer quelques jours à randonner.
Les sacs sont bien dans la soute, le bus est plutôt confortable, nous faisons une première heure de route sans encombre jusqu'à Trelew où nous devons changer de bus.
Après quelques minutes passées sur les quais à patienter avant de récupérer nos sacs, nous apprenons que nous ne repartirons probablement pas car un appel à la grève a été lancé au niveau national par les syndicats de chauffeurs. Il est 22h ; la grève étant sensée débuter à partir de minuit, les chauffeurs refusent de reprendre la route…Le coup de la grève, nous ne l’avions pas encore eu ! Tandis qu’Alex prend son mal en patience en faisant des haltères avec notre bouteille d’eau pendant pas loin d’une heure, ML fait la queue au guichet d’information pour essayer de comprendre les dernières évolutions de la grève. Après de nombreuses informations contradictoires, notre bus repartira finalement à minuit en direction d’Esquel. Nous sommes chanceux car l’autre compagnie de bus qui opérait le même trajet mais que nous n’avions pas sélectionné car plus onéreuse ne repartira que le lendemain.
Apres avoir craint que nos sacs soient envoyés vers Barriloche, nous les recupérons et les chargeons dans le second bus avant de reprendre la route. Toutes ces émotions et la courte nuit précédente nous permettent de trouver rapidement le sommeil.
11/01/2012 - Esquel
Arrivés de bonne heure à Esquel, nous récupérons nos sacs et partons en direction d'un hôtel dont nous avons trouvé l'adresse dans un fameux guide bleu. Environ 1 km plus loin nous nous retrouvons face à une porte close (expérience qui nous rappelle notre recherche à Salta). De retour près du terminal terrestre nous optons pour le premier hôtel que nous trouvons. Bien qu'éloigné du centre, l'hôtel nous convient parfaitement en vue de nos prochains déplacements et du fait de la propreté des lieux et de la qualité de l´accueil (pour ceux et celles qui seraient intéressés il s'agit de El Caminante). Un petit tour à l'office du tourisme, quelques échanges avec les hôtes et les courses pour 4 jours en autonomie, une recherche laborieuse de combustible pour le réchaud (au final nous optons pour de l'essence ménagère « Aquagas »). Un morceau de bœuf et quelques pommes de terre carbonisées plus tard, nous terminons nos sacs et nous couchons paisiblement.
12/01/2012 - Parque national Alerces jour 1
Debouts 6h30. Le temps de prendre nos douches et de boucler nos sacs et nous partons vers le terminal terrestre pour prendre le premier bus pour le Parc . Une grosse heure de route est nécessaire pour rejoindre Villa Futalaufquen où nous allons prendre quelques renseignements auprès des gardes-forestiers avant d'entamer nos 3 ou 4 jours de marche. Il s'agit en quelque sorte d'une répétition avant Torres del Paine et le Detroit de Magellan puisque nous partons pour la première fois en totale autonomie. Nous allons donc pouvoir tester le réchaud et notre capacité à porter un sac lourd sur quelques kilomètres. A peine descendus du bus nous filons vers le bureau des rangers où nous apprenons que le chemin que nous envisagions n'est en réalité qu'une route et que les randonnées dans le parc sont peu nombreuses et leurs points de départ accessibles en bus ou en voiture. Nous décidons de faire les premiers kilomètres sur la route poussiéreuse pour rejoindre un lieu de camping autorise. Une bonne vingtaine de kilomètres et quelques kilos de poussière avales plus tard nous atteignons Playa El Frances. ML récupère de cette première journée de marche face au Lac "" pendant qu'Alex se met a la recherche d'un emplacement autorise pour planter la tente. Un Bresilien propose de partager son espace et le foyer autorise attenant. La tente est donc montée face au lac non loin de ce cycliste parti du Bresil pour rejoindre la Terre de Feu. ML déballe matelas et sacs de couchage pendant qu'Alex prend en charge le réchaud et le manuel d'utilisation. Les premieres tentatives pour allumer le feu sont vaines mais au bout d'une vingtaine de minutes les réglages trouvés. Une jolie flamme bleue nous permet donc de faire bouillir de l´eau.
Nous preparons le diner : puree - saucisse. Malgre ce repas de gamins, un leger craquement au niveau du genou rappelle a Alex qu'il n'a plus 20 ans (depuis longtemps)...
Une fois la vaisselle faite à l´eau pure du lac, nous nous couchons aux sons des guitares et chants environnants...
Le maté, on peut le boire et le préparer, même lorsque l´on est chauffeur de bus sur des routes de montagnes (acec l´aide du fiston, c´est quand même plus facile)
Vue depuis la tente - ou presque-
13/01/2012 - Parque Alerce jour 2 - croisés?
Réveil paisible face au lac Futalaufquen : les guitares se sont tues, les voisins font la grasse matinée. Une nouvelle journée de marche nous attend. Pendant qu´Alex gère le petit déjeuner (i.e. surveille le réchaud), ML commence le rangement du campement et les sacs. Une ou deux portions d´avoine et une vaisselle succincte plus tard nous repartons direction le lago Verde et les randonnées à proximité. La route est belle mais toujours aussi poussiéreuse. Ce matin c´est ML qui donne le rythme , Alex traînant un peu la patte.
Une dizaine de kilomètres plus loin, après avoir profité de paysages des plus agréables au bord du lac puis en longeant le Rio Rivadavia, nous atteignons le Lago Verde. Nous choisissons de faire une courte randonnée pour admirer un alerce multi-centenaire. Le genou d´Alex étant douloureux nous décidons d´abréger notre séjour dans le parc pour regagner Esquel nous sans avoir longer les splendides rives du Lago Verde.
Arrivés à Esquel peu avant 21h, nous passons à l´hôtel réserver une chambre (2 places dans un dortoir - we´re on budget) avant de faire un petit kilomètre (à pied) pour atteindre l´hopital. La consultation aux urgences est des plus sommaires. Cependant la prestation du radiologue est au dessus du lot (je n´ai pas fait tant de radios que ça, mais je ne m´attendais pas à me faire "masser" le testicule droit pour une douleur au genou...). Verdict ou plus précisément premier diagnostic : "ligamentos cruzados internos". Un rendez-vous est pris pour rencontrer un traumatologue le lendemain matin.
Rio Arayanes
14/01/2012 - Esquel - ménisque?
Armé du papier pour le rendez-vous avec le traumatologue nous arrivons en avance à l´hôpital. ML se renseigne quant au fonctionnement : enregistrement, fichier à compléter, lieu de la consultation... Aucun document n´est demandé, on nous indique de traverser la rue vers le centre médical où se trouve normalement le médecin. Là, on nous dit qu´il faut retourner au bâtiment principal et que le médecin débutera les consultations entre 10h et 10h30 (sur le papier, le rendez-vous est à 9h) car le bâtiment flambant neuf où nous sommes est pour les œuvres sociales et visiblement nous n’entrons pas dans la catégorie. De retour à l´accueil, nous patientons gentiment sans toutefois comprendre le fonctionnement des consultations.
A peu près 2 heures après l´horaire de rendez-vous communiqué la veille, ML accompagne Alex pour lui servir de traductrice. Quelques minutes et palpations plus tard, les traumatologues font part de leur diagnostic : il semblerait que les ligaments ne soient pas touchés, mais qu´il s´agisse du ménisque. Se voulant rassurant, ils indiquent que cela s´opère bien et que la récupération est rapide… Un IRM est néanmoins nécessaire pour voir ce qu´il en est et décider de la suite. Après un appel à l´assurance, l´envoi d´une photo de la prescription, le retour est positif et les coûts seront pris en charge par l´assurance. Dans l´e-mail, un court laïus mentionne la possibilité d´un rapatriement en fonction des recommandations des médecins quant à la nécessité d´une opération. Le moral au plus haut nous rentrons à l´hôtel où Alex restera le reste de la journée avec des glaçons pour compagnons. ML prend en charge l´ensemble des aspects administratifs et se met à la recherche d´une voiture pour visiter la région des 7 lacs en attendant les examens de la semaine prochaine… ML rentre à l´heure pour le dîner et avec de l´asado acheté dans une des boucheries dont les horaires sont à peu près les suivants : 10h-13h et 17h-21h. En dessert, ça sera encore glace pour le genou droit d´Alex.
15/01/2013-20/01/2013 – Route des 7 lacs
15/01/2013 – Esquel – Lago Puelo – El Bolson
La journée commence par un énième passage à l’hôpital zonal d’Esquel. L´hôpital étant une petite structure il ne dispose pas de son propre IRM et sous-traite à un laboratoire privé attenant. De ce fait la liste d’attente est longue et nous n’obtenons un rendez-vous pour l’IRM que le lundi 21 janvier. De plus il nous faut obtenir l’autorisation formelle de l’hôpital apposée sur la prescription d’Alex pour que l’assurance puisse payer directement l’examen. Par ailleurs, le Docteur Rodriguez, le traumatologue, ne consulte que le lundi et le mercredi, il est donc impératif que nous réussissions à avoir un rendez-vous pour le mercredi 23. Heureusement Marcela, une employée de l’administration de l’hôpital, nous aide dans ces démarches. Nous partons donc en fin de matinée sur les recommandations de Marcela qui nous contactera dans la semaine pour confirmer les différentes démarches administratives.Nous partons ainsi au volant de notre superbe Fiat Serra de location pour la région des 7 lacs à quelques 500 km au nord d’Esquel. C’est ML qui conduit puisque le genou d’Alex est toujours très enflé. L’objectif de notre balade lacustre est de se reposer et de solliciter le moins possible son genou. Au programme ce sera donc baignade, glace et camping. Après quelques heures de route, nous nous arrêtons au lago Puelo pour une baignade avant de rejoindre un camping pour la nuit à la sortie d’El Bolsón.
16/01/2013 El Bolsón – Bariloche – Villa La Angostura – Lago Espejo
La journée commence avec une coïncidence amusante. Lorsque le propriétaire du camping apprend que nous sommes Français (malgré notre plaque d’immatriculation argentine et notre prononciation impeccable…) il mentionne un autre couple de Français avec une plaque chilienne présents dans un autre camping à El Bolsón. Il s’agit en fait de nos amis Hugues et Lyse, rencontrés pendant le tour du Salar de Uyuni. Malheureusement nous ne les croiserons pas. Ils descendent vers Esquel tandis que nous allons vers le nord.Nous commençons la journée avec une session internet afin de nous assurer que toutes les démarches avec l´hôpital et l’assurance suivent leur cours. ML apprend ainsi que Tata Lily (la fameuse cousine de sa grand-mère, grand-mère de substitution, coquette et gourmande invétérée) s’est éteinte pendant la nuit. Elle avait 94 ans, un bel âge pour partir mais elle manquera beaucoup à ML.C’est donc le moral au plus haut que nous reprenons une nouvelle fois la route en direction de Bariloche. Nichée entre des pics de plus de 2000m et au bord du lac Nahuel Huapi dans le parc national du même nom, Bariloche est une station de ski réputée en hiver et une destination phare de la région en été pour la fraîcheur de ses lacs. La ville ressemble à une station de ski suisse avec des chalets, des restaurants à fondue, des chocolatiers, le tout rempli de touristes. Après une glace artisanale, nous passons vite notre chemin et partons vers Villa La Angostura, porte d’entrée de la route des 7 Lacs. Nous campons pour la nuit sur les bords du lac Espejo dans un « camping libre ». Dans cette région, le camping sauvage n´est pas autorisé dans les parcs naturels mais les gardes-forestiers aménagent des zones gratuites où il est possible de camper et faire du feu. C’est donc sous le ciel étoilé du lac Espejo qu’Alex nous préparera un bon dîner (purée-jambon cru).
Station de ski suisse au milieu de l´Argentine
Lac Nahuel Huapi
17/01/2013 Lago Espejo – Villa Traful – San Martin de Los Andes – La Islita
Ce matin nous nous mettons en quête d’un téléphone pour que ML puisse contacter sa famille puisqu’il n’y a pas de couverture réseau dans le parc. Après une heure de piste poussiéreuse et cabossée nous atteignons la Villa Traful au bord du lac éponyme. Nous avons beau chercher dans cette bourgade, être envoyés de la station service au cyber-café en passant par la mairie, pas de trace de téléphone public en état de marche. Après un pique-nique et une baignade dans les eaux cristallines du lac nous rejoignons San Martin de Los Andes, la ville la plus au nord de la région des 7 lacs. Cette fois nous sommes plus chanceux et trouvons un centre d’appels. Sur les conseils de l’office du tourisme nous reprenons ensuite la route pour regagner un camping libre à une dizaine de kilomètre au-delà de la ville – la Islita. Là encore nous parcourons une piste sur laquelle nous aurions été plus à l’aise en 4x4. Mais le lieu mérite vraiment le détour. Il n’est pas accessible en voiture, il faut donc stationner quelques mètres au-dessus du camping. Ensuite vous descendez à pied dans une sorte d’écrin arboré niché au pied du lac Lácar. C’est de loin le plus beau campement que nous ayons fait en Argentine. ML aura une bonne frayeur en se perdant de nuit lorsqu’elle remonta déposer des affaires dans la voiture, suivie par un renard dont elle n’apercevait que les yeux jaunes qui l’observaient tels des lampes torches dans la nuit…tandis qu’Alex faisait flasher sa lampe torche pour lui donner un repère tel le phare dans la nuit…Bon on vous rassure, ce n’était pas un puma et le renard a sans doute eu plus peur que ML enfin c’est ce qu’elle aime à penser…
18/01/2013 La Islita – San Martin de los Andes – Lago Falkner
Après être sortie de la tente à 3h30 pour demander poliment aux voisins d’arrêter de jouer de la guitare et chanter à tue-tête vu l’heure tardive, une envie de meurtre lorsque les chants n’ont pas cessé une fois de retour dans la tente, puis l’établissement d’une stratégie vengeresse pour le lendemain matin, ML a dû finalement trouver le sommeil à l’aube. Inexplicablement Alex n’a été réveillé que lorsque ML est sortie de la tente pendant la nuit…Après une nuit agitée donc pour ML et une nuit réparatrice pour Alex, nous quittons la Islita sans avoir mis à exécution la vengeance échafaudée pendant la nuit. Nous regagnons San Martin de Los Andes et profitons de quelques heures pour mettre à jour le blog. Nous repartons ensuite pour Bariloche en reprenant la même route. Vu la beauté des paysages cela ne nous gêne pas. Nous campons le soir au bord du lac Falkner dans un camping libre. Petit incident lors de la préparation du dîner : les pâtes ont malencontreusement rencontré le sol lors de l’opération d’égouttage. Ce sera donc une boîte de thon pour 2 avec 2 yaourts pour Alex, et des tomates et un concombre pour ML. C’est bon pour compenser les glaces !
19/01/2013 Lago Falkner – Cero Catedral – Lago Guttiérrez – Lago Puelo
Aujourd’hui le temps est couvert et les paysages semblent encore plus beaux avec les jeux d’ombres créés par les nuages. Nous soufflons un peu car jusqu'à présent la température avoisinait les 30 degrés ou plus. Nous continuons notre route vers Esquel et nous arrêtons en route à Bariloche pour une glace, puis à Villa Cerro Catedral pour contempler la vue sur les lacs Nahuel Huapi et Guttiérez. Pour la nuit nous nous arrêtons au camping de Lago Puelo. Après un pique-nique sur la plage où nous retrouvons nos amis les moustiques nous regagnons notre tente pour la nuit.
20/01/2013 Lago Puelo – El Bolsón – Esquel
lFaute de pouvoir nous dégourdir les jambes, nous louons un kayak (prononcé « Kachack ») pour une heure sur le lago Puelo. Au bout du lac il y a le Chili mais nous n’irons pas jusque là. Dernière baignade, pique-nique et nous repartons pour Esquel. Nous nous arrêtons en route pour une dernière session internet, puis pour acheter des framboises et des prunes chez des producteurs locaux à El Bolsón. La région est spécialisée dans la production de houblon et fruits. En Argentine jusqu’à présent nous n’avions trouvé que les mêmes fruits et légumes au goût insipide que nous avons en Europe. Nous sommes donc ravis de trouver des fruits de saison. Arrivés à Esquel nous découvrons le camping « La Colina » qui surplombe la ville et bénéficie d’une belle vue sur les montagnes environnantes. Après un dîner roboratif œufs durs-pâtes aux brocolis (il fallait terminer les provisions du voyage), nous nous endormons dans un camping incroyablement paisible prêts pour l’IRM du lendemain.
Vue depuis le kayak sur le lac Puelo
21/01/2013 - Esquel
Réveil tranquille après une nouvelle nuit sous tente (l´essayer c´est l´adopter: en dehors des faibles coûts du camping, il faut reconnaître que les dortoirs et leurs lots de ronfleurs ne nous manquent pas).Ce matin, c´est IRM pour Alex que ML accompagne jusqu´à l´entrée de la salle.Après 40 minutes de sieste dans un tube climatisé pour Alex et de lecture de magazine obsolète pour ML, nous apprenons que nous n´aurons les résultats que mercredi matin. En attendant il faudra donc patienter et s´occuper à Esquel et dans les alentours.Histoire de profiter du dernier jour de location de la voiture, nous partons pour le Rio Percy, endroit conseillé à ML par des locaux. Quelques kilomètres de piste et nous nous posons pour un pique-nique sur les bords du rio. Après s´être substantés d´une sardine à la sauce tomate dans un morceau de pain (légère erreur d´Alex quant l´estimation du contenu d´une boîte de sardines...) et de prunes achetées la veille sur la route, nous restons là quelques temps et constatons que le lieu est prisé des locaux qui viennent là griller quelques kilos de viande et profiter de la fraîcheur du rio. Nous rentrons ensuite à Esquel faire des courses et une session internet. Petite séance cuisine et il est l´heure de se coucher car nous rendons la voiture demain ce qui signifie qu´une séance rangement sac à dos est nécessaire le lendemain matin.
22/01/2013 Esquel
Après avoir trié nos affaires et refait nos sacs, nous prenons un rapide petit déjeuner français au camping puisque nous avons acheté du pain francès et du beurre la veille. Nous abandonnons donc au moins ce matin les flocons d´avoine, le lait en poudre et la confiture.
Nous partons ensuite rendre la voiture de location. ML en locale claque la bise aux responsables de l´agence de location. Dans ces conditions le tour du véhicule est vite fait et nous partons nous promener dans Esquel ou plus précisément jusqu´à la place San Martin où nous dégustons des sandwichs maison au maquereau - un régal- . Alex pense être privé de dessert puisque ML a gardé ses moufles et fait tomber la pastèque jusqu´à ce qu´un glacier attire notre regard. Une glace – pas géniale au demeurant- et un passage chez le libraire plus tard nous entamons une session internet. Après quelques heures de lutte avec des ordinateurs aux performances exceptionnelles nous avons réussi à charger 2 ou 3 photos et à ajouter quelques lignes sur le blog. Lorsque nous arrivons au camping, non sans avoir fait un passage ravitaillement chez le boulanger et au supermarché, nous constatons que nous avons de nouveaux voisins et que ces derniers ne sont visiblement pas contre faire chambre commune tant ils ont planté leur igloo près de notre tente. Nous entamons la préparation du dîner en profitant de leur absence : nous marquons notre territoire en prenant possession de la table et du foyer où nous projetons d´allumer un feu à leur arrivée. Le gérant du camping passant non loin, nous lui faisons part de notre incompréhension quant à la tente mitoyenne à la nôtre. Le dîner est servi lorsqu´un père arrive avec son jeune fils à vélo. Heureux de ne pas nous retrouver avec des « djeuns » bruyants pour voisins ML entame la conversation. Nous apprenons donc qu´ils parcourent l´Argentine avec un vélo préparé maison où le fiston de 9 ans est assis dans un fauteuil tout confort au dessus de la roue avant pendant que papa sue à grosses gouttes sur les routes de montagne et sous le soleil. Nous terminons notre repas et leur laissons l´âtre pour qu´ils puissent y cuire quelques gros morceau de viande.
Erik, Quike et la monture
23/01/2013 alors qu´Esquel dit l´IRM ?
Et oui en dehors de la démarche de Doctor House avec sa canne, Alex a aussi un humour décapant. L´IRM ne parlant pas vraiment et le rapport étant en espagnol nous nous rendons à l´hopital pour la consultation avec le traumatologue. Après 3 heures d´attente nous apprenons que le docteur ne peut assurer ses consultations car il est souffrant. Nous voilà contraints à rester 2 jours supplémentaires dans l´expectative quant à la suite des événements. Nous déjeunons d´une parilla et Alex craque pour une mousse au chocolat tout à fait convenable (sans toutefois égaler celle d´un resto basque de la Butte aux Cailles). Après la pause du midi c´est une nouvelle session devant les écrans qui nous attend. Nous tapons la discute avec un retraité Breton, ancien agriculteur bio et qui passe son temps entre la France, l´Argentine et la Géorgie. Alex aurait bien discuté un peu plus longtemps lecture style Marie-Monique Robin, Chomsky and co, mais nous nous voulons nous faire une idée plus précise de ce que signifie le rapport de l´IRM et abrégeons poliment la conversation après 35 minutes de quasi monologue.
L´hôpital d´Esquel
Attente pour la consultation Traumatologie
Quelques courses et nous regagnons le camping pour faire un barbecue avec nos voisins. Nous les attendons jusqu´à 22h. A leur arrivée ils prennent en charge la préparation du feu et la cuisson de la viande. A 23h le morceau de viande (vacio) et les saucisses sont parfaitement grillés.
24/01/2013 Esquel - Trévelin - Esquel
Ce matin, c´est grasse matinée -sous la tente bien entendu-. ML s´étant renseignée la veille pour se rendre à Trévelin, nous prenons le bus en fin de matinée en direction de cette "charmante petite ville aux allures de carte postale" dixit le Lonely Planet (que définitivement nous ne recommandons pas). Après une demi-heure de trajet nous nous arrêtons sur le gros rond-point, pardon la place principale de la fameuse bourgade.
Une merveille d´architecture s´offre à nos yeux. Non, c´est une blague : nous avons beau marcher à la découverte de cette petite ville, ni la maison à la décoration Disney, ni les jolis bungalows d´une résidence de vacances pour personnes âgées ne valent le déplacement.
Nous nous consolons donc avec un afternoon-tea aux accents gallois. Aussi peu probable que cela soit, 2 maisons de thé proposent cette spécialité d´Outre-Manche. ML se délecte donc d´une théière entière et partage quelques gateaux avec le boiteux en attendant de reprendre le bus.
De retour à Esquel, nous terminons la journée par une session internet puisque le cinéma ne projette rien. "Peut-être recevrons-nous une pellicule samedi" nous dit-on...
25/01/2013 Esquel encore et toujours
Réveil matinal assez difficile puisqu´il faut retourner à l´hôpital en espérant que le traumatologue sera présent et assurera ses consultations. Arrivés un peu avant 8h30, nous craignons de devoir attendre des heures avant de voir s´ouvrir la porte du cabinet de traumato et d´être appelé. Mais Marcela -qui ne claque pas encore la bise à ML- a fait le nécessaire auprès du chef de service pour que nous soyons reçus dans tous les cas. Nous passons donc avant tout le monde avant 9h - horaire officiel du début des consultations-. Bilan : la lésion du ménisque nécessite une arthroscopie et l´examen complémentaire fait par le traumatologue ne met pas en exergue un problème ligamentaire. La bonne nouvelle est que la récupération sera d´autant plus rapide.
Un mail à l´assurance envoyé dans la foulée, nous profitons d´une bonne session skype avec Agnès et Justine avant d´appeler l´assurance qui n´a pas daigné répondre ni au mail de mercredi ni à celui du jour. 25 minutes de bonheur dans le monde des assurances... - probablement de plus amples informations dans un futur épisode-
Pour nous remonter le moral, nous faisons une grosse pause barbecue le midi.
Vacio et chorizo pour un bambin de 4 ans soit un gros kilo (Argentinan style)
26/01/2013 Esquel - Sarmiento
Réveil matinal car il faut s´occuper de la logistique i.e. faire les sacs, envoyer un scud à l´assurance (plus un consentement pour l´accès à l’entièreté de nos dossiers médicaux qui semble nécessaire pour traduire le rapport de l´IRM au Danemark…) et acheter nos billets de bus pour Sarmiento qui sera une première escale dans notre course vers le Sud. Les tâches matinales effectuées, nous partons pour quelques heures de bus toujours à travers la région du Chubut et ses paysages désertiques “aux couleurs incroyables” (dédicace à Hugues et Lyse) pour atteindre en fin d´après-midi Sarmiento, sur les rives du lac Musters. Ici, nous pouvons voir des arbres dans le paysage, des sortes de peupliers, qui poussent cependant en biais du fait de la force du vent qui visiblement vient de l’ouest.
ML profite du bureau touristique du terminal terrestre pour se renseigner quant aux moyens de se rendre sur le site des arbres fossilisés puis nous prenons un taxi jusqu´au camping. Le camping a beau être tout confort: douches chaudes, foyer pour le barbecue, électricité; l´état des sanitaires rappelle à Alex la journée au Reading fin août 2012; Alex opte en conséquent pour une attitude Werchter (pour les non-initiés cela signifie entre autres “pas de douche”).
Nous quittons le camping après avoir dîné pour trouver dans le centre de Sarmiento l’unique cyber-café afin de relever nos e-mails en espérant qu´entre les spams, et quelques messages d´amis, nous trouvions une réponse de l´assurance. La recherche fut vaine…
Sur le chemin qui nous ramène au camping, nous profitons d´un ciel étoilé et du vent qui nous rend la chaleur supportable.
27/01/2013 – Sarmiento
Les sacs bouclés, nous rejoignons en taxi le cyber. Soulagement: l´assurance a reçu les documents et revient vers nous... le lendemain! Ouf…
Une nouvelle fois dépités par autant de professionnalisme, nous profitons de la fin de la matinée pour découvrir la ville qui nous rappelle étrangement Posadas (cf photo ci-dessous).
Nous prenons un “remise” (taxi) depuis la place San Martin pour nous rendre au Bosque Petrificado (Forêt fossilisée) de Sarmiento. Une grosse heure sur de la route rocailleuse est nécessaire pour atteindre ce site protégé. Sur le parking nous échangeons brièvement avec une famille bretonne du Morbihan qui a tout lâché pour partir à l’aventure plus de 3 ans et demi en camping-car (petit véhicule de plus de 14 tonnes et a priori conçu sur mesure).
Nous les laissons et partons à la découverte des lieux. En dehors de paysages lunaires mais colorés, nous sommes subjugués par ces troncs de pierre qui jonchent le sol. La fossilisation résulte de la transformation des tissus végétaux en sels minéraux gardant ainsi les couleurs et l’aspect d’origine des arbres. Certains troncs peuvent atteindre plusieurs dizaines de mètres; d´autres ont été réduits à l´état de simples aiguilles de pierre par l´érosion. Pas d’incidents majeurs sur le chemin du retour hormis une crevaison (la 3ème depuis le début de notre périple) mais notre chauffeur rompu à ce genre d’exercice change la roue en moins de 10 minutes.
De retour en ville nous prenons nos billets pour Rio Gallegos toujours en direction du Sud. Nous allons passer la nuit sur la route.
28/01/2013 – Rio Gallegos - Ushuaia
Arrivés à 9h à Rio Gallegos, nous avons juste le temps de vérifier nos boîtes mails, constater que l´assurance est toujours aussi peu professionnelle pour nous décider à continuer la route et prendre le bus de 9h15 en direction de la ville d’Ushuaia connue à tort pour être la ville la plus au Sud du continent américain.
Nous voilà repartis pour une dizaine d´heures de bus ponctuées par un passage au Chili et la traversée du détroit de Magellan en bac. Nous nous répétons mais les paysages et les lumières n´en demeurent pas moins magnifiques. Et lors de la traversée en bac, ML a pu voir des dauphins de Patagonie, noirs et blancs.
Contrairement à ce que nous pensions, Ushuaia est plutôt une petite ville touristique agréable malgré les nombreux paquebots arrimés. On pourrait presque se croire à Annecy : ça parle français à tous les coins de rues, touristes style gravures de mode… Nous posons nos sacs dans une auberge de backpackers et partons pour une session internet avec une séance “assurance”. Toujours le même discours: “on revient vers vous demain” mais aujourd´hui nouveauté, ils ont besoin de notre facture de billets d’avion. C’est sans doute parce que l’intérêt et la douleur du patient passent avant tout… Nous ne savons donc toujours pas si l’opération du ménisque aura lieu en Argentine ou en France. Du bonheur…
Un dîner dans une brasserie à rire d´une gravure de mode française d´une niaiserie sans fond puis nous regagnons l´auberge.
29/01/2013 - Ushuaia
Réveil difficile car la nuit fut entrecoupée de bruits émanant de la rue et du retour des plus discrets du voisin de dortoir de Mary-Laure, totalement aviné et parfumé d´alcools et d´une bombe entière de déo…
Pendant le petit déjeuner nous profitons des dialogues d´un couple de Français dignes de la chanson “Mon coeur Mon Amour” d´Anaïs. Un mot pour résumer: magique.
Aujourd´hui l´objectif est de faire un tour sur le canal de Beagle (après avoir changé d´auberge).
Les activités récurrentes gérées (i.e. échanges des plus cordiaux avec l´assurance et toujours pas de décision quant au lieu de l’opération), nous déposons une réclamation auprès de la maison mère (nous indiquerons le nom de l’assureur avec qui nous avons contracté, qui est basé en Australie lorsque nous en aurons terminé avec nos soucis actuels) pour nous plaindre des services de ahahaha (l’assureur qui preste les services d’assurance médicale et rapatriement basé au Danemark -le nom sera communiqué ultérieurement). Nous ne savons pas si cela aura son effet, mais au moins cela nous soulage un peu.
Après avoir recherché en vain une excursion en kayak à un prix abordable (rien en dessous de 150€), nous optons pour un tour en bateau départ à 19h pour pleinement profiter de la lumière rasante sur le canal Beagle.
La déception est tellement grande de nous entendre dire que la sortie est annulée du fait de la météo trop venteuse que nous terminons la soirée dans un petit restaurant face au canal. Au menu pour ML c´est soupe de poisson suivie d´un plat d´agneau de Patagonie; pour Alex c´est ceviche “Puta Madre” puis un (trop) gros morceau de bœuf accompagné d´une pomme de terre coupée en 4… Alex confirme que le ceviche est conforme à son appellation (le piment aurait ravi les amateurs de cuisine épicée que sont Yves et Nico).
30/01/2013 - Ushuaia
Ce matin le vent est un peu tombé, nous partons avec une quinzaine d´autres touristes sur un petit bateau à moteur vers le phare des Eclaireurs (en français dans le texte, nom donné par les premiers explorateurs français en Terre de feu). En chemin nous croisons l’île Lobos et l’île de Los Pajaros, îlots que se partagent lions de mer et cormorans que nous avons pu voir de près lorsque le capitaine a approché le bateau à quelques mètres d’eux. Après avoir passé une petite heure sur l´île Bridges à admirer les paysages et être sensibilisés à la fragilité de cet environnement nous regagnons Ushuaia.
Après avoir sacrifié à notre traditionnelle session journalière avec l’assurance (avec par ordre d’apparition depuis le début Peter, Soren, Stig, Lisa, Hassan, Marie-Louise), Léa nous apprend aujourd’hui que l’intervention aura lieu en Argentine mais qu’ils doivent encore vérifier avec le médecin généraliste d’Alex qu’il n’avait pas de maladie ou blessure préexistante au ménisque avant de confirmer qu’ils prennent en charge la chirurgie. Alex leur avait fourni les coordonnées de son médecin depuis plus de 4 jours, nous nous demandons donc pourquoi cela n’a pas encore été fait…surprenant, nous n’obtiendrons pas de réponse sur se point. Après cet exercice réjouissant, nous sillonnons la ville pour trouver des billets de bus pour Punta Arenas au Chili qui sera notre prochaine étape en terre de feu. Nous retournons ensuite à l´auberge où nous partageons nos impressions sur la Patagonie et l´Argentine avec deux Québecois, un Espagnol et un Argentin.
Cliquer sur le lien pour les journées du 30 janvier au 3 février
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