Bolivie


05/12/2012 Arrivée en Bolivie

Après quelques heures de bus, le passage de la frontière marquée par le refus de territoire d´une Anglaise pour cause de passeport non conforme nous traversons le lac Titicaca en bateau pendant que notre bus fait de même par un bac.

Nous découvrons Copacabana, agréable petite ville sur les rives du Lac du moins en saison base : les prix sont abordables, l´ambiance est “bab” (les dreads et tatouages semblent in).

Le choix de l´hotêl ayant été fait dans le bus, nous nous mettons à la recherche de billets pour visiter les îles du Soleil et de la Lune dès le lendemain. Du fait de l´heure tardive et de l´absence d´affluence (saison basse), nous faisons chou blanc et décidons de nous rendre de bon matin sur le port. Nous nous dirigeons vers le centre pour tenter de visiter l´église quand nous croisons Stephany, l´américaine avec laquelle nous avions partagé une chambre à Nasca. Nous terminons finalement la journée avec un menu económico dans un resto qui proposait et soupe de quinoa et truite ; au final la nourriture s´avéra décevante.

06/12/2012-07/12/2012 Isla del Sol & Isla de la Luna
Le réveil est matinal. Nous nous partageons les tâches : ML prend en charge de trouver et acheter les billets de bateau, Alex s´occupe de faire quelques achats de nourriture pour le petit dej et pour le reste de la journée. Nous prenons donc le bateau en direction de l´Isla del Sol puisque la basse saison nous fait encore modifier nos plans. La traversée se fait en lentement; 2h30 sont nécessaires pour atteindre le Nord de l´île d´où nous débutons notre randonnée après avoir acheté eau, sandwiches avocat-fromage et pris un mate de coca.
La journée se déroule sous un soleil de plomb et l´altitude se faisant sentir, les quelques montées pentues se font pénibles. Ayant laissé les quelques autres touristes prendre le large nous nous retrouvons en début d´après-midi avec les paysages pour nous seuls. Les couleurs sont splendides, nous regrettons seulement de ne pouvoir profiter de l´ombre d´arbres inexistants sur la grande majorité de l´île.



Après un troisième péage, nous arrivons à Yumani où nous trouvons un chambre tout confort (salle de bain privée) pour la nuit. Après quelques minutes passées à contempler la vue depuis les hauteurs de l´île en sirotant un soda, nous reprenons notre chemin en direction du Sud et nous mettons à la recherche du temple du Soleil. Après une grosse demi-heure de marche en dehors des sentiers, nous trouvons le temple protégé des troupeaux par un grillage et des fils barbelés. Nous réussissons néanmoins à parcourir le site puis repartons rapidement vers la crête, passant d´une terrasse à l´autre avec pour objectif de profiter du coucher de soleil sur le lac. Les couleurs de la tombée du jour répondent à nos espérances. Après quelques photos et quelques mots échangés avec 4 Européens, nous regagnons le village. Dans la pénombre nous optons pour le premier restaurant sur notre route et un traditionnel menu del dia "soupe, truite-riz-frites", qui s´avère excellent. Nous terminons notre repas lorsque l´orage se met à gronder. Nous regagnons le gîte en courant sous des trombes d´eau. Notre hôte nous tend gentillement une corde à linge d´un bout à l´autre du couloir pour étendre nos vêtements trempés. -ML apprécie à sa juste valeur la dextérité de notre hôte pour planter les clous dans les murs à coups de pierre.- Nous nous endormons dans le vacarme de la pluie s´abattant sur le toit.

Au réveil, nous descendons vers le port où nous cherchons la meilleure option pour la traversée vers l´Isla de la Luna. Le choix est inexistant: une seule traversée est prévue. L´horaire du retour ne nous laisse qu´une seule heure sur l´île. Nous mettons à profit ce temps compté pour parcourir l´île du Sud au Nord et visiter le couvent/temple  dédié aux Vírgines del Sol où les "élues" - probablement d´environ 8 ans- sont sacrifiées au Soleil et à la Lune. Nous retournons sur l´Isla del Sol pour déjeuner et reprendre une autre embarcation pour regagner les rives du Lac Titicaca.


Après 3h30 cumulées pour faire Isla del Luna - Isla del Sol - Copacabana, nous prenons nos tickets de bus pour La Paz. Pour dîner nous esquivons les traditionnels truite-riz-frites ou poulet-frites-riz. Nous nous permettons une petite entorse pour une entrée de nachos, des côtes de porc et des fajitas.


La Paz – 8/12/2012
Après 4 petites heures de bus, nous arrivons à La Paz. La vue est époustouflante. La ville située a 3660m d’altitude est “nichée” au creux d’un canyon avec  les sommets enneigés (+6000m) de la Cordillera Real en arrière plan. Les quartiers se sont étendus sur les pans du canyon donnant une sensation de ville suspendue. La ville est à couper le souffle dans tous les sens du terme. Comme à Lima, nous sommes assaillis par les fumées des pots d’échappements des milliers de véhicules en circulation. Le parc automobile a explosé il y a quelques années suite à l’importation de véhicules d’occasion. Nous sommes samedi soir et il semble que les 800,000 habitants de la ville sont de sortie pour les préparatifs de Noël. Les rues du centre ville sont envahis de stands de marchés tenues par les « Cholitas », femmes d’origine Quechua ou Aymara portant la tenue traditionnelle (châle et  jupons colorés ainsi qu’une sorte de chapeau haut de forme porté sur le côté). Nous croisons également de nombreuses personnes en habit de soirée. Nous apprendrons plus tard qu’il y avait des cérémonies de remises de diplômes, l’année scolaire étant achevée. Les écoliers ne reprendront l’école qu’en février. Faute de trouver un restaurant proposant autre chose que du poulet frit et des frites, nous finissons au Burger King devant un délicieux Whopper (double with cheese pour Alex).

La Paz – Rurrenabaque – 9/12/2012
Dimanche midi, nous partons pour Rurrenabaque dans le bassin amazonien au Nord de La Paz. Le trajet en avion est d’une heure mais nous préférons opter pour le trajet en bus pour profiter des paysages des Yungas, une région qui allie la jungle amazonienne et les pics andins. Nous aurons le temps d’en profiter car le trajet est annoncé d’une durée de 18h à 24h en fonction de l’état de la route et des pluies.
Nous obtenons les 2 derniers sièges dans le bus les numéros 47 et 51. Première surprise une fois arrivés dans le bus, les sièges 47 et 51 n’existent pas, pas plus d’ailleurs que les sièges 49 et 50 qu’ont d’autres passagers. Cela nous rassure un peu, nous ne serons pas les seuls à voyager sur le toit. Une bonne vingtaine de minutes plus tard, le chauffeur nous dévoile la clé du mystère, la numérotation des sièges dans le bus est incorrecte, donc il faut faire relever tous les passagers (avec leur shopping de Noël) pour qu’ils se décalent d’un rang.
Nous partons finalement avec 40 minutes de retard ce qui nous semble plutôt un bon résultat compte tenu du bazar ambiant. Nous avons les pires sièges du bus. Nous sommes dans la dernière rangée à l’arrière avec 3 autres chanceux. Dans le guide, il précise bien qu’il faut éviter les sièges à l’arrière car les chaos de la route y sont moins amortis. Nous confirmons qu’après 18h30 de trampoline à l’arrière du bus (les bus boliviens sont-ils vraiment dotés d’un système de suspension ?), une nuit sans sommeil ou presque, nous sommes bien contents d’arriver. Cependant les paysages traversés étaient effectivement sublimes, les routes en lacets d’environ 3,50m de large par endroit à couper le souffle. Nous dormons quand même quelques heures en arrivant pour nous remettre de tant de beauté !
Pour notre plus grand plaisir, « Rurre » comme la nomme ses habitants dispose d’une boulangerie française. Le boulanger, un Français qui vient nous démarcher à l’arrivée du bus vit ici depuis 10 ans et fabrique des pains au chocolat, croissants, pains au raisin (presque comme chez nous) ainsi que du pain ! Depuis 1 mois que nous mangeons du pain mou et pâteux, nous sommes vraiment heureux d’avoir enfin du pain croustillant !
L’après-midi, nous visitons la ville. La chaleur est accablante. Nous avons l’impression d’arriver dans une des villes endormies des BD de Lucky Luke. Les habitants semblent trainer leur ennui (ou bien est-ce juste de la nonchalance ?) en circulant à mobylette sans but apparent. Il y a quand même quelques touristes dans la ville et nous recroisons les 2 Coréens rencontrés pendant le trek de Santa Cruz.
Nous faisons le tour des agences proposant des circuits dans la jungle et la pampa et sélectionnons Mashaquipe pour un circuit de 5 jours (3 jours dans la jungle, 2 jours dans la pampa). 

Parc National Madidi – 10/12/2012-13/12/2012 – Les aventures d’Indiana Jones dans la jungle
Nous partons en bateau sur le Rio Beni pour le parc national Madidi et les profondeurs de la jungle. Nous sommes accompagnés d’un couple australien, d’un hollandais et  de notre guide Andres. Nous avons choisi l’option du retour complet à la nature façon «Man vs Wild » . Nous camperons donc 2 nuits en plein air dans la jungle et aurons par conséquent un tour privatif pendant les 2 premiers jours. Nous sommes de vrais aventuriers et n’avons que mépris pour le confort de l’Eco-Lodge où nous aurions pu passer nos 3 nuits !
Jour 1
Nous nous arrêtons en chemin dans une famille vivant de la culture de la canne à sucre, de l’ananas. Nous nous prêtons au jeu et en parfaits touristes nous nous retrouvons en train de faire tourner un moulin (enfin ML, car Alex lui se contente de faire passer les cannes dans le mécanisme pendant que les autres poussent la roue par une chaleur de 35 degrés) pour extraire le jus de la canne à sucre et en faire du sirop. Nous buvons le jus extrait accompagné de citron vert. Très bon mais surtout très nourrissant ! Après 3h de bateau sur le Rio Beni puis le Rio Tuichi nous arrivons à l’Eco-lodge en pleine jungle. Le site est superbe. Nous y restons le temps de déjeuner et d’une petite sieste en hamac avant de repartir pour 3 heures de randonnée dans la jungle.
Nous partons avec Andres, qui s’avèrera le meilleur guide que nous ayons rencontré et d’Alain, l’assistant cuisinier.  Andres connait la jungle parfaitement et semble avoir un réel plaisir à partager ses connaissances. Il vit dans un village dans la jungle à 9h de bateau de Rurre. Dès l’âge de 11 ans, les jeunes garçons partent dans la jungle avec leur père pour plusieurs jours et apprendre à survivre : boire (dans les « Uña de Gato » des sortes de lianes qui contiennent de l’eau potable), se nourrir (champignons, racines, fruits), se soigner (arbre qui sent l’ail pour éloigner les moustiques) et connaitre les animaux et leurs cris. En ce premier jour, nous voyons 4 espèces de singes (sur les 5 présentes dans le parc) : singes tamarins (à selle), singes cappuccino, singes hurleurs roux, et les singes araignées. Voir les singes évoluer dans leur habitat naturel est extrêmement intéressant mais du coup beaucoup plus difficile à observer.  Nous devons nous faire aussi discrets que possible et devons donc déployer tous nos talents d’aventuriers… Enfin, heureusement nous avons Andres avec son œil de lynx et son ouïe ultra-développée.
Le camp pour la nuit est situé près de l’habitat des singes hurleurs et nous pouvons entendre leur cri, qui évoque le hurlement du vent. Après 3 heures de randonnée dans la jungle dans une chaleur humide (environ 33 degrés, 80% d’humidité), couverts de crème solaire et d’anti-moustiques, poisseux, nous profitons de la rivière au pied du camp pour une première « baignade » dans la jungle ! –petite pensée pour TomTom, Antho et Yves et leurs exploits québécois- Dîner à la belle étoile puis coucher sous moustiquaire. Notre literie se compose d’une bâche plastique pour nous isoler de la terre et d’un tapis de sol. Pour nous protéger de la pluie, une bâche plastique au dessus de nous et le tour est joué !


Jour 2
Après une nuit moyennement reposante - la jungle, c’est vraiment bruyant la nuit- nous repartons pour 3h de randonnée. Au programme découverte des plantes médicinales, nouvelle rencontre avec les singes hurleurs roux et les singes araignées. Après le déjeuner et une petite sieste évidemment,  nous repartons pour 3h de marche en direction du deuxième campement. En chemin, nous verrons un toucan, des Pic de Malherbe (sortes de piverts) et d’autres singes hurleurs noirs et roux. Puis nous arrivons auprès d’une falaise où des centaines de perroquets (aras à ailes vertes) ont élus domicile. Le spectacle est de toute beauté avec le rio Tuichi qui serpente en contrebas à travers la jungle.
Au deuxième campement, nous retrouvons le reste du groupe. Les singes écureuils, la 5ème espèce de singes présente dans le parc, viennent nous rendre visite. Ils sont curieux de notre menu pour le dîner.  Après le repas, nous partons en exploration dans la jungle à la lampe torche à la recherche des animaux nocturnes. Nous ne croiserons q´un boa arboricole d’Amazonie et des tarentules.
Enseignements de la journée : les moustiques ne sont pas vraiment le problème dans la jungle. Mais les fourmis, oui ! Elles grimpent sur les pantalons, descendent des arbres sur les chapeaux et les t-shirts. Oui, il y a des mini-scorpions dans la jungle, et nous sommes sans pitié quand nous les trouvons sur notre tapis de sol. Et si ML met la main sur l’insecte non identifié qui s’est glissé dans son sac de couchage et qui est responsable de centaines de piqures, il goutera à la bouteille de DEET.


Jour 3
A 6h30 nous partons pour une ballade matinale à la recherche des cochons sauvages. Ils vivent en hordes de 80 voire 100 individus donc il vaut mieux ne pas les mettre en colère au risque de se faire piétiner.  S’ils ont une mauvaise vue, ils ont un odorat assez développé apparemment et fuient dès qu’ils ont repéré notre odeur. Il est vrai que la veille, il n’y avait pas de cours d’eau salutaire près du campement, c’est donc poisseux que nous nous sommes couchés.
Après le petit-déjeuner, nous partons construire un radeau pour descendre le rio Tuichi jusqu’à l’écolodge. L’idée parait  saugrenue, et l’eau marronnasse de la rivière inspire peu à la baignade. Alex s’attelle malgré tout à la tâche et avec l’aide des guides et du cuisinier nous construit un radeau tout confort pour 6 personnes. Et vogue la galère sur le Rio Tuichi! - pour vos prochaines séances de team-building, nous pouvons donc vous prodiguer quelques conseils-
Arrivés sains et saufs à l’écolodge, le reste de la journée est consacrée au repos et à « l’atelier bijoux ». Nous étions supposés créer de nos blanches mains des bagues et des colliers à bases des noix et graines que l’on trouve dans la jungle. Mais nous avons très vite compris que cette activité était surtout destinée à occuper les guides qui avaient l’air beaucoup plus intéressés que nous. Ils nous ont donc confectionné une bague et un collier chacun. A l’école en Bolivie, l’artisanat est enseigné une demi-heure par semaine.
Enseignements de la journée : il n’y a pas que les fourmis qui grimpent aux vêtements, il y a les tiques aussi. Après 2 nuits en camping sauvage, le confort de l’écolodge, c’est quand-même bien.
Un couple de jeunes Australiens peut descendre une bouteille de vin dont le nez est au moins aussi subtil qu´un cubi de villageoise en 1heure, sous 30 degrés et restés frais comme des gardons.


Pampas del Yacuma –14/12/2012-15/12/2012Les tribulations de deux Bretons dans la Pampa
Jour 4
Nous quittons la jungle pour la pampa dès l´aube. Nous refaisons les 3h de trajet en bateau sur le rio Truichi et le rio Beni. Puis arrivés à Rurre, nous prenons un 4X4 pour 3h de route. En chemin, nous pourrons observer un Paresseux se relaxant sur un arbre. Il semblerait que leurs déplacements n´excèdent pas 10 mètres par jour. Nous arrivons au parc municipal Pampas del Yacuma à Santa Rosa en fin de matinée. Après le déjeuner, nous partons pour 4 heures sur un petit bateau pour observer les animaux dans la pampa. Ce sera un véritable festival : capybara ( le plus gros rongeur au monde), dauphins roses de l´Amazone, caïmans yacare (à lunettes), caïmans noirs,  Tortue de l'Amazone à taches jaunes, fourmilier à collier (qui se nourrit de fourmis et de termites dans les arbres), et des dizaines d´espèces d´oiseaux: échassiers (Jabiru d´Amérique, onoré rayé, héron cocoi), aras bleus et jaunes, kamichi à collier, hocco tuberculé, cormoran vigua, anhinga d'Amérique,  buse à tête blanche, hoazin huppé, trogon masqué, paroare rougecap. Nous faisons également une sortie nocturne pour observer les caïmans.


Jour 5
Nous nous munissons de bottes et partons à la recherche d’un anaconda dans les marécages jouxtant la rivière. Les anacondas vivent sous l’eau dans des marécages mais refont généralement surface le matin pour se réchauffer au soleil. Le ciel étant couvert ce matin, nous ne trouvons aucun serpent mais serons tout de même récompensés par la découverte de deux toucans toco. Nous partons ensuite pour une partie de pêche. Alex démontrera ses talents de pêcheur en attrapant un poisson chat d’environ 5 cm de longueur (grand seigneur, il le relâchera aussitôt) quant à ML, elle reviendra bredouille. De toute façon, le poisson chat, ça a un gout de vase et c’est très surfait! Nous quittons la pampa en début d’après-midi et rentrons à Rurre où nous passons une dernière soirée avant de retourner à La Paz.

16/12/2012-18/12/2012 – Rurre – La Paz : vive le bus (1)
La boulangerie française étant fermée le dimanche, nous n´aurons pas le droit à notre Madeleine de Proust pour le trajet qui nous attend. Nous récupérons notre lessive post jungle & pampas puis nous posons dans un cyber-café pour quelques minutes de discussion avec la France. Alex se charge de quelques achats “eau et bouffe” pendant que ML prépare le trajet avec un petit déjeuner local: boeuf-riz-oeufs-bananes plantains.
Au terminal de bus, nous patientons une grosse heure sous le soleil, le temps que les caisses de poissons chats et autres poissons de rivière soient chargées dans les soutes (non réfrigérées évidemment). L´opération terminée, le chargement des sacs des passagers n´est qu´une formalité. Nous quittons finalement Rurre avec 1h30 de retard sur l´horaire annoncé. Après un arrêt pour faire le plein en sortant de la ville, nous profitons de quelques heures de piste dans un paysage de pampa avant de nous arrêter pour nous restaurer (enfin, surtout les chauffeurs…).
Rassasiés de tamales (semoule de maïs cuite dans une feuille de banane), nous entamons notre nuit vers La Paz. Mais après quelques courtes heures de sommeil ponctuées de klaxons et lumières de phares, nous sommes stoppés car la piste est bloquée (nous apprendrons plus tard qu´un camion chargé de bois s´est mis en travers de la piste boueuse). Nous repartons après quelques heures en direction de Caranavi où nous arrivons aux alentours de 6h30 avec environ 6 heures de retard. Le bus stoppe donc pour un break petit déjeuner pensons-nous… Une bonne dizaine de minutes plus tard, nous entendons une passagère expliquer que nous n´atteignerons La Paz que vers 16h. Cette information est rapidement démentie par un “la route est fermée jusqu´à 16h pour cause de travaux”. Bloqués dans cette ville aussi intéressante qu´un prime de tf1pour les 9 prochaines heures, nous nous dirigeons vers un premier cyber-café que nous trouvons porte-close. Toujours armés d´une réelle volonté de mettre à jour le blog, nous passons en revue plusieurs cyber-cafés avant d´apprendre que l´électricité a été coupée dans toute la ville et ne sera rétablie qu’à 17h… Nous revenons donc vers le bus et faisons réparer nos chaussures de randonnée qui ont déjà bien souffert auprès d´un cordonnier posté à l´angle d’une rue.
Nous déjeunons en jouissant de la poussière et des gaz d´échappement de la ville. 


Le courant est finalement rétabli vers 14h30, ce qui nous laisse l´occasion de faire une petite séance internet avant de repartir à 15h.
Nous rejoignons le bus qui reprend sa route calmement jusqu´au premier “garagiste”: le pneu avant droit est crevé. Une demi-heure d´efforts est nécessaire pour ôter le pneu, enlever la chambre à air, puis finalement mettre le pneu de secours (chercher l´étape inutile). L´opération terminée le bus reprend son chemin jusqu´à la première station service (vous conviendrez que les 9 heures de pause n´étaient pas suffisantes pour faire le plein…). Nous quittons donc Caranavi peu avant 17h (pour rappel nous étions sensés arriver à La Paz en debut de matinée). Les routes n´étant pas légion nous empruntons la même qu´à l´aller; nous sommes cependant prioritaires sur les véhicules venant en sens inverse. Les courts arrêts  pour permettre aux camions et voitures s´enchaînent et nous avançons jusqu´à ce qu´un bus venant en face perde sa roue avant droite. Vous avez bien lu, le bus a perdu une roue, il ne s´agit pas d´une simple crevaison: la roue se retrouve sous le bus avec fusée et porte-fusée. La dépanneuse arrive rapidement… Non… cette notion reste un concept flou en Bolivie. Cependant les chauffeurs des 2 bus descendent pour jauger des dégâts; le bus est surélevé à l´aide de crics. Les réparations débutent donc doucement à grands coups de masse pour redresser les différentes pièces mécaniques puis replacer la roue récalcitrante – soit j´ai oublié mes cours de mécaniques soit les masses suspendues ont été dimensionnées pour encaisser des coups de masse-… Après environ 2 heures, le bus est à nouveau en état (?) de reprendre son chemin et peut donc nous laisser reprendre le nôtre. Un dernier arrêt pour dîner (salchipapas , snack type saucisse-frites) et nous atteignons La Paz vers 1h30 soit plus de 36 heures après notre départ de Rurre. Fatigués et ne souhaitant pas tenter notre chance avec les taxis pour chercher un hotel, nous décidons par défaut de dormir une seconde nuit dans le bus. Nous sommes réveillés vers 6h car il faut décharger le bus. Vous souvenez-vous du contenu de la soute? Nos sacs et vêtements eux s´en souviennent et portent encoré le doux fumet des poissons d´eau douce… Et nul doute que le poisson aura malgré tout été vendu sur les marchés de La Paz.

Nous quittons le bus pour nous rendre vers le principal terminal terrestre de La Paz avec pour objectif de monter rapidement dans une autre bus vers Sucre ou Potosi. Les départs pour ces villes ne se faisant qu´en soirée, nous décidons de changer nos plans et de sécuriser quelques jours dans la région du Salar d´Uyuni avant Noël. Nous achetons donc des billets pour Tupiza d´où nous prendrons un tour pour visiter le Salar. Le départ se faisant en soirée, nous partons nous promener dans La Paz et plus particulièrement dans le quartier du marché aux sorcières. Nous admirons donc les foetus de lamas et autres objets réjouissants. Nous regagnons ensuite le terminal de bus pour une troisième nuit d´affilée sur la route.

18/12/2012-19/12/2012 La Paz – Tupiza : vive le bus (2)
Ayant opté pour une compagnie bon marché et le trajet étant sensé ne durer que 14heures, nous montons rejoindre nos places armés de quelques provisions (eau et snacks) et d´un duvet pour nous protéger des nuits froides des hauts plateaux andins. Les premières minutes de route à la tombée du jour nous offre la vue des sommets enneigés entourant la ville. La première demi-heure passée, les bouchons nous rappellent que La Paz est une ville de plus de 800,000 âmes. Un passage par un autre terminal de bus et 2 heures plus tard, nous nous extrayons tant bien que mal de l´agglomération. ML s´endort déjà qu´un premier film est diffusé : « Battle For Los Angeles » ; le début de trajet s´annonce donc bien reposant… Les bruits d´obus ne parviennent néanmoins pas à prendre le dessus sur les heures de sommeil en retard que nous avons. Nous sommes réveillés par le mouvement de quelques voyageurs qui descendent du bus pour se ravitailler en papas fritas, gelatinas ou autres spécialités culinaires. Le bus ne semblant pas repartir, Alex tente de comprendre la raison de cet arrêt prolongé avant d´abandonner, constatant que plusieurs bus sont bloqués. Après plusieurs dizaines de minutes (plusieurs heures ?) les bus reprennent la route ; la raison du blocage restera inexpliquée. Alex ne retrouvant pas les bras de Morphée et revigoré par un léger courant d´air glacé sur les jambes profite de l´altiplano éclairé par les bus qui se suivent sur la route (ou plutôt la piste si l´on prend en compte l´absence de revêtement, les virages extrêmement serrés et les pentes dignes de circuit de vtt). Alex ne verra cependant pas la fin de « The Dark Knight Rises » qui passe en pleine nuit sur les 2 écrans du bus et qui sera diffusé en 2 fois, un intermède «chauffeurs de bus venant mendier » ayant entraîné l´arrêt du film.
Comme souvent lors de tels trajets, le réveil est matinal et difficile : le jour se lève vers 5h15 et les fauteuils inclinables ne sont pas adaptés aux morphologies européennes. Nous traversons Potosi, ville minière classée au Patrimoine Mondial de l´Humanité. Usés par plusieurs dizaines d´heures de bus, nous jetons un coup d´œil au Lonely et décidons que nous ne reviendrons pas visiter la ville (ne souhaitant pas visiter les mines d´argent encore en exploitation et à la sécurité et conditions de travail plus que précaires). De même souhaitant descendre rapidement en Patagonie, nous ne referons pas les 20 heures de bus minimum pour nous rendre à Sucre pourtant considéré comme la plus belle ville du pays.
Un arrêt petit déjeuner et quelques heures plus tard, nous arrivons à Tupiza vers 14h (avec 4 heures de retard). Nous récupérons nos sacs toujours porteurs du parfum « effluves de poissons des fleuves amazoniens » et nous mettons à la recherche d´un hôtel avec eau chaude (nous tentons de compenser notre empreinte carbone avec le faible nombre de douches que nous prenons…).
Nous échouons dans une petite pension au confort simple mais salutaire. La douche prise, nous écumons les agences proposant des tours pour le Salar de Uyuni. Notre choix se porte pour une agence (La Torre Tours) qui propose en option de gravir un 6000m et qui nous indique qu´un couple de Français s´est déjà positionné sur cette option.


20/12/2012-24/12/2012 – Tupiza – Sud Lipez - Salar de Uyuni
Nous partons pour 5 jours avec pour principales étapes le parc national Eduardo Avaroa, l’ascension du volcan Uturuncu (6008m) et le Salar de Uyuni. Nous passerons 5 jours avec Lyse et Hugues, un couple de Lyonnais avec qui nous sympathisons rapidement, ainsi qu’avec Edson, notre chauffeur (du nom du footballer Pelé) et Herlinda, son épouse et notre cuisinière. 

Jour 1
Nous commençons notre périple en traversant les formations rocheuses rouges de la Quebrada Palala, puis la forêt de pics rocheux du Sillar avant de nous arrêter dans la plaine de Awanapampa où les troupeaux de lamas paissent paisiblement tandis que nous pique-niquons. L’ambiance bonne enfant qui règne dans la voiture est atteinte lorsqu’Edson nous  annonce qu’en raison d’un blocus organisé par les habitants de Quetena Chico, l’entrée du parc est fermée et que certains touristes ayant pu entrer les jours précédents seraient désormais empêchés d’en sortir. Le blocus nous avait en effet été mentionné par l’agence mais elle nous avait également assurée que la fermeture du parc n’était que partielle et que nous pourrions voir la majorité des sites. Nous nous sentons maintenant quelques peu floués. Nous ne pourrons pas faire l’ascension du volcan. Après de nombreuses discussions, un arrêt à San Pablo de Lipez -seul village sur le trajet avec une couverture réseau- pour appeler l’agence, il est décidé de passer la nuit à Kollpani (à environ 3h de route du parc national) et de tenter notre chance à l’entrée du parc le lendemain matin. Nous devons nous rendre à l’évidence, en Bolivie « tout est possible, rien n’est certain… ». Nous passons donc notre première nuit en plein désert, au milieu de nulle part dans un village d’environ 70 familles. Malgré notre déception, nous passons une agréable soirée avec Hugues et Lyse à jouer au Dobble et à la belotte avant de regagner notre chambre rudimentaire avec 3 lits pour 4.

Jour 2
Nous partons à 7h30 en direction du parc national avec l’espoir de pouvoir y entrer. Personne n’a eu de nouvelles quant aux négociations en cours. Le village de Kollpani n’ayant pas de couverture réseau, aucun chauffeur n’a pu contacter son agence. Nous parcourons donc les 3 heures de route jusqu’au parc dans des paysages magnifiques de désert de sable encadré de sommets enneigés dont celui du volcan Uturuncu que nous ne gravirons finalement pas à notre plus grande déception.
En route, nous apercevons des vigognes, espèce de lama sauvage à laine extrêmement fine et de couleur blanche et marron ainsi que des autruches. A la vue d’un bébé autruche égaré, notre chauffeur saute de la voiture et se met à sa poursuite et le capture. Il nous explique que les bébés autruches apportent la chance au foyer, sont considérés comme des mascottes au sein de la famille et traités comme des animaux de compagnie. La petite autruche est donc baptisée Bolivar et offerte au petit frère de notre chauffeur « Chiqui » qui s’y connaît parait-il en aviculture.
Lorsque nous arrivons au blocus, nous apprenons qu’une réunion est en cours entre les « bloqueurs » et les agences de tourisme de Uyuni et Tupiza. En bref, nous avons compris que le village de Quetena Chico s’opposait au gouvernement qui perçoit un droit d’entrée de 150 Bolivianos pour accéder au parc national. Les habitants de Quetena Chico trouvent la part rétrocédée à leur communauté insuffisante. Le second village du parc Quetena Grande soutient le gouvernement. C’est pourquoi les habitants de Quetena Chico ont décidé de faire « sécession ». Afin de laisser les touristes dans le parc, ils veulent un accord écrit des agences de tourisme s’engageant à soutenir leurs revendications.
Après 2 heures d’attente (mises à profit pour pique-niquer et siester), 2 faxs transmis au barrage en 4x4, une déclaration officielle des bloqueurs : toutes les agences ont signé l’accord sauf une… Il s’agit de l’agence Grano del Oro, agence que nous avions failli prendre… Finalement nous sommes une petite dizaine de 4X4 à entrer avec soulagement dans la partie nord du parc (gratuitement, le conflit avec le gouvernement n’étant toujours pas résolu les villageois ont décidé de ne pas percevoir les droits d’entrée et continuent à bloquer la partie sud) tandis que les autres voitures font demi-tour.
Nous découvrons alors les magnifiques paysages de la Laguna Colorada (4300m). Il s’agit d’un lac  de couleur rouge et blanche, couleurs données par des micro-algues rouges présentes dans l’eau du lac et des dépôts minéraux blancs de Borax. Des colonies de flamands roses y ont élu domicile à l’année. Nous voyons ensuite un site de geysers résultant de l’activité géothermique liée aux nombreux volcans semi-actifs présents dans cette région.
Nous passons la nuit Huaylla Jara dans un village au milieu du désert après évidemment quelques parties de belotte avec Lyse et Hugues. 







Jour 3
Nouveaux paysages aujourd’hui : l’arbre de pierre  (Arbol del Piedra) petite formation géologique au milieu du désert de Siloli, puis passage le long de la chaine des joyaux , 4 lacs aux couleurs variées, la laguna Honda, la laguna Hedionada (lac « malodorant » du fait des vapeurs de souffre qui s’en échappe mais sans doute le plus beau avec ses colonnies de flamands roses), la laguna Charcota et la laguna Cañapa. Nous pique-niquons au pied du volcan semi-actif Ollague dans un champ de lave de couleur rouge. Nous traversons ensuite le salar de Chiguana qui est un désert de sel créé par les eaux de ruissellement du salar de Uyuni situé à plusieurs centaines de kilomètres en amont. Nous finissions la journée en traversant les paysages de l’armée de corail (champ de lave sous-marin sur lequel s’est déposé du corail avant que la mer ne se retire, aujourd’hui la région est désertique) puis le petit village producteur de Quinoa de San Juan avant de gagner notre hôtel, un hôtel de sel à Chuvica non loin du salar de Uyuni. L’hôtel et le mobilier sont entièrement construits en blocs de sel du salar. L’effet est magnifique. L’hôtel tout blanc est très lumineux et ce soir nous avons même droit à une douche, chaude de surcroit !


Jour 4
Lever à 4h30 pour observer le lever de soleil sur le Salar. Il a un peu plu durant la nuit ; nous avons donc la chance de voir le Salar sec et craquelé dans certains endroits et avec quelques centimètres d’eau à d’autres produisant un effet miroir incroyable. Nos photos sont loin de reproduire la beauté de ce paysage.
Nous filons ensuite au pied du volcan Tunupa (5435m) dans le village de Coquesa de l’autre côté du Salar. Faute de gravir un 6000 mètres, nous nous attaquons à un 5000m. Un bon exercice après 3 jours de voiture. Là encore (nous nous répétons) des paysages grandioses. La terre rouge du volcan, les sommets blancs, le salar en contrebas d’un blanc laiteux avec le ciel bleu et blanc qui se reflète dans l’eau. Ces paysages sont probablement parmi les plus beaux que nous ayons vus jusqu’à présent.
L’ascension jusqu’à 5010 mètres se fait lentement mais sûrement. Après un bon pique-nique au sommet nous nous arrêtons dans la descente pour voir les sépultures de momies  vieille de plus de 1000 ans. Il s’agirait d’une famille ayant été enseveli par les cendres du volcan lors d’une éruption.






Jour 5
Second et dernier jour dans le Salar de Uyuni. Nous nous levons à nouveau à 4h30 pour voir un nouveau lever de soleil sur le Salar. Nous partons ensuite pour l’île Incahuasi  au milieu du Salar. Il s’agit d’un îlot de terre recouvert de cactus millénaires pour certains. A raison d’une croissance de 1 cm par an, certains font jusqu’à 12 mètres. Après un petit déjeuner au pied de l’île, nous partons pour une séance de photos « folles » (« tontas ») avec Lyse et Hugues. L’immensité blanche du salar et l’absence de repère à l’horizon gomment toute dimension de perspective et permettent de faire des photos amusantes.
Nous boycottons l’arrêt traditionnel à l’hotel de sel illégal mais toléré situé en plein milieu du salar et qui faute de station d’épuration pollue outrageusement le site. Nous traversons le village de Colchani qui est le village exploitant exclusif du  salar. Toute la production de sel de Bolivie provient d’ici et le sel est encore ramassé à la main. Un travail titanesque !



Nous reprenons la route pour Tupiza où nous arrivons en fin d’après-midi près pour les festivités du réveillon. Nous comprenons vite qu’à Tupiza, les Boliviens n’ont pas l’air de faire grand cas de Noël. Tous les commerces sont ouverts, les habitants ont l’air de faire leurs achats de cadeaux et de nourriture en dernière minute. Nous voyons des couples et des groupes d’amis au restaurant. Cela n’a pas l’air d’être une fête particulièrement familiale. Nous passons notre réveillon avec Lyse et Hugues au restaurant autour d’une bouteille de vin argentin et d’un plat de Picaña, la spécialité de Noël : une sorte de pot-au-feu de poulet, bœuf, porc avec des pommes de terres et du maïs. Le foie gras, la dinde et la bûche nous manquent… Faute de dessert traditionnel, Lyse et Hugues opterons pour des pancakes au chocolat.

25/12/2012 et 26/12/2012 – Tupiza
Nous restons à Tupiza 2 jours supplémentaires pour nous reposer avant de repartir pour de nouvelles aventures argentines. Notre repas de Noël sera composé de poulet rôti avec le combo habituel riz, pomme de terre et…pâtes au blé complet ! C’est la fête après tout !
Le 26 nous accompagnons Lyse et Hugues à un match de Wally. Il s’agit d’une sorte de volley-ball joué à 3 joueurs contre 3 sur un terrain de squash doté d’un filet de volley.  Les murs peuvent être utilisés pour les passes. Ce jeu est très répandu en Bolivie et c’est vraiment sympa à regarder. Alex en profite pour faire quelques passes de volley avec Hugues et Lyse ce qui le convaincra que le Hand c’est mieux quand même !

27/12/2012 Tupiza – Salta : Vive le bus (3)
Réveil matinal pour boucler les sacs et nous rendre au terminal de bus pour prendre un taxi collectif pour Villazon, ville bolivienne à la frontière argentine. Sur les conseils de Lyse et Hugues nous testons les 2 distributeurs de Tupiza dans l´espoir de retirer des dollars US en prévision de notre passage en Argentine. En effet une loi, passée en juillet dernier pour protéger le peso empêche les touristes de changer des dollars US contre des pesos, ce qui entraîne une sur-évaluation du dollar au marché noir…
Nos tentatives restent infructueuses. Nous attrapons un taxi que nous partageons avec 5 autres passagers direction la frontière. La route est bonne, les passagers sympas et les paysages splendides (les couleurs rouge, ocre, blanche et noire ressortent sous le ciel bleu).
Après un passage éclair sur la place principale de Villazon, nous prenons la direction du poste frontière chargés de nos sacs et de quelques provisions car nous risquons de passer quelques heures sous le soleil à attendre avant de pouvoir faire tamponer nos passeports. Nous sommes accompagnés (ou plus précisément suivi d´un Allemand) avec qui nous échangeons quelques banalités d´usage. Le passage de la frontière est finalement plus rapide que craint et l´affaire est réglée en 1 heure. Nous nous dirigeons donc vers le terminal de bus pour tenter de prendre le prochain bus pour Salta.
Là commencent nos nouvelles aventures argentines. Comme dans de nombreux endroits en Bolivie et Pérou, nous (enfin ML) faisons le tour des agences pour dénicher les billets les moins chers et avec des horaires convenables. Ayant trouvé une option intéressante nous demandons à payer par carte, n´ayant pas de pesos. Ce mode de réglement n´étant pas posible, nous partons à la recherche d´un distributeur en disant à l´Allemand de ne pas nous attendre et de poursuivre son chemin sans nous´, offre que ce dernier refuse. De retour au terminal avec quelques pesos en poche, nous apprenons que les bus de 14h sont complets. Nous repartons donc à la recherche de billets. Soulagés d´avoir trouvé un bus partant vers 16h, nous payons donc nos billets avant de nous rendre compte que nous avons été floués par une agence triplement malhonnête : l´heure de départ prévue n´est pas 16h mais 16h30, le prix des billets a été gonflé, le bus n´est pas direct ce qui nous oblige à un changement vers 22h. ML tente en vain de récupérer notre argent, mais rien n´y fait; nous attendons donc passablement énervés notre bus…
Nous voici installés (convenablement) dans le bus, cherchant à nous reposer avant notre changement de bus et notre arrivée à Salta prévue vers 23h  lorsque le bus est stoppé.
Un coup d´oeil par la fenêtre et nous nous rendons compte que la douane vient de demander au chauffeur de se garer pour effectuer une fouille complète du bus. Nous récupérons donc nos affaires et patientons en ligne avant de passer devant une armoire à glace (au regard vif tel un cocker battu) pour déballer nos sacs comme l´ensemble des passagers argentins. Pour ML la vérification est extrêmement rapide : deux petites questions style “Nom?”, “Objet du voyage” suffisent à ètre autorisée à passer. Vient ensuite le tour d´Alex.
ML tente un “c´est mon copain, il ne parle pas espagnol”
Le douanier réplique d´un ton sec “il va apprendre vite” (bien entendu Alex ne comprend pas cet échange des plus cordiaux)
ML répond par un “Puis-je rester avec lui?”.
Cette faveur est finalement accordée et l´interrogatoire se poursuit par une autopsie du passeport et une légère palpation des sacs.
Les Argentins n´ont pas la chance que nous avons et la plupart d´entre eux qui avaient fait de trop nombreuses emplettes en Bolivie se voient confisquer jouets, chaussures, vêtements.
La fouille dure une grosse heure avant que nous puissions reprendre la route.
Il est plus d´1h du matin lorsque nous arrivons à Salta. Nous sortons le Lonely et toujours suivis de l´Allemand nous nous mettons à la recherche d´un hotel pour la nuit (ou ce qu´il en reste). Nos premières tentatives sont infructueuses (hôtel fermés ou complets) mais nous parvenons finalement à trouver un  toit pour la nuit. Après une douche bien méritée, nous nous endormons dans les eflluves d´une cave à fromage : les chaussures de l´Allemand ont comme un parfum du pays…

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