Australie


19/04/2013 - Christchurch-Darwin
Ayant passé une partie de la soirée hier avec Jean-Louis et Pathou dans le bar en palettes, nous nous retrouvons ce matin à faire nos sacs en dernière minute. Nous filons ensuite à la poste dans le village de containers (Re-Start) car Alex doit expédier des cuillers et du sable néozélandais en France avant qu'ils ne soient confisqués par les autorités sanitaires à Sydney. Lorsque les deux employées de la Poste apprennent qu'il y a du sable dans notre colis elles opposent un refus catégorique, rapport au risque sanitaire d'un tel  envoi. Devant notre insistance, elles passent une succession de coup de fil auprès de toute l'administration postale nous semble-t-il. Après 10 minutes de palabre téléphonique, le verdict tombe: nous ne pouvons pas envoyer le sable car nous l'avons ramassé sur une plage et non pas acheté...béotiens que nous sommes... ML laisse Alex avec les deux postières et part relevé le numéro de son e-visa australien sur internet à la bibliothèque municipale où l'accès est gratuit. Nous partons ensuite à l'aéroport où nous trouvons un magasin relais qui vend des boîtes préaffranchies et expédie des colis. Alex parvient donc sans aucun problème à expédier le sable en France, en mentionnant sur le bordereau d'envoi en Français dans le texte "sable cadeau". Et c'est ainsi qu'on envoie en France des agents potentiellement biocontaminés...
Arrivée au duty free,  ML tombe sur une offre promotionnelle inespérée pour un nouvel appareil photo Lumix qui lui permet de remplacer le sien un peu fatigué avec la poussière et le sable accumulés pendant les 5 derniers mois. Alex n'est pas en reste et dépense nos derniers dollars dans une petite bouteille de Black Label. Nous passons les 3 heures suivantes en vol pour Sydney. Repas complet, écrans individuels et films récents, le voyage est des plus agréables avec Quantas. A l'arrivée à Sydney, le contrôle sanitaire est beaucoup moins strict qu'en Nouvelle-Zélande et nous passons rapidement sans scan ni fouille de nos sacs. Nous attendons ensuite 3 heures dans le terminal domestique avant de prendre notre vol pour Darwin. Quatre heures de vol plus tard et dans les mêmes conditions que précédemment nous arrivons finalement à Darwin vers minuit. Après un rapide tour des offres de véhicules de location proposées à l'aéroport dont les prix sont simplement exorbitants (environ 75€/jour sans assurance et 100km inclus seulement, le kilomètre supplémentaire allant de 25 à 38 centimes), nous décidons donc de remettre cela au lendemain et partons dormir dans le hall de l'aéroport. Nous y retrouvons un Suédois et un couple de Français. Nous ne sommes donc pas les seuls à squatter la moquette du terminal...

20/04/2013- Darwin-Jabiru (Kakadu National Park)
Après quelques heures de sommeil entrecoupées par les appels des vols de 4h, 5h, 5h30, 6h etc... dans un terminal tenant du réfrigérateur tellement il est climatisé, nous faisons un petit déjeuner frugal de deux muffins au fromage rapportés de Nouvelle-Zélande et de quelques carrés de chocolat. Les prix des boissons et des repas à l'aéroport sont comme pour  les voitures de location, vraiment exorbitants. Bienvenue dans le Northern Territory où tout est plus cher !  Nous nous remettons ensuite en quête d'une voiture de location pour 3 jours afin de visiter le parc national de Kakadu. Nous finissons par trouver notre bonheur dans une agence du centre ville (Advanced rental cars) qui propose des voitures incluant 300km par jour. Nous récupérons la voiture en ville, faisons quelques courses pour notre expédition et partons pour Kakadu à 250km au sud-est de Darwin. Nous arrivons après la fermeture du centre visiteur qui se situe contre toute attente au centre du parc. Nous nous installons donc pour la nuit au camping de Jabiru. Nous montons la tente au crépuscule en observant le vol des chauves-souris géantes ("flying foxes") qui partent à la chasse. Plus tôt dans la journée nous avions également vu de beaux perroquets blancs. La région est également un lieu de vie privilégié des crocodiles d'autant que nous sommes à la fin de la saison des pluies.
Faute d'avoir trouvé une cuisine digne de ce nom dans le camping, nous dînons dans la voiture, pour échapper aux moustiques, d'un peu de pain et de fromage et partons nous coucher.


21/04/2013 - Jabiru-Nourlangie
Contrairement à la nuit précédente nous souffrons de la chaleur durant la nuit. La température avoisine les 40 degrés en journée et baisse relativement peu durant la nuit. Renseignements pris auprès du centre visiteur, nous apprenons que la plupart des routes d'accès aux sites du parc sont fermées pour cause d'inondation en cette fin de saison des pluies et/ou de risque de croiser des crocodiles attirés dans les terres du fait des niveaux accrus des cours d'eau.

Nous avons dès lors moins de regrets de n'avoir pu louer un 4x4 car mêmes ces pistes sont fermées. Nous passons une bonne heure au musée du centre qui explique les 7 différentes régions, les paysages, les climats et écosystèmes présents dans le parc. Celui-ci est classé au patrimoine mondial de l'UNESCO pour sa biodiversité mais aussi pour sa richesse culturelle du fait de l'existence de peintures aborigènes datant de plus de 20000 ans. Nous nous rendons ensuite au site de Nawurlandja où nous grimpons dans une chaleur caniculaire sur des rochers à la couleur rouge vif afin d'observer les billabongs environnantes auxquels nous n'avons pas accès pour cause de risque crocodile. Nous nous rendons ensuite au site de Nourlangie où nous pique-niquons en compagnie de deux couples de sexagénaires australiens rencontrés sur le site précédent. Nous partons ensuite à la découverte de peintures dans l'abri Anbangbang où les aborigènes trouvaient refuge de manière régulière il y a 6000 ans, et qui servaient lors de passages moins fréquents auparavant comme l'attestent quelques peintures de plus de 20 000 ans. Dans la galerie adjacente nous découvrons les personnages mythologiques aborigènes tel Namarragon, « homme-éclair » qui provoque la foudre avec les hâches qu’il porte sur les genoux, les bras et les épaules ou bien encore Nabulwinjbulwing, un esprit maléfique qui dévore les femmes après les avoir assommées à l’aide d’une racine. Lorsque nous retournons à la voiture le thermomètre indique 42 degrés alors que nous sommes garés à l’ombre. Nous nous rendons alors au camping Cooinda au milieu du parc pour profiter de la piscine. ML n’ayant pas supporté la canicule part se coucher dès 18 heure avec la migraine tandis qu’Alex s’endort accidentellement dans la voiture truffée de moustiques. A son réveil quelques heures plus tard il a fait des dons conséquents de sang et est couvert de plusieurs dizaines de piqûres notamment sur le genou droit fraîchement opéré…



22/04/2013 – Ubirr - Darwin

Ce matin des dizaines de moustiques nous attendent à la sortie de la tente. Nous plions donc la tente en urgence en luttant contre les piqûres. Nous partons ensuite visiter le centre culturel aborigène Warradjan dont la forme circulaire représente une tortue. L’exposition très intéressante présente les us et coutumes aborigènes Binini/ Mungguy, la mytologie de la création, en passant par leur histoire à travers les siècles y compris les épisodes de la colonisation et de l’asservissement, et jusqu’à leur organisation par tribu (les langues, les « groupes de peau »). Après plus d’une heure passée dans la chaleur climatisée du musée, nous partons pour une croisière d’une heure et demie sur la South Alligator river et la Yellow Water Billabong. Nous rencontrons nos premiers crocodiles, les « salties », ainsi nommés car ils vivent aussi en eau salée. Ils remontent les cours d’eau douce pendant la saison des pluies et rentrent  ainsi à l’intérieur des terres.  Nous voyons également de nombreux oiseaux : des martins pêcheurs, des échassiers, des bandes de canards. Après la croisière nous partons sur le site d’Ubirr au nord du parc pour découvrir d’autres peintures aborigènes. Dans la galerie rocheuse principale, nous pouvons observer une sorte de menu gastronomique aborigène : des poissons (mulets), kangourous, moules, tortues. Ces peintures datent d’environ 8000 ans. D’autres peintures réalisées, semble-t-il par les esprits « Mimi », se trouvent à plusieurs mètres de hauteur sur la paroi et représentent des silhouettes élancées. Nous poursuivons vers une galerie où des histoires sur le comportement et les lois aborigènes sont dépeintes. Ainsi l’histoire des sœurs Namarrgarn qui se sont transformées en crocodiles et qui peuvent venir croquer les enfants qui viendraient s’aventurer trop près des cours d’eau et billabongs. Une dernière galerie nous présente le seprent arc-en-ciel, un personnage mythologique à l’origine du monde aborigène. Nous grimpons quelques rochers afin d’atteindre la plateforme panoramique de Nardab qui domine de vastes plaines verdoyantes suite aux inondations de la saison des pluies.




Nous regagnons Darwin à la nuit tombante. En chemin, nous apercevons notre premier kangourou (probablement un wallaby en fait). Nous passons la soirée au YHA de Darwin sans aucun conteste le plus cher et le plus sale que nous ayons vu jusqu’à présent.

23/04/2013 – Darwin & Stuart Highway
Ce matin nous récupérons notre camper van avec lequel nous allons voyager pour les 14 prochains jours jusqu’au Red Center. Après clarification des modalités d’assurance et de ce qui était inclus dans notre devis, nous nous retrouvons à payer 50% de plus que prévu afin d’assurer les bris de glace et le rachat de franchise. Malgré les prix exorbitants de l’assurance nous ne sommes pas autorisés à rouler sur des routes non pavées ce qui est fréquemment le cas dans cette région dès que l’on sort des axes principaux.  Après près d’une heure de discussions et de paperasse, nous prenons possession de notre maison roulante incluant un four à micro-onde, un grille-pain, une bouilloire, le tout ne pouvant fonctionner que lorsque le van est branché au secteur. Nous avons également un évier avec eau courante, deux brûleurs et un réfrigérateur qui sont supposés fonctionner en autonomie pendant 48 heures. Nous rendons ensuite notre voiture, faisons le plein de courses, et vogue la galère. Après un détour de l'autre côté de la baie, une courte promenade sur une place en face de Darwin, nous traçons la route sur la Stuart Highway en direction de Lichtfield Park où nous prévoyons de passer la journée de demain. Nous nous arrêtons pour la nuit dans un camping bay (c’est-à-dire une aire de pique-nique avec foyer mais sans toilettes…) peu après la bifurcation pour Batchelor. Nous trinquons d’une bière et d’un cidre (achetés à prix d’or) pour célébrer nos nouvelles aventures dans le bush.

24/04/2013 – Lichtifeld Park – Katherine Gorge
Nous passons une bonne partie de la journée dans le parc de Lichtfield. Pour la première fois depuis que nous sommes arrivés ML n’a pas mal à la tête à cause de la chaleur, c’est un grand jour ! Nous commençons la journée en nous arrêtant observer les « termitières magnétiques ». Ces termitières ont ceci de remarquables qu’elles sont construites selon un alignement nord-sud parfait. Cela permet ainsi aux termites d’optimiser la température de leur habitat et de supporter la chaleur caniculaire. Nous faisons ensuite un tour au Buley Rockhole, puis allons nous baigner dans les magnifiques chutes de Florence falls. Ces chutes se jettent dans un bassin naturel entouré de forêt humide tempérée. L’eau est cristalline et nous pouvons même voir les poissons au fond. Nous nous balldons ensuite aux Tomer Falls, magnifique jet d’eau jaillissant de la roche rouge. Nous terminons par les chutes « Wangi falls » où nous ne pouvons malheureusement pas nous baigner pour cause de risque crocodile.


Nous reprenons ensuite la Stuart Highway en direction de Katherine. Nous ne trouvons pas de camping bay sur le chemin et décidons donc de nous arrêter pour la nuit sur le parking du parc national Katherine Gorge. Le diner avalé, nous nous apprêtons à nous coucher lorsqu’un 4x4 déboule en  furie et qu’un homme nous hurle «  NO CAMPING ! » puis nous injoncte de déguerpir.  Pour notre défense nous n’avions vu aucun panneau interdisant le stationnement nocturne.  A 23h Alex reprend donc le volant pour une vingtaine de kilomètres. Nous décidons de nous arrêter sur le bas-côté de la route devant un centre d’aviation où il y a un espace suffisament en retrait de la route. Alex sera récompensé de ses efforts car il apercevra sur la route un python olive d’un mètre cinquante.

25/04/2013 – Katherine Gorge
Nous refaisons le chemin de la veille pour nous rendre au centre visiteur de Katherine Gorge. Au préalable nous prenons notre petit déjeuner dans le parc et en profitons pour régler quelques détails logistiques dans les sanitaires de l’aire de pique-nique (vaisselle, brossage de dents) et un peu de cuisine (nos filets de poulet risquent de souffrir avec la chaleur dans notre réfrigérateur moyennement performant). Nous entamons ensuite la randonnée Windolf, une boucle de 8,4 kilomètres. Compte tenu dela chaleur, plus de 35 degrés, il faut prévoir 3 heures et demi. En chemin nous découvrons les première et deuxième gorges du parc qui en compte neuf. Pour découvrir les 9 gorges, il faut soit partir en randonnée pour 3 jours, inenvisageable à cette saison ou bien les survoler en hélicoptère. Nous en restons donc aux deux premières chutes et profitons pendant quelques heures des chutes du Southern Rockhole pour nous baigner. Il s’agit de magnifiques chutes au fond de la première gorge et qui sont alimentées par la rivière Katherine à  la saison des pluies.


Nous rentrons à Katherine et passons notre première nuit en camping payant avec notre van. Nous profitons donc de la piscine, de la laverie, des douches et de la cuisine comme il se doit. Nous passons une agréable soirée en discutant avec un couple de retraités anglo-australien qui passe 6 mois de l’année en camping en Australie et les 6 autres mois en camping près de Béziers. Nous rencontrons également deux jeunes retraités français quinquagénaires, anciens dockers à Rouen, venus fêter leur pré-retraite (à la faveur d’un plan de licenciement suite au rachat de leur entreprise jusqu’alors publique) pour trois mois en Australie.

26/04/2013 - Katherine - Kununurra
Nous partons aujourd'hui pour les Kimberleys. Nous faisons le plein de produits frais avant de partir et nous résignons finalement à acheter un kilo de tomates à plus de 5 dollars (environ 4€), un concombre à 3 dollars, des pommes, des poires, des clémentines à prix d'or. Il faut bien que nous mangions des produits frais... Nous traçons ensuite la route sur la Victoria Highway jusque Timber Creek dans des paysages verts et rouges. En cette fin de saison des pluies la végétation dans ce désert semi-aride est d'un vert profond et contraste avec la roche rouge des collines le surplombant. De plus nous découvrons tout au long de la route de drôles d'arbres aux troncs arrondis avec des branches noueuses telles celles des bonsaïs (il semblerait qu’ils soient de la famille des baobabs et soient aussi appelés arbre bouteille) typiques de l'ouest australien. En traversant le parc national à la sortie de Timber Creek nous apercevons notre premier dingo. Nous nous arrêtons pour la nuit sur une aire de pique-nique où Alex prépare des steaks de kangourous au barbecue.

27/04/2013 - Timber Creek - Kununurra - Wyndham
Plusieurs surprises nous attendent ce matin lorsque nous traversons la "frontière" de l'état ouest australien: il y a un poste frontière avec un service de quarantaine qui inspecte le contenu des véhicules. Les fruits et légumes frais ne peuvent être introduits sur le territoire. L'agent de l'administration sanitaire très sympathiquement nous suggère de faire demi-tour et de nous arrêter sur l'air de pique-nique jouxtant le poste frontière pour une séance de cuisine. En effet nous pouvons garder nos fruits et légumes à condition de les cuire. De plus, il y a un décalage horaire d'une heure et demi entre le Northern Territory et Western Australia si bien qu'il n'est finalement que 9h30 et pas 11h nous laissant le temps pour la cuisine. Nous restons donc près de 2h sur le parking "cuisine" et confectionnons une sauce tomates-oignons et une compote poires-pommes. Tandis qu'Alex termine le concombre acheté la veille, ML se résigne à manger les 8 mandarines qu'Alex sous traitement antihistaminique ne peut goûter. Seules les carottes réchapperont à la quarantaine et à la cuisson. Pour celles-ci il nous a seulement été demandé de couper la base verte. Cet épisode culinaire achevé nous rejoignons finalement Kununurra. Un tour à l'office du tourisme nous apprend que faute de 4x4 il ne nous reste que peu d'endroits visitables dans les Kimberley et que le fameux canyon Bungle Bungle restera hors d'atteinte sauf à prendre un tour guidé au prix prohibitif. N'ayant que 2 jours à passer dans les Kimberleys nous décidons de rester dans les environs de Kununurra. Nous partons donc au nord sur la côte de Wyndham pour voir le coucher de soleil. Nous discutons avec un Australien du coin de la condition aborigène. Il nous explique qu'il ya beaucoup de criminalité à Kununurra du fait que 80% des aborigènes sont au chômage. A Wyndham au contraire 80% des aborigènes ont un emploi et la ville est sûre. Du racisme ordinaire en Australie... Nous passons la nuit sur l'aire de pique-nique de Cockburn.



28/04/2013 - Kununurra-Katherine
Après quelques tours dans la zone industrielle de Kununurra à la recherche de la "Hidden Valley" nous abandonnons et allons visiter le petit parc national Mirima. Il y a seulement 3 sentiers ne faisant pas plus de 900 mètres pour le plus long. Nous décidons de ne pas payer les 11 dollars de stationnement non surveillé dans le parc et nous garons donc 200 mètres avant le parc devant le cimetière dans une zone résidentielle. Nous nous promenons pendant une heure et demie au milieu des formations rocheuses sédimentaires roug vif. Cela ressemble parait-il à des mini Bungle-Bungles. Lorsque nous arrivons au van à 11h30 nous constatons que celui-ci a été "visité" en notre absence: vitre côté passager cassée, portière abimée et sac à dos disparus... ML part prévenir la police depuis une maison voisine tandis qu'Alex reste caché près du van au cas où les voleurs reviendraient. En revenant au véhicule ML est suivie par 2 hommes aborigènes visiblement en état d'ébriété. Arrivés à notre hauteur ils demandent ce qui s'est passé et Alex par provocation propose une récompense s'ils peuvent nous aider à retrouver nos sacs. Ils demandent alors si nous avons appelé les "flics" ("cops") et s'éclipsent subrepticement lorsque ML répond par la positive... Deux policiers arrivent un quart d'heure plus tard et semblent malheureusement rôdés à l'exercice... Nous ouvrons alors le van avec eux pour constater avec soulagement que les voleurs ont certes pris nos sacs à dos mais ont laissé la tente, les tapis de sol, sacs de couchage et la gortex d'Alex qui constituent probablement les éléments les plus chers de nos bagages. Ils n'ont pas prêté attention non plus à la ceinture d'Alex qui contenait dans une poche secrète environ 300 euros et que nous avions laissée par erreur. Au bout de 10 minutes l'un des policiers parti pour inspecter les environs a retrouvé nos sacs dans des fourrés à 50 mètres du van. Les voleurs cherchaient de l'argent et n'ayant rien trouvé dans nos sacs ils ont laissé le contenu éparpillé dans les buissons. Nous retrouvons donc avec soulagement nos affaires à l'exception de la prothèse dentaire d'Alex qui lui évite de grincer des dents la nuit mais qu'il n'avait jamais vraiment utilisée. Pas sûr que le voleur ait la même forme de palais... Les policiers nous laissent donc avec nos affaires et un numéro de dossier à transmettre à notre assurance. Nous n'aurons pas accès au dossier et n'aurons rien à signer. C'est l'assureur qui devra payer pour l'obtenir. Autre pays, autres usages... Désabusés nous partons appeler le service d'assistance d'Apollo, notre loueur. Étant dimanche et dans une région reculée, on nous demande de retourner à Katherine où un garagiste agréé pourra procéder à la réparation. Nous recevrons l'adresse par SMS sous peu. Et comme nous bénéficions de l'assurance bris de glace cela ne devrait rien nous coûter sinon 75 dollars de frais de dossier...nous attendons de voir pour y croire...Un appel à la police pour les informer que nous avons trouvé une carte magnétique d'un service public avec un numéro d'identifiant avec nos sacs, quelques courses pour se remonter le moral (chocolat et soda) et nous reprenons la route pour Katherine. Sur le parking du supermarché un jeune couple s'arrête à notre hauteur pour nous demander du feu et savoir si Alex fumait du "Green"... L'Australien de Wyndham avait peut-être raison sur le niveau de criminalité à Kununurra... C'est donc sans vitre passager que nous roulons jusqu'à la nuit pour nous arrêter à une soixantaine de kilomètres de Katherine. Alex bricole avec du carton de quoi fermer la fenêtre pour la nuit.



29/04/2013 - Katherine
Sans surprise nous n'avons pas reçu les coordonnées du garagiste comme prévu. Nous commençons donc la journée par un appel à l'assurance...que de souvenirs... Ne parvenant pas à trouver le garage à l'adresse indiquée et après avoir demandé dans deux autres garages nous allons à l'office du tourisme demander un peu d'aide. Pas de trace de ce garage dans les pages jaunes mais il y a le numéro de la maison mère. Ils nous répondent qu'il n'existe pas d'enseigne à Katherine mais que la plus proche est à Darwin... Retour à la case départ et nouvel appel à l'assurance qui nous donne le nom d'un autre garage devant lequel nous étions passés plus tôt dans la matinée. C'est après plus de deux heures de recherche que nous arrivons finalement au garage. Ils ne peuvent procéder à la réparation aujourd'hui car ils ne disposent pas de la vitre nécessaire mais peuvent se la faire livrer dans la nuit et la poser le lendemain à 8 heure. Nous retournons donc au camping où nous étions restés il y a quelques jours à environ 6 kilomètres en dehors de la ville. Cette solution nous semble plus sûre pour laisser le van et sa vitre en carton plutôt qu'en ville à la mercie des alcooliques désœuvrés malheureusement trop nombreux... Une fois le van garé nous repartons à pieds dans une chaleur caniculaire pour le centre ville. Nous demandons à un couple de sexagénaires quittant le camping s'ils peuvent nous déposer mais ils prétendent n'avoir pas de place à l'arrière...dommage que nous voyions que ce n'était pas le cas à travers les vitres...nous restons sans succès pendant près de 30 minutes jusqu'à ce que Brian, un gentil papy au volant de son pick-up déglingué nous propose de monter. Il va chez le médecin et propose également de nous ramener. Nous passons deux bonnes heures au MacDonald profitant de la climatisation et du wifi. Un petit tour au supermarché pour acheter de quoi faire un dîner de fête: du kangourou! Et nous nous remettons en route pour le camping. Nous ne sommes pas aussi chanceux cette fois et faisons les 6 kilomètres à pieds.

30/04/2013 - Katherine & Stuart Highway (Banka Banka)
A 8 heures précises nous sommes au garage et 45 minutes plus tard nous pouvons repartir sans avoir du payer la réparation qui est prise en charge directement par l'assurance. Nous faisons un passage par la bibliothèque municipale qui est le seul endroit où l'on puisse imprimer des documents en ville. Le congé sabbatique de ML n'ayant pas pu être rallongé de 5 mois, elle doit démissionner vendredi. Elle doit donc imprimer sa lettre de démission et préparer l'e-mail à son employeur pour que tout soit prêt vendredi lorsque nous serons à Alice Springs. Nous passons ensuite au commissariat pour déposer la carte magnétique que nous avions trouvée avec nos sacs et affaires éparpillés à Kununurra. Il semblerait que cette carte soit liée à un autre "crime" sur laquelle la police enquêtait. Ces tâches accomplies nous reprenons la route vers le sud. Notre premier arrêt est pour Mataranka dans le parc national Elsey. Nous partons nous baigner dans les Bitter Springs des sources chaudes au milieu des palmiers et de la végétation tropicale. L'eau d'un bleu-vert cristallin et à l'odeur soufrée est à 34 degrés et si elle ne permet pas de nous rafraîchir nous nous y délassons quand même quelques minutes avant de reprendre la route. Nous n'atteignons pas Tenant Creek comme prévu mais posons le camp en retrait de la Stuart Highway à une centaine de kilomètres au nord de Tenant Creek après Banka Banka. Nous profitons des dernières couleurs du coucher de soleil et des premières étoiles depuis les banquettes à l’arrière du van en sirotant un Schwepps agrume.

01/05/2013 - Banka Banka - West MacDonell National Park
Réveillés tôt, nous profitons cette fois des belles couleurs du lever de soleil, lumière diffuse sur les herbes jaunes asséchées et la terre rouge. Nous nous arrêtons au Devil's Marbles à une centaine de kilomètres au sud de Tenant Creek. Ces formations géologiques aux formes arrondies, sorte de boules de lave rouge et empilées les unes sur les autres, sont d'une extrême importance pour les aborigènes Warumungu. Elles représentent les œufs du serpent arc-en-ciel à l'origine de la création. Après une balade de 15 minutes et quelques photos nous fuyons les mouches oppressantes et repartons en direction du parc national West Mac Donell. En chemin nous faisons une pause au village de Ti Tree pour voir le Red Sand Art Gallery qui selon le Lonely Planet vaut le détour. Allez savoir si le Lonely n'a jamais mis les pieds là-bas mais en tout cas personne ne semble connaître cette galerie... Nous arrivons finalement à Alice Springs dans l'après-midi mais n'y faisons qu'un stop pour y prendre de l'essence et acheter notre première "pie" au bœuf (sorte de tourte). Nous filons ensuite au parc national ou après une centaine de kilomètres parcourus sur la Namatjira drive nous nous arrêtons sur une aire de pique-nique non loin de Ellery Creek à l'heure pour observer le coucher de soleil.

02/05/2013 - West MacDonnell National Park
Nous profitons du lever de soleil sur les monts MacDonnell depuis notre couchette dans le van. Nous nous rendons tout d'abord à Ormiston Gorge où nous randonnons pendant 2 heures sur le sentier Pound Walk. Nous traversons quelques collines verdoyantes avant de redescendre dans un cirque formé par la chaîne des MacDonnell et terminons la balade au fond du canyon. Belle promenade si ce n'est l'omniprésence de centaines de mouches cherchant un peu d'humidité sur nos visages. De guère las, nous pique-niquons à l’abri des insectes dans le van face au Mont Sonder. Nous faisons ensuite une courte balade jusqu'à la gorge Glen Helen où l'eau verte trouble du bassin rocheux situé à l'entrée ne nous tente pas malgré les  35 degrés dehors. Nous faisons un autre arrêt à Ochre Pits où les aborigènes trouvaient les ochres rouge, blanche et jaune qu'ils utilisaient pour leurs peintures et échangeaient contre d'autres teintes avec les aborigènes d'Uluru ou des Flinders Ranges. Nous terminons la journée à Ellery Creek où nous trempons les pieds dans l'eau glacée du canyon. Nous retournons ensuite à l'aire de pique-nique de la veille où nous prenons la meilleure place pour observer le coucher de soleil depuis le bord de la falaise.  Alex nous bricole un réservoir d'eau avec robinet pour pouvoir faire notre vaisselle sans utiliser la pompe électrique du van que nous essayons de solliciter au minimum afin de garder l'énergie nécessaire au fonctionnement du réfrigérateur. Malheureusement les corbeaux ne font que peu de cas de son ingéniosité et perce rapidement le réservoir... C'est face à un très beau feu que nous dînons toujours dans le van à l’abri des moustiques cette fois.

03/05/2013 - West MacDonnell - Alice Springs - Uluru
Nous partons de bonne heure après avoir profité une nouvelle fois du lever de soleil depuis notre couchette. Nous stoppons à Alice Springs le temps pour ML d'envoyer sa lettre de démission tandis qu'Alex fait quelques courses de boîtes de thon sauce Thaï et sauce moutarde, nos deux saveurs favorites pour les pique-niques (et au prix imbattable de 5 boîtes pour 4 dollars!). Nous traçons ensuite la route jusqu’Uluru à 400 kilomètres au sud-ouest d'Alice Springs. Après 150 kilomètres, nous quittons la Stuart Highway pour suivre la Lasseter Highway jusqu'au parc national. Nous passons devant le Mont Conner, surnommé Atila par les aborigènes, un plateau rouge de 350 mètres de haut que nous prenons pour un temps pour Uluru. Nous arrivons juste à temps à Uluru pour profiter du coucher de soleil sur le gros rocher rouge de 3,6km de long et 348 mètres au dessus du désert (867 mètres au-dessus du niveau de la mer). Nous évitons la plateforme dédiée à l'observation des couchers de soleil bondée de cars et de voitures de touristes. Nous partons au sud-est du parc jusqu'au point de vue Talinguru Nyakunytjaku, normalement dédié à l'observation des levers de soleil. Nous nous retrouvons quasiment qu'entre Français, étrange... La nuit tombée nous ne pouvons rester camper dans le parc. Nous parcourons donc une trentaine de kilomètres et posons le camp en retrait du bord de la route. Nous nous préparons pour une courte nuit car nous retournons au parc demain pour profiter du lever de soleil.

04/05/2013 Uluru & The Olgas
Le lever du jour est officiellement à 7h15. Notre expérience des jours précédents nous incite à nous lever vers 6h pour être devant le monolithe dès que les premières teintes colorées apparaitront à l'Est. Nous sommes sur site à 6h45 avec légion de touristes, dand le froid relatif -mais que ML combat avec une polaire- du petit matin sur le Red Center. Le lever de soleil sur Uluru et les Olgas donne lieu à d'innombrables photos dont nous espérons qu'une ou deux permettront de partager ces instants. Contrairement aux tours organisés, nous attendons que le soleil ait révélé la couleur de ce lieu sacré aborigène. Ayant planifié une marche dans les Olgas, nous ne tardons pas trop longtemps avant de reprendre la route pour ne pas avoir à souffrir de la chaleur quand le soleil sera au zénith. En effet cette randonnée, bien que courte, est qualifiée de difficile avec des passages si pentus qu'il est nécessaire de s'aider des mains. Vers 9h nous sommes sur le sentier dont la première partie s'avère aménagée pour les personnes à mobilité réduite. Nous arrivons au panorama après 15 minutes de marche. S'offre alors à nous une vue sur les Olgas, sur l'un des canyons du site et sur la plaine du Red Center. Le second belvédère est lui aussi rapidement atteint et la vue sur une partie des monolithes qui constituent la formation géologique est splendide: le contraste entre le rouge de la roche, le bleu du ciel et le vert tendre des herbes que le soleil n'a pas encore grillées vaut bien quelques photos. Nous terminons la boucle sans avoir trouvé les fameux passages qui font la difficulté de cette randonnée. Nous passons ensuite au musée aborigène Uluru qui explique la culture et mythologie des Anangus. Aussi intéressante cette exposition soit elle, nous nourissons cependant une certaine frustration car très souvent la mythologie ou les croyances ne peuvent nous être expliquées car elles ne sont véhiculées que par tradition orale et qu’à certains aborigènes avertis.
Nous prenons ensuite la direction de Kings Canyon. Nous sommes assez chanceux dans le choix de la station service pour le plein car nous trouvons le litre à 2,02$ contre 2,20 ou 2,43 dans les autres stations (jusqu'à présent nous payions environ 1,5 ou 1,6 le litre). Pour la nuit nous optons pour un camping à 30 km de notre objectif du lendemain.

05/05/2013 - Kings Canyon
Le ciel nuageux et le vent nous font craindre des orages. Nous passons donc vérifier la météo à la réception du camping en prévision de la randonnée du jour. Ce court arrêt nous permet aussi de faire quelques photos d'une bande de perroquets qui semble avoir élu domicile à côté du bâtiment réception / restaurant / station service / magasin. Rassurés quant aux faibles risques de pluie, nous prenons la direction du canyon. Une demi-heure plus tard nous commençons la randonnée par une montée que des Norvégiens auraient pu tracer (attaque directe de la pente) et que les Incas n'auraient renié que du fait d'une certaine homogénéité quant à la hauteur des marches. Nous atteignons rapidement les hauteurs du canyon et jouissons de premières vues panoramiques sur la formation géologique et la plaine du Red Center.Constitué à partir de dunes de sable datant de 400 millions d'années qui ont sédimenté en couches successives, le relief a été dessiné par l'érosion (pluie et vent). L'oxydation a teinté (et continue de le faire) la roche blanche en un rouge qui a donné son nom au Red Center. En chemin nous rencontrons des Français que nous avions déjà croisés pour le coucher de soleil à Uluru. Nous discutons voyages et comparons les avantages des pays européens question congé sabbatique. En Belgique, il semble possible de négocier une durée de plusieurs mois avec son employeur, voire de reconduire le congé pour une seconde année. Quelques photos des parois verticales et nous descendons dans le jardin d'Eden, écrin luxuriant et protecteur pour de nombreuses espèces d'animaux et de plantes. Nous retournons ensuite sur les hauteurs et admirons les dômes qui pourraient faire penser à des "pancakes rocks". La roche a été fragmentée de manière verticale selon deux axes perpendiculaires; l'érosion a ensuite joué son rôle. Après être passés de l'autre côté du canyon, nous avons vu sur les parois que nous avons surplombées quelques minutes plus tôt. La couleur initiale de la roche est visible du fait d'une récente chute de pierre : 1930 (en Australie tout est question d'échelle, d'autant plus lorsqu'il s'agit de formation géologique). Nous terminons la randonnée avec le soleil qui réussit par moment à percer la couche nuageuse après nous avoir donné un répit pour marcher dans une relative fraîcheur (30 degrés ?).


Nous déjeunons rapidement avant de reprendre la route pour retourner vers Alice Springs. Un arrêt est nécessaire pour admirer le plus beau coucher de soleil depuis notre arrivée en Océanie.

Nous trouvons une place sur un camping bay pour passer une dernière nuit dans le campervan.

06/05/2013 - Alice Springs - Cairns
Après avoir rangé et nettoyé le van, nous regagnons la ville du Red Center (non loin de laquelle les Américains ont installé une de leur base Echelon, une base d’écoute et de captage des communications électroniques et satellitaires). Un rapide passage par l'aéroport pour vérifier les horaires de vol et par l'agence de location pour savoir à quelle heure venir déposer le véhicule puis nous déjeunons chez Hungry Jack  (les Hélios apprécieront).
La remise du campervan se passe étonnamment bien puisque nous récupérons la caution malgré la porte abimée par les pieds nickelés qui ont fracturé la portière pour voler nos sacs dans les Kimberley. Nous profitons des 2 heures d'attente à l'aéroport pour bouquiner un peu. Nous atterrissons à Cairns vers 20h. Un coup de fil plus tard la navette de l'auberge vient nous chercher. Nous aimons quand les plans se déroulent à la perfection !

07/05/2013 - Cairns
Journée pluvieuse en perspective. Nous discutons avec la fille en charge du guichet "Tours" pour prendre connaissance des différentes formules proposées. Pour le lendemain, nous optons pour une journée de bateau, plongée et snorkeling sur la barrière de corail; pour la suite nous réservons un campervan Jucy (une sorte de voiture espace aménagée avec couchette, évier et brûleur escamotable à l’arrière du véhicule) dans l'optique de descendre du côté des Whitsundays. Nous allons ensuite nous promener dans la station balnéaire. Au final, nous passons la journée entre le centre commercial, les boutiques de matériel photo pour éventuellement prendre quelques images sous-marines, des food courts, une bonne glace et une longue session skype.

08/05/2013 - Grande Barrière de Corail
Pas de grasse matinée aujourd'hui car nous devons être sur le quai à 7h30 pour voguer vers les récifs de corail. La mer étant un peu agitée (33 nœuds de vent, les marins apprécieront) Alex choisit de faire la traversée dehors, et profite gaiement des embruns et de la pluie avant de venir s'abriter du vent à l'arrière du catamaran. Dix minutes plus tard, le clan des victimes du mal de mer compte un membre de plus, membre qui ne rentre pas dans la cabine pour écouter les instructions pour le snorkelling. Les plongeurs certifiés sont les premiers à s'équiper. Le bateau a presque atteint son but, que le mal de mer frappe encore. La nouvelle victime n'est autre que ML qui a pourtant déjà enfilé combinaison, palmes, et a sa bouteille sur le dos (pas d'alcool, rassurez-vous). Pendant que les plongeurs rentrent dans l'eau, Alex parvient à récupérer combinaison, palmes, tuba et masque correcteur et monte dans la première embarcation qui se dirige vers la plage. Une fois équipé, il se jette dans l'aquarium géant et nage parmi les poissons colorés, les coraux, les tortues et a même la chance de pouvoir suivre un requin de récifs. Spectacle de toute beauté qui doit être des plus magiques avec du soleil... Les plongeurs qui ont pu admirer un requin, de gros poissons colorés, toucher une limace de mer et des coraux changeant de couleur lorsqu'ils sont stressés ont regagné le navire depuis plusieurs dizaines de minutes lorsque les deniers snorkelleurs remontent pour le déjeuner. Le second spot de plongée est sur le côté océan de la barrière de corail. La visibilité est meilleure que le matin (10m vs 5m). ML profite pleinement de la plongée et descend à 16m le long de la barrière tandis qu'Alex contemple des poissons de plus d'un mètre et de plusieurs dizaines de kilos depuis le haut du récif. C'est assez impressionnant de se retrouver avec 20 ou 30m de fond alors que 5 secondes plus tôt les 3 ou 5 mètres de fond sont occupés par les poissons multicolores, les coraux et des bénitiers gigantesques. En prévision des 2 heures de navigation nécessaires pour rentrer au port, nous avalons des cachets contre le mal de mer. Nous rentrons à l'auberge toujours accompagnés du mauvais temps; nous y passons la soirée entre pot d'accueil, diner et session skype.

09/05/2013 - Cairns - Airliebeach
Nous laissons les sacs à l'auberge pour aller récupérer le Jucy van pour quelques jours entre Cairns et les Whitsundays. Un Français exilé depuis plusieurs années nous présente notre nouvelle demeure. Les sacs chargés, les provisions faites, nous prenons la route vers le Sud, en se disant qu'il pleut vraiment trop pour un passage dans la Rain Forest. Après 600 km de nationale et des kilomètres de travaux, nous arrivons enfin à destination. Nous mettons plus de temps que prévu pour trouver un spot pour la nuit, les parkings et autres aires de pique-nique étant interdits la nuit. Nous nous posons finalement près de Shute harbour sur le bord de la route à une vingtaine de kilomètres d’Airliebeach.

10/05/2013 - Airliebeach ou comment tuer le temps
Réveillés par le soleil ou plus justement par le jour, nous passons par les quais de Shute Harbour puis les différentes agences d’Airliebeach pour décider du programme. Nous sommes un peu en retard pour les départs du jour. Un passage par les autorités en charge des parcs nationaux nous fait renoncer à l'idée de prendre un water taxi et camper sur une des îles vu le mauvais temps actuel et à venir. Lors de cet arrêt Alex bloque la serrure de la porte arrièredu van, rendant la fermeture impossible. Deux bouts de duct tape et un appel à l'assistance plus tard nous roulons vers la ville en attendant de recevoir l'adresse d'un garage par SMS. Comme craint, un nouvel appel à l'assistance est nécessaire car nous n'avons pas reçu le message. Armés de l'adresse nous arrivons rapidement au garage Ultra Tune. Quelques minutes de patience et 10 secondes sont suffisantes pour que nous puissions repartir à Airliebeach où nous faisons le tour des agences à la recherche de la meilleure offre pour découvrir Whitheaven Beach. Après concertation, nous choisissons l'option la moins chère car jusqu'à présent le temps n'est pas avec nous: nous irons donc sur un spot de snorkelling et à Whitheaven Beach avec un gros hors-bord. Ceci réglé et la lessive faite, nous décidons de faire une séance cuisine car nous avons acheté des produits frais et du kangourou à Cairns, mais les conditions météo et la nuit qui tombe tôt freinent nos ardeurs de cuistots quand vient le soir. Nous passons donc une partie de l'après-midi entre barbecue avec vue sur la mer et l'arrière du van. Ce n'est pas sans nous rappeler notre passage dans le Western Australia. Le soir nous tentons sans succès de regarder le DVD emprunté chez Jucy à Cairns. Le van Jucy a plus de 370000 kilomètres au compteur et son équipement s’en ressent…

11/05/2013 - Airliebeach - Whitheaven Beach
Une pseudo grasse matinée est autorisée car le départ du bateau est prévu à 10h30. Comme partout en Australie, nous pouvons maintenir notre niveau de français et d'allemand dans la mesure où nous sommes les deux nations les mieux représentées. Une heure à surfer les vagues et taper quelques creux avec un bateau à fond plat et tous les touristes se retrouvent complètement trempés à l'exception de ML qui a juste le visage qui ressort de sa tenue "pantalon de pluie, polaire, goretex"... Le spot de snorkelling est plus ou moins abrité mais c'est avec empressement que la plupart de l'embarcation se jette à l'eau. L'aspect féerique de notre précédente sortie sur la grande barrière de corail n'est pas au rendez-vous: la visibilité est inférieure à 2 mètres et les fonds sont moins luxuriants que ce que nous avons vu quelques jours auparavant. Après avoir effleuré, à notre grand regret quelques petites méduses, nous regagnons le bateau pour partir vers Whitheaven Beach. Nous profitons sur cette magnifique plage de quelques rayons de soleil. Nous partageons l'aire de déjeuner avec quelques varans avant de retourner sur la plage. Alex se rendra compte plus tard que les varans ne sont pas les seuls à cohabiter avec les touristes lorsqu'il est à deux doigts (de pied) de marcher sur un serpent d'une cinquantaine de centimètres, fin, au dos noir et au dessous vert olive. Après avoir fixé l'adversaire et être resté statique, il se souvient que l'Australie est le pays avec le plus grand nombre d'espèces venimeuses et écoutant son courage, fait demi-tour et renonce à une petite marche en forêt. De retour sur le continent, une session internet nous permet de gérer une location de voiture pour notre passage à Canberra pour le visa birman. Nous prenons ensuite la route pour remonter vers Townsville avant d'aller sur Magnetic Island demain. Nous sommes malheureusement contraints de patienter plus de 2 heures sur la route car une collision frontale a eu lieu quelques minutes plus tôt. L'hélicoptère mettra une heure pour arriver et nous réveillera une heure plus tard en repartant. Nous apercevrons l'un des véhicules dont la partie avant est digne d'un César lorsque la route sera réouverte. Aux dires d'un chauffeur poids-lourd, l'accident n'a fait que des blessés. Fatigués et refroidis par cet épisode, nous campons sur la première aire de repos accessible.

12/05/2013 - Magnetic Island
Après le petit déjeuner, nous rencontrons des jeunes Français que nous avons croisés la veille. Le monde des bisounours ou de "cui-cui les petits oiseaux" semble vraiment exister pour ses enfants sponsorisés par des parents fortunés pour faire une année "d'étude" à Darwin, une autre au Québec, entre un break de plusieurs mois en Australie, ou décider de stopper son année de deuxième année de DEUG en bio parce que "c'était trop dur à Paris". Le choc risque de leur être des plus violents si un jour ils doivent découvrir le monde du travail...
Nous leur souhaitons bonne continuation et partons pour le port de Townsville. L'attente n'est pas longue avant de pouvoir embarquer. A notre grand bonheur, le soleil est de la partie; la traversée est donc sans encombre. A peine débarqués nous prenons un bus pour traverser l'ile. Nous débutons une marche sur la plage avant de rentrer vers les terres et de passer de baie en baie, les yeux rivés sur les eucalyptus à la recherche de koalas. Magnetic Island est la zone d’Australie avec la plus grande concentration de koalas sauvages. La première marche s'avère vaine: seuls quelques oiseaux et lézards osent se montrer. L'heure avançant, nous décidons de rejoindre un arrêt de bus afin de ne pas manquer le dernier bateau. Revenus sur la route, nous voyons un départ de sentier pour un fort (style blockhaus) construit pendant la Seconde Guerre pour se protéger de manoeuvres japonaises. Le descriptif de la promenade étant accompagné d'une photo de koala, nous jetons un rapide coup d'oeil à la montre et partons à la rencontre de ce marsupial. Il nous faudra quasiment atteindre le sommet du fort pour voir un koala endormi, plus ou moins confortablement calé entre trois branches. Nous terminons ensuite le tour du fort à un pas vif tout en continuant à chercher des congénères à ce mangeur d'eucalyptus. Nous rejoignons l'arrêt de bus sans nouvelle rencontre. Le retour sur Townsville se fait de nuit. A peine arrivés, nous reprenons la route direction Cairns d'où nous volons demain pour Sydney.

13/05/2013 - Cairns - Sydney – Canberra
Après une nième séance "sacs et rangement du van" et quelques dizaines de kilomètres nous rendons le véhicule et filons dans la foulée à l'aéroport où à notre grand bonheur des douches sont mises à disposition des voyageurs dans le hall des arrivées.
Le vol pour Sydney est propice à la lecture et au repos. Les bagages réceptionnés, un pick-up nous emmène jusqu'à l'agence de location. Nous passons ensuite au travail de Roz, une amie d’Alex, pour lui laisser nos gros sacs à dos. Par la même occasion, nous profitons pour récupérer des cartes routières et quelques conseils pour la région de Canberra et les Blue Mountains.
Nous stoppons pour la nuit sur un camping bay à une grosse cinquantaine de kilomètres de la capitale australienne en nous demandant si la jauge essence fonctionne bien puisqu'elle a à peine bougé malgré les 250 km avalés. Nous nous emmitouflons dans nos sacs de couchage pour une première nuit fraîche dans la voiture.

14/05/2013 - Canberra
Nous arrivons à Canberra avant que la ville ne soit totalement réveillée. Nous prenons le thé dans un cyber et en profitons pour imprimer et compléter les documents nécessaires à l'obtention du visa birman. Nous partons ensuite les déposer en mains propres pour plaider notre cause et essayer de les récupérer le jour même ou le lendemain. Sans rien nous promettre, l'Australienne qui nous reçoit nous demande de la recontacter si nous n'avons pas de nouvelles d'ici le lendemain midi. Nous partons ensuite profiter des structures de la bibliothèque nationale et de ces dizaines d'ordinateurs en accès libre, non sans être passés par l'ambassade chinoise nous renseigner sur les délais et coûts pour l'obtention d'un visa double-entrée. Les délais et coûts étant supérieurs à ce que nous espérions, nous ferons les visas chinois et mongol en Asie. En début d'après-midi nous recevons un appel pour nous indiquer que les visas birmans sont accordés et qu'ils sont disponibles dès à présent. Heureux de ce dénouement rapide, nous repartons vers le quartier des ambassades. Nous profitons ensuite de la fraicheur et des couleurs automnales pour nous promener entre le parlement, la bibliothèque, la galerie nationale et les jardins de l'ancien parlement. Nous tentons de nous introduire au parlement peu après 18h mais ne parvenons pas à nous mêler parfaitement aux costards-cravattes et tailleurs de la plupart des présents. Apparemment il y a des festivités parlementaires ce soir mais nous ne sommes pas sur la liste des invités. Allez comprendre… Les visites étant terminées, nous rebroussons chemin et nous nous éloignons de Canberra pour une nouvelle nuit dans la voiture.

15/05/2013 - Canberra
Nous nous réveillons sous un ciel gris et menaçant mais sommes ravis de voir quelques dizaines de grands kangourous gris passer à travers les grandes plaines jaunes qui nous font face. Ces marsupiaux peuvent atteindre 2,5m de haut... Le petit déjeuner avalé, nous voici de retour à la bibliothèque nationale où nous continuons à préparer notre périple asiatique. Dans l'après-midi nous regagnons le parlement que nous visitons seuls en attendant de pouvoir assister aux questions au gouvernement. Le budget ayant été discuté la veille, les débats sont quelque peu passionnés; il est intéressant de constater qu'ici aussi un politique ne répond jamais aux questions qui lui sont posées-en même temps, encore faut-il rester pour écouter la réponse de son interlocuteur-. Le spectacle est donc aussi affligeant qu'intéressant. Le clou consistant au soutien formulé par des "yeah" bien beauf de ses partisans après chaque attaque portée au camp adverse. Nous passons ensuite quelques minutes au sénat, dont la moyenne d'âge n'a rien à voir avec le club du 4ème âge français sensé discuter les lois... Les présents sont cependant très peu nombreux et semblent somnoler comme leurs acolytes européens. A note grand étonnement, nous notons que les femmes sont probablement en majorité dans les deux chambres.
Il est ensuite l'heure de prendre la route vers les Blue Mountains.

16/05/2013 - Blue Mountains
Le GPS nous fait rejoindre la montagne en empruntant des routes secondaires. Les paysages sont certes des plus agréables, mais la voiture peine parfois à gravir les quelque pentes. Nous arrivons à Katomba en milieu de matinée. Nous nous promenons dans la ville et nous arrêtons boire le thé dans un petit restaurant à l'image de la ville: un peu bobo, un peu hippie. Nous partons ensuite contempler The Three Sisters depuis Echo Point et descendons vers les chutes Wentworth. Les marches raides et donnant sur l'aplomb freinent Alex qui préfère changer de chemin. Nous rejoignons l'auberge après cette petite randonnée et nos retrouvailles avec des escaliers que les Incas n'auraient pas reniés.
Pour la partie culturelle: le nom des Blue Mountains a pour origine les vapeurs bleutées émanant des eucalyptus.


17/05/2013 - Blue Mountains - Manly
Le froid ambiant nous incite à rester au chaud avant de partir pour notre randonnée dans le Grand Canyon. Nos espoirs ne sont pas déçus puisque la randonnée commence par quelques centaines de marches à travers la forêt. Nous atteignons donc rapidement le bas des falaises et avançons ensuite en longeant le cours d'eau qui a façonné le canyon. En chemin nous croisons quelques ouvriers affairés à tailler de nouvelles marches dans la roche et déplacer des rochers de plusieurs centaines de kilos. Nous terminons la randonnée sensée durer 4h en moins de 2h, ce qui nous laisse du temps pour profiter des couleurs d'automne et rejoindre de nouveaux belvédères accessibles via des routes de gravier.



Un dernier regard sur les Blue Mountains et nous prenons la route en direction de Sydney pour rendre la voiture à l'aéroport. En évitant les autoroutes et leurs péages dans la mesure du possible, nous nous retrouvons dans la circulation due à de nombreux chantiers de travaux publics, ce qui n'est pas sans faire stresser Alex. Nous rendons finalement la voiture juste à l'heure. Nous apprenons alors que les papiers qui nous avaient été remis ne correspondent pas au véhicule que nous avions. Nous risquons donc une amende pour les péages que nous avons empruntés. Nous aurons donc connu des désagréments avec la quasi totalité des véhicules loués en Australie. Quand ça ne veut pas...
Nous regagnons le quai circulaire de Sydney (entre the Harbour Bridge et l'Opera House) par le métro puis prenons le ferry pour Manly. Nous profitons du coucher de soleil sur Sydney depuis le pont arrière du ferry.

Arrivés à Manly, une petite marche de 30 minutes nous amène jusqu'à la maison de Roz. Nous déposons nos affaires avant de regagner Manly où ML invite Alex au restaurant pour profiter des produits de la mer avant le passage en Asie. Au menu : seafood platter (poissons, calamars, octopus...), agneau pour Alex, poisson pour ML et tarte au citron. Un festin qui contraste avec les sandwiches au thon avalés quotidiennement ou presque durant tout le séjour australien.

18/05/1013 - Sydney - Bondy
Un passage chez le papa de Roz nous laisse béas. La maison est posée sur la falaise et fait face à l'océan. La vue sur la mer et les vagues que défient les surfeurs est splendide.

30 minutes de voiture plus tard, Roz nous dépose quasiment sur la plage de Bondi, non sans nous avoir "grondés" d'aller nous promener à Bondi au lieu de rester profiter de Manly. Sur l'eau des dizaines de surfeurs de tout âge se disputent les meilleurs vagues. Le spectacle est impressionnant: malgré la densité de planches sur l'eau, quelques beaux "rides" et "pipes" sont au programme. Après avoir longé la plage, nous partons découvrir le quartier tout en nous mettant à la recherche d'une boulangerie. A notre plus grande joie, nous achetons une baguette et des pains au chocolat qui ne pâtiraient pas de la comparaison avec une bonne boulangerie française. Après nos madeleines de Proust, nous longeons la côte vers le Sud, évitant les collisions avec les joggeurs et les familles profitant de cette belle journée d'automne. Nous retournons ensuite flâner à Sydney puis retrouvons Roz pour la soirée. C’est l’anniversaire d’Alex aujourd’hui : au programme restaurant coréen, verre en haut de la Australia Square Tower, vue "by night" de l'Harbour Bridge et de l'Opera House.


19/05/2013 - Sydney
Nous commençons la journée par une promenade dans les jardins botaniques juxtaposés à l'Opéra. La moitié de la ville courant un semi-marathon, une autre partie étant sur l'eau, le nombre de coureurs empruntant les allées du parc est faible. Le parc est donc quasiment désert. En prévision des étapes asiatiques de notre périple, nous faisons les libraires pour trouver des guides dignes de ce nom. Au final, nous terminons avec le "LP" Asie du Sud-Est en poche...
Sur les conseils de Roz, nous partons ensuite visiter le "tallship" James Craig. Le 3 mâts étant en cours de révision avant un passage en cales sèches, il n'est pas possible de découvrir ce navire datant du XIXème. Nous rentrons quelque peu déçus à Manly préparer un diner français pour Roz et son père. Malgré les difficultés techniques -absence de balance-, Alex en tant que chef avec ML comme commis parvient à proposer du filet mignon aux poires et une tarte-tatin que nos hôtes semblent apprécier.

20/05/2013 - Sydney
Dernier jour pour profiter de la métropole australienne. Nous nous séparons de notre tente, du réchaud et de quelques papiers que nous renvoyons en France. Nous retournons ensuite voir le James Craig: Roz a joint quelques amis par téléphone la veille au soir et nous sommes invités à visiter le navire. L'embarcation qui a effectué près de 30 tours du monde a été restaurée pour devenir un musée qui navigue. Nous traversons les cales, les quartiers des officiers, apprenons à sonner l'heure, découvrons les magasins où sont entreposés les pièces de rechange et différents matériels tels que des bouts. Pour le déjeuner nous prenons la direction du "Fish Market", second plus important marché de poissons après celui de Tokyo. Avant de partir à travers les terres d'Asie nous braquons quelques marchands et nous rassasions de sashimis, poissons et autres fruits de mer. Nous partageons notre table avec un couple australien d'origine turque et discutons de choses et d'autres. Nous apprenons alors que la "ségrégation" des aborigènes est sciemment entretenue grâce à différentes mesures dont la plus marquante est l'attribution d'aides à la hauteur de 2000 AUS dollars mensuels à condition qu'ils restent dans leurs terres (plus justement ce qui leur a été rendu après moultes batailles juridiques) et qu'ils ne cherchent donc pas à s'intégrer aux communautés urbaines à grande dominante blanche. Une dernière promenade sur le port et dans le quartier The Rocks et nous rejoignons une dernière fois Manly en ferry. Une dernière brochette de kangourou et nous fermons nos sacs.

21/05/2013 - Sydney - Manille
Les 8 heures 30 de vol entre Sydney et Manille sont propices au repos après le mois dense en Australie. A peine débarqués, nous sautons dans un taxi direction le centre de Manille. Nous avons juste le temps de constater que la ville semble en pleine expansion avec de nombreuses nouvelles constructions de buildings qui côtoient des bâtiments plus ou moins délabrés. De trop nombreux publicitaires laissent à penser que la ville est une place forte du tourisme sexuel pour les riches asiatiques, les Australiens et autres occidentaux.

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