Laos


26/06/2013 - Ventiane
Le passage de la frontière se fait aux heures creuses: la panne sèche d'hier soir nous a quelque peu retardés mais il n'est pas 8h lorsque nous nous présentons au guichet et demandons les formulaires à renseigner pour obtenir le visa lao. A nos côtés un couple de jeunes Irlandais désemparés: ils ne savaient pas qu'un visa est requis et n'ont donc ni photo d'identité ni argent. Le distributeur le plus proche est au poste frontière thaï et est hors d'usage. Nous les dépannons donc de quelques dollars pour qu'ils ne soient pas contraints de retourner à Bangkok ou ailleurs. Gênés  par cette mésaventure, ils nous accompagnent et choisissent la même auberge que nous. A peine enregistrés, nous prenons encore la même direction: la banque, nous pour retirer des kyts, eux pour se procurer la monnaie locale et des dollars pour nous rembourser et suivre notre conseil d'avoir toujours quelques dollars ou euros en cas de coup dur. Nous profitons ensuite d'un petit déjeuner local qui n'est pas sans nous rappeler le pays: baguette, pain au chocolat et croissant. En effet, dans presque toutes les rues des traces de l'ancienne présence française sont visibles; en dehors des indications, appellations des monuments officiels dans la langue de Barbelivien/Sardou/Nolwen (ou Ferré, chacun ses références), de nombreuses boulangeries attirent touristes et locaux. Etait-ce ce que l'ancien président entendait par les bienfaits de la colonisation lors d'un discours en Afrique ou aux Antilles ? Nous marchons ensuite vers le lieu bouddhiste le plus sacré du Laos: Pha That Luang, stupa aux dimensions impressionnantes. Contrairement à ses homologues birmans, celui-ci n'est pas repeint tous les mois, ce qui lui donne un cachet plus intéressant. En outre, il est entouré d'une sorte de cloitre où sont exposés plusieurs centaines de représentations de Bouddha en terre cuite, bronze et alliages métalliques ou bois. Nous faisons ensuite la visite de temples et monastères aux abords du stupa. Nos premières impressions sont que le style est plus fin que celui des temples que nous avons vus jusqu'à présent en Birmanie et Thaïlande. De même l'iconographie nous semble plus proche de l'iconographie indienne avec une présence plus marquée des nats - ce qui peut paraitre inadéquat (nattes / i na dé couettes ...). Sur le chemin de retour nous faisons un arrêt à Patuxai, l'équivalent de l'Arc de Triomphe. Le monument est un bloc massif de béton surmonté d'une petite tour et ouvert des quatre côtés. Les sept étages que nous gravissons nous offrent une vue imprenable sur Ventiane à défaut d'être splendide. Après un gouter baguette-thé, une session internet, nous finissons la soirée dans un restaurant-pizzeria français prisé des expatriés.

27/06/2013 - Ventiane
L'objectif premier de la journée est de visiter les monuments que nous avions trouvés portes closes hier. Nous débutons la journée par Wat Si Saket, plus vieux temples de la capitale.
Après déjeuner, nous passons un long moment à écrire et trier des photos. Nous partons ensuite visiter le palais royal Haw Pha Kaew, aujourd'hui transformé en musée. 
Nous sommes de retour à l'auberge avant 18h pour ne pas manquer le bus qui doit nous conduire à Luang Prabang. Là ML a la surprise de s'entendre expliquer que le bus que nous avions réservé est annulé parce qu'il n'y a que cinq passagers. On nous demande donc une rallonge pour que des sièges couchettes nous soient octroyés dans un autre bus nocturne. ML fait comprendre que nous traiterons le problème par nous-mêmes en arrivant au terminal. Lors du trajet en mini-bus jusqu'à la gare routière nous sommes stoppés par une femme qui nous explique cette fois que le bus est cassé et qu'il nous faut donc payer davantage si nous voulons être reclassés sur l'autre bus. Là encore nous refusons. Arrivés au terminal, nous avons encore le droit au même sketch. ML indique que nous avons déjà payé plus que le montant indiqué sur le billet et que nous ne comprenons pas pourquoi nous sommes de nouveau pénalisés pour un fait qui n'est pas de notre ressort. Là le guichetier d'un air désabusé répond d'un ok et nous tend les billets que nous avions réservés. Le bus n'était ni annulé par manque de passagers ni hors d'usage. Nous avons néanmoins gagné les plus mauvaises places: deux des cinq places du fond. En outre nous nous retrouvons vite six à devoir partager nos fauteuils non inclinables. Alex est à peu près épargné, mais ML doit partager son siège. Nous voici partis pour une nuit des plus agréables. Comme sur tous les trajets qu'il nous a été donné de faire, en dehors des arrêts pour déposer ou prendre des voyageurs, une pause repas est prévue. Après cet arrêt, nous constatons, non sans intérêt que l'un de nos acolytes en a profité pour nous laisser. Nous avons donc désormais cinq sièges pour autant de personnes. La nuit s'annonce moins compliquée que prévue.

28/06/2013 - Luang Prabang
Comme souvent lors des trajets nocturnes le sommeil est léger et le réveil se fait au lever du jour. Ce matin, les paysages rendent les choses plus faciles. Le relief est découpé, les montagnes sont recouvertes d'une végétation dense et luxuriante. Le bus stoppe au terminal "bus locaux" à quelques kilomètres du centre de Luang Prabang. Nous prenons un tuk-tuk qui nous dépose devant une guesthouse. La chambre qui nous est proposée est crade, la patronne assez désagréable; nous décidons donc de tenter notre chance plus loin. Nous suivons un jeune homme venu démarcher devant des concurrents et satisfaits de ce que nous voyons, optons pour une chambre avec salle d'eau privative pour la somme hallucinante de 5€.
La fatigue aidant, nous prenons calmement un petit déjeuner accompagné d'un fruit shake à la mangue. Nous partons ensuite nous promener dans cette ville que de nombreux voyageurs nous ont décrite comme la plus belle ville d'Asie du Sud Est. Nous nous attendions pour cette ville classée au patrimoine mondial de l'humanité à une ambiance de village, à une image du passé et sommes donc assez déçus. Nous mettons à profit notre promenade pour trouver l'ancien palais royal. Lorsque nous arrivons devant le bâtiment, c'est l'heure de la pause déjeuner - séquelle du passé colonial français?-. Nous continuons donc à flâner. Nous retrouvons les lieux de notre récente déconvenue et découvrons alors toute la finesse de l'architecture lao en particulier dans le temple. Le corps principal du palais, construit en 1904 ne présente pas le même raffinement mais de nombreuses pièces et œuvres sont exposées, permettant ainsi d'appréhender l'histoire et la culture du pays. La visite terminée, nous gravissons la colline surplombant le palais pour profiter du diaporama. Après être passés dans le temple That Chomsi dominant le parc, nous poursuivons notre chemin à la découverte des autres attractions. C'est devant une empreinte de Buddha que nous discutons avec deux Françaises voyageant en Asie pour quelques mois, alliant plaisir et bénévolat. C'est ainsi que nous nous voyons conseiller une guesthouse à Huang Xay. Nous laissons ces deux copines et terminons notre balade par quelques statues de Bouddhas, parmi lesquelles un bouddha allongé et d'autres aux positions des mains propres à chaque image. Voulant éviter au maximum les touristes nous nous réfugions sur les bords du fleuve pour un excellent diner aux saveurs lao. Nous prendrons même une assiette de douceurs avec entre autres un succulent riz gluant violet.

29/06/2013 - Luang Prabang
Pour quelques photos et non par pur masochisme, nous décidons de nous lever pour assister à la cérémonie des offrandes aux moines qui se déroule quotidiennement de 5h à 7h. Nous ne sommes pas les seuls touristes sur le pont. Cependant nous faisons en sorte de respecter cette tradition et essayons de ne pas perturber le passage des moines des différents monastères dans leur prossesion  ni d'entraver le don de nourriture qu'effectuent les villageois. Encore une fois le comportement de nombreux touristes est affligeant: entre ceux qui achètent du riz pour la photo, ceux qui suivent et mitraillent de flash le déplacement des moines ou gênent leur marche, nous nous demandons lesquels peuvent encore se revendiquer du tourisme durable que vendent légion de sociétés. La cérémonie terminée, nous rejoignons notre hôtel et, tout en prenant le petit déjeuner, optons pour le programme de la journée: grottes Pak Ou sur les rives du Mékong le matin et chutes d'eau Kuang Si l'après-midi. Arrivés sur les berges du fleuve nous prenons nos billets avant d'être conviés à embarquer. Les deux heures de navigation sont marquées par deux arrêts: le premier pour le plein (comme l'atteste la photo ci-dessous), le second pour visiter un village ethnique où l'artisanat reste une activité touristique (tissage et alcool de riz où flottent scorpions, cobras et autres espèces sympathiques). La visite des grottes est assez rapide; ces dernières ne sont pas très grandes et accessibles aisément. A l'instar de ce que nous avons vu en Birmanie, ces grottes regorgent de milliers de statues de Buddhas, statuettes et pièces de taille respectable. Nous regagnons Luang Prabang en bateau tout en continuant à jouir de magnifiques paysages fluviaux.
De retour sur la terre ferme nous avons à peine le temps d'avaler des sandwichs SNCF avant de devoir monter dans un van en direction des chutes de Kuang Si. Une petite heure plus tard nous sommes déposés à l'entrée d'un parc. Le sentier débute à travers un refuge pour les ours des zones montagneuses lao. Nous admirons donc ces grosses peluches sauvées des griffes de trafiquants avant d'atteindre les chutes. L'eau d'un sublime bleu mentholé a formé de petits bassins sur de nombreux niveaux. Nous arrivons au pied de la chute principale lorsqu'éclate un violent orage. Nous n'avons pas le temps de saisir les couleurs paradisiaques des lieux que nous devons trouver refuge. Quelques cordes d'eau plus tard les chutes ont été quasiment désertées. Nous décidons de monter à l'aplomb de la cascade pour admirer le relief et la canopée malgré la boue. Alors que la descente est terminée, ML qui a échappé à la vigilance d'Alex ne peut s'empêcher de s'offrir un bain de boue. Alex pour sa part, avait remercié un ou deux arbres pour s'être rattrapé à leurs racines quelques instants plus tôt. Nous retrouvons notre chauffeur avec une dizaine de minutes de retard sur l'horaire convenu pour rentrer à Luang Prabang. Nous dinons au même endroit que la veille. Alex ose la grenouille -crapaud serait plus juste-, ML se délecte de citronnelles farcies. Vient ensuite l'heure du marché de nuit. Celui-ci est bien moins fréquenté que son homologue de Chiang Mai.

30/06/2013 - Luang Prabang
Dernière journée à Luang Prabang. Il nous faut donc gérer billets de bus, séance internet, séances cartes postales. La première des tâches effectuées, nous optons pour une visite des principaux temples de l'ancienne capitale. Nous commençons par le plus fameux d'entre eux Wat Xieng Thong où nous avons la chance d'arriver pour une cérémonie. Plusieurs moines sont regroupés au centre du temple et reliés par une cordelette blanche, de nombreux croyants sont regroupés autour d'eux à les écouter lire, réciter prières et chants. Dans la chapelle funéraire royale située juste à côté nous découvrons les chariots utilisés lors des cérémonies funéraires. Nous retournons ensuite admirer le temple principal puisque l'office est terminé et les villageois quittent peu à peu les lieux. On nous offre un verre d'une boisson violette très sucrée, genre tang, dont les fidèles ont l'air de se délecter. Nous passons ensuite dans une supposée librairie d'occasion qui fournit des livres à un orphelinat pour trouver un guide sur la Mongolie. La propriétaire américaine que nous semblons déranger à l'heure de son sitcom nous rit au nez devant notre requête et nous assène un très méprisant: "mais personne ne voyage en Mongolie et finit par atterrir à Luang Prabang". Du dédain ordinaire des néocolonialistes en Asie... En fin d'après-midi, nous parvenons à trouver le temple Wat Wisunarat, plus vieux temple de la ville. Nous ne pouvons malheureusement pas le visiter car les moines sont en pleine session de méditation / prière. Nous nous contentons donc seulement de l'aspect extérieur des lieux et du majestueux stupa trônant face au temple.

01/07/2013 - Luang Prabang - Muang Ngoi Neua
Un mini-bus vient nous récupérer ce matin pour nous conduire jusqu'à la gare routière. Nous sommes contents d'être les premiers à monter dans le véhicule car il s'agit du van de ramassage des touristes devant se rendre au terminal de bus. Les derniers à monter doivent surveiller que leurs bagages ne tombent pas du toit et héritent des plus mauvaises places. Ce premier trajet est heureusement assez court. La seconde étape de ce voyage s'effectue aussi en mini-bus. Excepté les paysages, rien n'est spécialement remarquable, pas même la traditionnelle pause déjeuner une heure avant d'arriver à destination. A peine arrivés à Nong Khiaw, nous sautons dans un tuk-tuk qui nous dépose à l'embarcadère pour Muang Ngoi. Nous patientons une petite heure avant de pouvoir réserver nos places sur le bateau. Après un trajet d'une heure sur les eaux plus ou moins calmes de la rivière Nam Ou, nous arrivons à destination. Les bungalows sont trop nombreux à notre goût, nous sommes ravis de ne pas être à la saison haute. Nous suivons une hôtelière jusqu'à son auberge qui a l'avantage d'être en retrait des autres et des restaurants-cafés. Nous posons nos sacs dans un bungalow puis allons à la découverte de ce repère de backpakers. Nous sommes déçus de constater le peu de marques de sympathie des locaux. Nous comprenons ensuite que les backpakers ont apporté avec eux des concepts indispensables tels que l'Happy Hour. Les dirigeants politiques locaux ont dû instaurer un couvre-feu à 22h30 pour les touristes afin de garantir un minimum de sérénité à ce petit village. Dans la rue principale (presque rue unique pour tout dire), Alex fait recoudre son petit sac-à-dos qui commence à accuser le poids des mois (et le poids tout court). Souhaitant rencontrer les minorités ethniques, nous prenons quelques informations auprès d'un guide local nommé Kongkeo. Nous décidons d'une randonnée pour le lendemain avec ses services. Ce n'est pas donné mais nous pensons ne pas avoir assez de temps pour le faire seuls. Nous espérons d'une certaine façon revivre nos expérience de Sapa au Vietnam . Nous prenons congé et rentrons à la guesthouse.

02/07/2013 - Muang Ngoi
Alex fait le plein d'eau pendant que ML avale son petit déjeuner. Nous retrouvons notre guide puis partons pour une journée de marche à travers des paysages de rizières, forêts et montagnes. Nous réalisons rapidement que le guide Kongkeo (recommandé par le Lonely Planet) est un charlot, fainéant, obsédé sexuel qui a lâché son poste d'enseignant pour gagner plus en racketant les touristes. Il nous laisse découvrir par nos propres moyens une grotte car il a peur... Nous reprenons notre chemin après ce court intermède. Au cours de la journée nous découvrirons trois villages où modernité et traditions se mêlent: paraboles satellite, musique techno côtoient animaux en liberté et maisons aux murs de bambous. Moment de tristesse quand nous voyons un jeune garçon handicapé mental porté un tee-shirt sur lequel est inscrit "There is genius in my genes". La coïncidence est trop grande pour qu'il ne s'agisse pas d'un acte délibéré d'un touriste ou peut-être bien de notre guide qui était professeur d'anglais. Ce dernier, bien que ses blagues salaces ne semblent étrangement pas toucher son public, persiste avec toujours autant de finesse et de poésie: "alors c'est l'histoire de deux putes....". Un vrai délice... Nous faisons demi-tour en milieu d'après-midi, non sans que le guide exténué par tant d'efforts n'ait fait une sieste bien méritée. Sur le chemin de retour, il trouve encore le moyen de nous laisser l'attendre car nous sommes passés le matin devant un arbre dont sa femme et lui raffole. Après 45 minutes de cueillette de feuilles il nous retrouve sur les bords du fleuve où nous patientions. Pressé de rentrer chez lui, il nous fait couper à travers les rizières. ML profite de l'occasion pour une petite chute dont elle a le secret... De retour au village nous laissons l'incompétent à ses occupations (oisiveté et alcoolisme) pour retourner à nos pénates.

03/07/2013 - Muang Ngoi - Udomxai
Nous prenons le petit-déjeuner non loin de l'embarcadère pour nous assurer d'être dans les premiers à acheter nos billets et ainsi garantir nos places dans le bateau. Nous sommes rejoints peu après par d'autres touristes ou plus précisément par la crème des backpakers, ceux et celles qui boivent des bières toute la journée, même le matin sur une embarcation, s'habillent en péripatéticiennes et pensent que payer une heure de navigation le prix de deux bières est indécent (ce qui est aussi le prix que payent les locaux). Après avoir descendu le fleuve en bonne compagnie, nous arrivons à Nong Khiaw où nous sautons dans un tuk-tuk direction le terminus de bus. Un touriste nous gratifie d'un passage fugace dans le tuk-tuk mais choisit finalement de marcher dans la chaleur pour rejoindre la gare routière. Nous sommes déjà installés dans un mini-bus lorsqu'il demande la destination à quelqu'un qu'il prend pour le contrôleur. Il opte finalement pour le même trajet que nous. Nous voici partis pour quelques heures de route à travers les paysages grandioses du Nord-Ouest du Laos. Pour information, le voyant "huile" est allumé sur le tableau de bord. Nous partons néanmoins sans trop nous soucier de ce signe avant-coureur de nos aventures. La route, pas toujours pavée est aussi défoncée que les paysages sont splendides. Nous sommes frustrés de ne pas avoir le temps de découvrir cette région par nous mêmes. Après avoir gravi quelques cols, c'est sur de la route de crête que le chauffeur s'arrête brusquement. Nous descendons tous du véhicule pour contempler les dégâts. A première vue, il y a un petit souci avec la roue arrière gauche d'où s'échappe de la fumée. En bon mécanicien le chauffeur sort le krick et démonte la roue. C'est visiblement le circuit de frein qui est quelque peu fatigué. Dommage que nous soyons sur des routes de montagne. Après une petite réparation le conducteur nous invite à patienter le temps qu'il rejoigne le village que nous avons traversé peu de temps avant. Il est de retour une vingtaine de minutes plus tard avec quelques bouteilles de liquide de frein coincées sur le tableau de bord. Le voyant "freins" est allumé. Nouvelle embarrassante dans la mesure où la seconde partie de la route consiste en d'interminables descentes... Deux arrêts "remplissage du circuit de liquide de freinage" n'éteignent pas le voyant mais nous permettent d'arriver à Udomxai sans sortie de route. Il est trop tard pour poursuivre notre chemin jusque Luang Nam Tha comme prévu. Nous passerons donc la nuit à Udomxai. La ville n'est d'aucun intérêt; la poussière règne en maître et les routiers chinois semblent constituer la majorité de la population. Nous optons, tout comme Evan, l'autre occidental pour une auberge non loin de la gare routière que nous adoptons de suite: une odeur de sauce poisson familière y plane. Nous laissons nos sacs et partons à la recherche de la poste car, nous avons beau avoir des cartes postales, il ne nous reste pas longtemps pour trouver de quoi les affranchir. Le bâtiment de la poste est aussi laid que le reste de la ville. Mais témoignage du passé, les enseignes des guichets sont en français (recommandés, remise de colis etc.). Notre achat de timbres terminé nous errons dans la ville à la recherche d'un restaurant. Notre lao étant limité, nous ne parvenons pas à nous faire comprendre mais trouvons une adresse semblant respectable. Nous y retrouvons par hasard Evan, Américain atypique qui profite de quelques semaines de vacances pour découvrir des pays d'Asie qu'il n'avait pas encore visités. Nous discutons tout en nous régalant de mets locaux. Enseignant en Asie, il parle français couramment pour avoir étudié en France et envisage de passer l'année prochaine à Pékin pour apprendre le mandarin. Nous le laissons ensuite à ses lectures pour rejoindre les bras de Morphée.

04/07/2013 - Udomxai - Huay Xai
Nous sommes de bonne heure au terminal de bus car ici comme dans de nombreux autres endroits il n'est possible d'acheter ses billets qu'une heure avant le départ du bus. Nous achetons à une vendeuse ambulante du riz gluant dans du bambou et nous posons à la terrasse d'un boui-boui pour patienter jusqu'au départ du bus. Evan se joint alors à nous après avoir réussi de son côté à prendre un billet pour Dien Bien Phu . Le temps de boire un thé et chacun rejoint son bus. Sans atteindre le niveau d'hier les paysages traversés mériteraient quelques arrêts photos et plusieurs treks. Nous faisons la traditionnelle pause déjeuner non loin de Luang Nam Tha que nous ne verrons cependant pas. Arrivés à Huay Xai, nous nous mettons à la recherche de la guesthouse que nous avaient conseillée les deux Françaises rencontrées à Luang Prabang. Nous découvrons alors Daauw Home (projectkajsiablaos@gmail.com) un lieu charmant tenu par des femmes. L'endroit a été créé par un couple lao-hollandais pour accueillir des femmes ostracisées pour différentes raisons (divorce, enfant non reconnu par le père, problèmes de violence conjugale, d'alcool... ) et leur permettre d'acquérir une indépendance économique en leur offrant un emploi. Elles vivent ici avec leurs enfants et quelques orphelins. L'accueil est convivial, les bungalows flambant neufs. Après avoir pris nos marques et indiqué que nous prendrons le diner ici nous allons nous promener. Nous repérons la poste, réservons notre transport pour retourner en Thaïlande puis sirotons un smoothie en contemplant le Mékong et les pirogues passer d'une berge à l'autre. De retour à l'auberge nous profitons de la douceur du soir et dinons sur la terrase de spécialités hmongs tout en reprenant la session "cartes postales" où nous l'avions laissée.

05/07/2013 - Huay Xai - Chiang Mai - Bangkok
La première mission de la journée est pour ML de retourner à la poste pour racheter quelques timbres et envoyer quelques images en France et ailleurs. Alex a tout juste terminé les sacs lorsque ML revient. Nous partons en direction des berges, non sans avoir laissé quelques ballons aux enfants. Le passage de la frontière est rapide. Les passeports tamponnés, nous sommes conviés à monter dans un bateau à moteur (style grosse pirogue). La rive thai est vite atteinte. Nous défendons ensuite nos places dans la file d'attente pour l'immigration car ici comme dans beaucoup d'endroits le premier au guichet n'est pas obligatoirement le premier arrivé. Les autocollants qui nous ont été remis au Laos sont repérés par un local qui nous indique que le point de rendez-vous est quelques mètres plus haut dans un café. Nous attendons les autres passagers tout en sirotant un fruit shake. Lorsque tout le monde en a terminé avec les formalités, nous montons dans un van direction Chiang Mai. La route est sans encombre, le chauffeur roule sans s'affoler et prouve ses compétences géographiques en prenant nombre de routes secondaires sans circulation. Nous aurions pu arriver à Chiang Mai pour le déjeuner, mais il y a la traditionnelle pause repas. Nous stoppons au milieu de nullepart dans un petit complexe en construction. L'ambiance est bobo, les prix aussi, la piscine semble agréable. Nous ne parvenons cependant pas à comprendre quelle est la clientèle visée: Chiang Mai est à quelques dizaines de kilomètres et l'intérêt du lieu semble limité. Nous arrivons à destination en début d'après-midi. Après avoir réservé nos billets pour la suite du trajet et une petite errance dans la gare routière, nous faisons de la monnaie pour nourrir de nombreuses pièces les ordinateurs du cyber que nous squattons plusieurs heures. Nous avons juste le temps d'avaler un léger diner dans un boui-boui avant de monter dans le bus de nuit direction Bangkok .

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